Quelle mobilité retour pour les Ultramarins
Retour au pays : mission impossible ?
Si L'agence de mobilité Outre-mer s'occupe d'aider la jeunesse des Outre-mer à partir se former dans l'Hexagone, il n'existe pas vraiment de dispositif pour faciliter le retour au pays des jeunes formés. Alors bien sûr, il existe une série d'initiatives diverses qui tentent de remédier à ce problème. Les premiers à l'avoir appréhender ont été les organisateurs de la Journée Outre-mer développement qui, dès 2009, ont cherché à faire de cette JOMD un carrefour et une plateforme de networking et de jobdating pour mettre en relation les employeurs des DOM et les jeunes diplômés qui cherchent à rentrer au pays : "Nous cherchons à attirer vers leurs territoires les talents de la diaspora ultramarine", a toujours défendu François Brichant, un de ses organisateurs. Après quatre éditions, il assurait qu'il y avait "un certain nombre de recrutements sur des postes d’encadrement" sans toutefois pouvoir donner de chiffres. Seul indicateur la participation, notamment lors de la dernière édition qui frisait les 2000 jeunes, et qui montre que l'envie est toujours là. C'est en tout cas l'analyse de Loïc Iscayes, de l'association Jeunesse Outre-mer qui a organisé ou participé à nombre de salons comme le campus outre-mer, le forum étudiant au ministère des Outre-mer ou encore le forum pro jeunesse qui s'est tenu à Paris de 2013 à 2015. "Si les jeunes viennent, c'est que ça suscite de l'intérêt et ça donne déjà un aperçu." Lors de sa dernière édition parisienne, l’équipe du Forum Pro Jeunesse a réussi à créer un écosystème de 45 partenaires en Guadeloupe qui ont permis à 340 jeunes d’être présélectionnés sur CV par des recruteurs et organisme de formation, mais personne ne peut dire combien ont concrétisé... "La problématique, explique Loïc, c'est que la structuration de nos économies insulaires reste une économie du produit, du commerce, de la distribution... Ca structure des filières de métiers, mais ça en élimine d'autres !" Autrement dit un bon commercial à Paris sera un bon commercial en Guadeloupe, mais un ingénieur environnement aura du mal à trouver un emploi car il n'y a pas de structuration assez forte pour accueillir 20 ingénieurs environnement.
"C'est un problème de diversification sectorielle, poursuit Loïc Iscayes, après se pose aussi la question du coût du profil. Un diplômé bac + 4 ou 5 aura plus de mal à trouver une entreprise à son niveau qu'un agent de maîtrise sur une fonction support. Le surdiplômé n'aura pas les mêmes avantages que dans une multinationale à Paris par exemple..." La taille de nos entreprises est donc elle aussi un frein à l'embauche des jeunes diplômés car hormis les quelques sociétés de taille intermédiaire qui rassemblent 30 à 50 salariés, la plupart sont des PME voire de TPE... Alors, revenir travailler au pays, est-ce mission impossible ? "Non, réponds Loïc, mais il faut avoir une bonne connaissance du tissu économique local !" Les DRH avec qui il a échangé sur la question disent que pour que ça marche, il faut un projet de vie où l'on intègre le fait de gagner moins tout en gagnant sur le confort de vie et la proximité familiale.
FXG, à Paris