Décès du photographe de la classe ouvrière
Décès de Gérald Bloncourt
Le photographe haïtien qui fut avec Jacques Stephen Alexis, Gérard Chenet et René Depestre, l'un des fondateurs du Centre d'art haïtien en 1944, est décédé lundi 29 octobre à six jours de ses 92 ans. Natif de Bainet, d'un père Guadeloupéen, frère de Melville Bloncourt, député de la Guadeloupe, héros de la commune de Paris, et condamné à mort par Thiers, il a vu son frère Tony fusillé par les nazis au mont Valérien en 1942. "On descend du comte de Moyencourt qui était un corsaire du roi au XVIIe siècle, qui s'est mis à son compte et est devenu pirate. Il vivait avec une fille Caraïbe qui portait un nom français, Leblond. Noble, il ne pouvait lui donner son nom, alors il a pris Moyencourt et Leblond pour faire Bloncourt."
Gérald Bloncourt a été au petit séminaire puis au collège Martial à Port-au-Prince, avant de devenir linotypiste. Exilé à 20 ans, il n'est revenu en Haïti qu'à 60. Entretemps, Gérald Bloncourt est devenu photographe à l'Humanité, puis Avant-garde, Vie ouvrière, Le Nouvel Observateur, L’Express, La Vie ouvrière ou encore Témoignage chrétien. On l'a appelé le photographe de la classe ouvrière française. Deux fois dans les années 1980, il a occupé l'ambassade d'Haïti, "revolver en main", et il fait partie de ceux qui ont créé dès 1988 le comité pour juger Duvallier. Il avait publié fin 2014, ses "Mémoire d'un révolutionnaire" chez Mémoire d'encrier.
FXG, à Paris