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Publié par fxg

Procès entre anciens amis
Le tribunal de Paris a débouté, le 23 juin, Patrick Karam face à Claude Ribbe, disant que le délégué interministériel n’avait pas été diffamé « avec l’évidence requise en référé ». Retour sur le dossier d’une amitié perdue.

Au mois de mai dernier, Claude Ribbe, métropolitain d’origine marie-galantaise, membre de la commission consultative des droits de l’homme, normalien, écrivain et ancien président (démissionnaire) du Collectifdom, lançait sur son blog une campagne visant à demander le renvoi de Patrick Karam, Guadeloupéen d’origine syro-libanaise, de la délégation interministérielle à l’égalité des chances des Français d’outre-mer. Ces deux-là furent pourtant amis puisque Patrick Karam, fondateur et premier président du Collectifdom avait contribué à placer Claude Ribbe à sa succession au Collectifdom en évinçant Juliette Jean-Baptiste. C’est encore Patrick Karam qui lui présentait François Bayrou (Claude Ribbe avait espéré un temps conquérir la circonscription législative de Sarcelles sous les couleurs de l’UDF). Et c’est toujours ce même Patrick Karam qui avait permis à Claude Ribbe d’intégrer la commission des droits de l’homme au grand dam du signataire  — sans doute distrait — du décret de nomination, Dominique de Villepin, alors Premier ministre. A la suite de cette « distraction », ce dernier s’était fendu d’une lettre d’excuse à sa propre sœur, Véronique Albanel, furieuse de voir accéder à ladite commission un homme qu’elle avait entendu à plusieurs reprises parler à la télévision nationale haïtienne à la fin 2003, au plus fort de la crise précédent la chute de Jean-Bertrand Aristide.
Collectifdom canal habituel et canal historique
Mais foin des amitiés, il y a eu querelle sur l’héritage du Collectifdom, aboutissant à un schisme entre les deux co-présidents qui avaient succédé à Claude Ribbe en juin 2007. L’un choisissait de faire alliance avec Claude Ribbe, tandis que l’autre restait fidèle à Patrick Karam. En décembre 2007, alors que l’Elysée avait en main une lettre de démission de Patrick Karam, Claude Ribbe était reçu par un conseiller technique de Christian Estrosi au ministère de l’Outre-mer auquel il demandait la place de Patrick Karam à la délégation. La démission de l’un comme la demande de l’autre furent chacune refusées. Ribbe décidait alors de remettre en cause sa démission de président du Collectifdom et entamait ce bras de fer contre son ancien ami Karam.
C’est dans ce contexte où les rivalités sont multiples que Claude Ribbe lançait son offensive anti-Karam. La réaction du délégué interministériel a été d’attaquer Claude Ribbe en diffamation. Le vice-président du tribunal de Paris, Nicolas Bonnal a estimé qu’il n’y avait pas diffamation évidente, ainsi que l’exige la procédure d’urgence (référé) et que, en substance, les attaques contre les hommes publics sont le jeu de la démocratie. Il a donc rejeté toutes les demandes Patrick Karam, le condamnant même aux dépens. Mais il a aussi considéré que Patrick Karam a « pu se méprendre compte tenu de la vivacité du ton employé contre lui » et qu’il n’y avait « pas lieu à faire droit à la demande formée en défense ». Claude Ribbe ne peut donc pas chanter victoire puisque le juge a rejeté toutes ses demandes de dommages-intérêts (établies à 10 000 euros) et réduit à 1000 euros des frais de procédure qu’il avait évalué à 3 000 euros.
Un autre acte devrait, en toute logique, se jouer avec l’examen de l’affaire sur le fond et non plus en référé.

Que s’est-il passé
 entre Karam et Ribbe ?

Patrick Karam en a voulu à Claude Ribbe quand il a appris qu'un rapport de l'UCREF (Unité centrale de recherche des crimes financiers, une ONG haïtienne) le mettait en cause pour avoir empoché 62 557 dollars du gouvernement Lavalas (sous la présidence Aristide) et qu’il avait prêté sa plume au général Aussaresse, qui s’était vanté d’avoir torturé pendant la guerre d’Algérie.
De son côté, Claude Ribbe a reproché à Patrick Karam de faire appel à un métropolitain plutôt que lui pour écrire la scénographie autour du chevalier Saint-Georges, lors de la cérémonie nationale du 10 mai dernier. Claude Ribbe visait Alain Guédé, auteur d’une biographie de Saint-George et président d’une association dédiée au Mozart noir où l’on retrouve des Antillais dont Nicole Alpha. En 2002, ces deux lettrés s’étaient combattus dans une controverse fameuse publiée par le Figaro. Alain Guédé plaidant pour débaptiser la rue Richepance et lui donner le nom de Saint-Georges, Claude Ribbe prenant la défense du général d’empire, rétablisseur de l’esclavage en Guadeloupe en 1802.



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T
Alain Guédé, journaliste au Canard enchaîné!! Et auteur d'un bouquin baucoup plus intéresant que celui de Ribbe
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F
Pal sang bleu !!! Il fait jaser cet article !!!
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M
Ah bon, Ribbes défenseur de RICHEPANSE, exploiteur d'Haiti et grand ami de criminel ? Quel imposteur ce Ribbes!
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P
.Mettre un commentaire de spodo intéllo, avec comme réfèrence Iznogoud et  sans s'identifier , je trouve ça d'une finesse remarquable et d'un courage...à 2 balles.
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L
Je trouve cet article étrangement tourné... On dirait une commande du calife ! A moins que ça ne soit une fienterie d'Iznogoud. Il faut relire Machiavel... La dague nette ne s'englue jamais... Qu'elle croit
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