V-Ro Malgre tout
V-Ro vient sortir « Malgré tout », chez Aztec Musiques. Rencontre
« Je chante toujours alors que je ne pensais plus faire d’album »
Comment a démarré cet album ? Une idée de paroles, de chanson, une mélodie, une rencontre ?
C’est une idée de paroles… Je me suis rendu compte que ça me manquait de chanter, ça faisait cinq ans, et puis un jour, j’ai envoyé un texto à Jerry Charbonnier et je lui ai dit : « Tiens, si on faisait un nouvel album… » J’avais bien réfléchi et il avait pas mal de morceaux à me faire écouter. Dès que j’ai écouté, j’ai beaucoup aimé, j’ai adhéré. On a commencé à travailler ensemble mais ce n’était pas encore bien organisé. Ca s’est fait au feeling, au fur et à mesure…
Et ces idées de paroles, quelles étaient-elles ?
C’était la chanson Cité Soleil. Je l’ai composée bien avant le tremblement de terre ; je regardais un reportage qui parlait de cet endroit en Haïti, la Cité Soleil et ce que j’ai vu m’a donné l’idée d’une chanson. Je n’avais pas du tout la musique, ni la mélodie. J’avais juste pensé à un texte et je me disais que c’était un thème intéressant, que c’était bien d’en parler. C’est une chanson basée sur la souffrance des personnes. On a beau avoir ses propres souffrances, on ne vit pas ces choses là.
Et « malgré tout », on vit… C’est un peu l’idée du titre de l’album ?
Ce « malgré tout », c’est plutôt par rapport à ma vie sentimentale, à ma relation qui dure, malgré tout. Petite dédicace à mon ami… Et puis aussi « malgré tout », parce que je chante toujours alors que je ne pensais plus faire d’album.
Vous n’êtes partie qu’avec l’idée de la chanson « Cité Soleil » ?
Non, j’avais les paroles et la musique du titre « Je t’aime » et les autres chansons sont venues au fur et à mesure. Jerry me faisait écouter des instrumentaux et, en fonction de ce qui m’inspirait ou pas, on les a sélectionnés ensemble. Le travail a duré à peu près un an comme ça, dans son petit studio à Petit-Paris, Basse-Terre… Je lui ai aussi envoyé pas mal de chose par Internet quand j’ai déménagé à Saint-Martin. J’enregistrai des mélodies sur mon ordinateur et il composait en fonction. Quand on était d’accord sur les instrumentaux, la mélodie, je prenais mon billet d’avion pour venir enregistrer.
Comment fait une jeune chanteuse pour émerger dans le foisonnement de création ? C’est quoi la patte V-Ro ?
Quand j’écoute la radio, je trouve que je ne ressemble pas du tout à ce que j’entends et je me suis beaucoup inquiété de savoir si ça plairait. Je n’ai pas de recette particulière, j’essaie juste d’exprimer ce que je ressens, d’être fière de ce que je fais. C’est un peu égoïste mais je pense que c’est important pour pouvoir défendre son produit. Le plus important pour moi, c’est de faire quelque chose qui me plaise, qui me ressemble. C’est ça ma recette !
Comment définiriez-vous cet album ?
Pour moi, c’est un album zouk avec peut-être des sonorités un peu différentes parce qu’on a rajouté des sons un peu ethniques sur certains morceaux, mais ça reste du zouk.
Qu’est-ce qui fait que vous pensiez ne plus chanter ?
La musique est un milieu particulier et je me disais que s’il fallait correspondre à un comportement voulu par certains artistes ou certains organisateurs, ça ne m’allait pas… Et puis aussi, je vivais de la musique et je n’en avais plus envie parce que je ne voulais pas devoir faire des choses que je n’avais pas envie de faire. Maintenant, j’ai décidé de poursuivre en le faisant pour moi avant tout, en étant égoïste.
Quel est votre rêve ?
Durer. J’aimerais bien continuer dans le temps, pouvoir offrir des souvenirs grâce à mes chansons, continuer à plaire musicalement.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)