Voeux de Sophie Elizéon
Sophie Elizéon : "Que l'empathie porte notre audace"
Pour ses voeux qu'elle a adressés jeudi soir aux personnalités et associations ultramarines de l'Hexagone, Sophie Elizéon, la déléguée interministérielle à l'égalité des chances des Français des Outre-mer, a d'emblée évoqué la mémoire de la policière municipale de Montrouge Clarissa Jean-Philippe pour défendre la liberté et dire que "les attentats perpétrés la semaine dernière renforcent notre devoir de mémoire, raniment notre engagement à combattre la haine, partout où elle s’exprime". Ce devoir de mémoire qu'elle invoque n'est "pas pour vivre dans et par le passé, mais pour choisir la société dans laquelle nous voulons vivre". Cette société, elle la souhaite "respectueuse, solidaire et libre". Elle la veut encore empreinte de confiance. "Cette confiance, il nous appartient aussi de la susciter, par notre professionnalisme et notre exemplarité (...) C’est de cette manière que nous mettrons à mal les images stéréotypées que nombre de médias véhiculent encore sur nous." Sophie Elizéon a salué le travail des associations ultramarines comme le prix Fet’Kann du CIFORDOM, les ateliers coaching et le forum projeunesse d'Akelio accompagnement pour l'insertion professionnelle, les réseaux d'entrepreneurs Outre-mer network ou Black business union... Revenant encore sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier, elle a interpellé l'auditoire : "Comment sommes-nous libres si nous ne permettons pas à d’autres que nous de dire notre histoire et nos préoccupations ?" Elle a précisément cité l'affaire de l'exposition Exhibit B qui mettait en scène des esclaves avec acteurs noirs et que d'aucuns ont voulu faire interdire. Elle en appelle à l'empathie. "L’empathie, celle-là même qui a fait défaut, hier aux esclavagistes, aujourd’hui aux terroristes. Celle-là encore qui nous engage à nous représenter sans jugement ce que pense ou ressent l’autre."
Elle formule le voeu que "l’empathie porte notre audace, guide notre action et renforce notre esprit de solidarité". L'audace, c'est le slogan qu'a choisi Sophie Elizéon dès son arrivée à la délégation "pour donner un sens" à ses travaux. Elle la déclinera dès le 24 janvier, avec la journée Entreprendre outre-mer, organisée par le club entreprise de l’ESG Management school. Elle la déclinera encore en février à Paris lors du 1er salon de la gastronomie des outre-mer que la délégation marraine. L'audace s’incarnera aussi durant "la journée de l’audace" prévue vers le mois de juin. En octobre, un colloque sera réuni pour dresser un état des lieux en matière de santé, d’accès aux soins et des pratiques de prévention.
Sophie Elizéon a encore annoncé la mise en œuvre du "projet de sécurisation des parcours de mobilité des jeunes ultramarins" porté par la Fédération des Familles Rurales, et la mise en place dès la rentrée de septembre 2015 d'une permanence d’écoute des jeunes et d’information des familles restées au pays. Elle a encore indiqué qu'un module de préparation à la mobilité serait expérimenté cette année en Guyane et en Martinique, avec le soutien du Pôle emploi.
La déléguée, qui a signé l'an dernier une convention avec le Défenseur des droits, a encore annoncé qu'elle prendrait part à la création de la '"plateforme pour un espace public sans racisme et xénophobie".
Avant de conclure ses voeux, "avec une espérance césairienne, conquise, lucide hors de toute naïveté", Sophie Elizéon a détaillé la manière dont elle a dépensé les 107 000 euros de son budget (renforcés par un abondement de 96 800 euros du ministère des Outre-mer) : "Nous avons soutenu 24 projets qui ont mobilisé 83% de nos crédits."
FXG, à Paris