Assises Lincertin/Gabet
Le Guadeloupéen Johanne Lincertin accusé du meurtre du Guyanais Jimmy Gabet
Accusé d’avoir provoqué la mort du Guyanais Jimmy Gabet, le Guadeloupéen Johanne Lincertin est jugé jusqu’à ce soir par la cour d’assise de Bobigny.
La cour d’assise de Bobigny (Seine-Saint-Denis) juge depuis jeudi dernier Johanne Lincertin (29 ans) pour la mort, à la sortie d’une boite de nuit de la Plaine-Saint-Denis, le 16 décembre 2006, d’un jeune Guyanais père de deux petites filles, Jimmy Gabet. Hier, le président Chaux a procédé à l’audition des derniers témoins et des deux experts (psychiatre et biologiste). L’accusé n’a aucune pathologie mentale et la victime n’avait ni bu, ni pris de produits stupéfiants… Deux proches de la victime (un frère et une soeur) sont par ailleurs venus s’exprimer devant les jurés, au nom de leurs parents trop âgés pour faire le déplacement depuis Cayenne où ils vivent. Les récits des auditions et les questions à l’accusé ont permis de comprendre un peu mieux ce qui s’était passé cette nuit-là, à la sortie du Clap, un night-club spécialisé dans le dance hall et le zouk. Johanne Lincertin serait d’abord aller au ghetto, un squatt de Saint-Denis où il aurait retrouvé des amis guadeloupéens. Il y a Boubs, Olivier Printemps et Jimmy Colombo dont c’était l’anniversaire. Ils sont rejoints par la maîtresse de Johanne, Priscilla, et une copine à elle, Elodie. Les amis consomment de l’alcool, du cannabis et de la cocaïne. Vers 2 heures, les cinq amis rejoignent le Clap. Dans la boîte de nuit, une première altercation a lieu aux toilettes entre David Gourdet, un copain guyanais de Jimmy Gabet, et Jenal Siméon, un ami de l’accusé.
Alcool, cocaïne et arme blanche
Johanne Lincertin entre à son tour. Jénal veut acheter la chaîne et la pépite d’or du Guyanais. Elle n’est pas à vendre. Le ton monte. Les témoins parlent déjà de couteaux sortis, (l’un appartenant à David. L’autre n’aurait été que la paille en plastique d’un kit sniff pour la cocaïne…) Reste que David Gourdet assure avoir été piqué. Mais l’intervention des vigiles met fin à la querelle. Vers 5 heures, c’est la fermeture. Jimmy Gabet, au milieu de la rue, rit avec un ami, Jean-Marc Angenor, qu’il tient par le col de son blouson pour l’attirer à sa voiture. Johanne Lincertin croit que Jimmy s’en prend à Angenor qu’il connaît mais dont il ignore que c’est l’ami du Guyanais. A l’insulte du premier, le second répond par une gorgette. Johanne tient dans ses mains un couteau et plante alors Jimmy au niveau du cœur, transperçant l’organe et sectionnant une côte. « David Gourdet m’a demandé en sortant, raconte l’accusé, quel était mon problème quand nous étions aux toilettes. J’ai pensé à son couteau. J’ai sorti le mien pour le tenir à l’écart. J’ai senti une présence à ma droite, me suis retourné et j’ai reçu un coup sur la gorge. J’ai reculé de deux pas et j’ai vu Jimmy gabet qui s’avançait vers moi, menaçant. Je l’ai repoussé des deux mains. Il a marqué un temps d’arrêt. J’en ai profité pour partir… » L’avocat général et les deux avocats de la partie civile, Me Ombaku et Barrat sont sceptiques mais c’est la thèse de la défense soutenu par Me Lahmer qui veut plaider l’accident : « Jimmy venait vers Johanne ; Johanne l’a repoussé… » Le procès s’achève aujourd’hui avec le réquisitoire et les plaidoiries.
FXG, à Bobigny
Me Tshefou Ombaku devant la salle d’audience, hier (Photo : FXG)

Accusé d’avoir provoqué la mort du Guyanais Jimmy Gabet, le Guadeloupéen Johanne Lincertin est jugé jusqu’à ce soir par la cour d’assise de Bobigny.
La cour d’assise de Bobigny (Seine-Saint-Denis) juge depuis jeudi dernier Johanne Lincertin (29 ans) pour la mort, à la sortie d’une boite de nuit de la Plaine-Saint-Denis, le 16 décembre 2006, d’un jeune Guyanais père de deux petites filles, Jimmy Gabet. Hier, le président Chaux a procédé à l’audition des derniers témoins et des deux experts (psychiatre et biologiste). L’accusé n’a aucune pathologie mentale et la victime n’avait ni bu, ni pris de produits stupéfiants… Deux proches de la victime (un frère et une soeur) sont par ailleurs venus s’exprimer devant les jurés, au nom de leurs parents trop âgés pour faire le déplacement depuis Cayenne où ils vivent. Les récits des auditions et les questions à l’accusé ont permis de comprendre un peu mieux ce qui s’était passé cette nuit-là, à la sortie du Clap, un night-club spécialisé dans le dance hall et le zouk. Johanne Lincertin serait d’abord aller au ghetto, un squatt de Saint-Denis où il aurait retrouvé des amis guadeloupéens. Il y a Boubs, Olivier Printemps et Jimmy Colombo dont c’était l’anniversaire. Ils sont rejoints par la maîtresse de Johanne, Priscilla, et une copine à elle, Elodie. Les amis consomment de l’alcool, du cannabis et de la cocaïne. Vers 2 heures, les cinq amis rejoignent le Clap. Dans la boîte de nuit, une première altercation a lieu aux toilettes entre David Gourdet, un copain guyanais de Jimmy Gabet, et Jenal Siméon, un ami de l’accusé.
Alcool, cocaïne et arme blanche
Johanne Lincertin entre à son tour. Jénal veut acheter la chaîne et la pépite d’or du Guyanais. Elle n’est pas à vendre. Le ton monte. Les témoins parlent déjà de couteaux sortis, (l’un appartenant à David. L’autre n’aurait été que la paille en plastique d’un kit sniff pour la cocaïne…) Reste que David Gourdet assure avoir été piqué. Mais l’intervention des vigiles met fin à la querelle. Vers 5 heures, c’est la fermeture. Jimmy Gabet, au milieu de la rue, rit avec un ami, Jean-Marc Angenor, qu’il tient par le col de son blouson pour l’attirer à sa voiture. Johanne Lincertin croit que Jimmy s’en prend à Angenor qu’il connaît mais dont il ignore que c’est l’ami du Guyanais. A l’insulte du premier, le second répond par une gorgette. Johanne tient dans ses mains un couteau et plante alors Jimmy au niveau du cœur, transperçant l’organe et sectionnant une côte. « David Gourdet m’a demandé en sortant, raconte l’accusé, quel était mon problème quand nous étions aux toilettes. J’ai pensé à son couteau. J’ai sorti le mien pour le tenir à l’écart. J’ai senti une présence à ma droite, me suis retourné et j’ai reçu un coup sur la gorge. J’ai reculé de deux pas et j’ai vu Jimmy gabet qui s’avançait vers moi, menaçant. Je l’ai repoussé des deux mains. Il a marqué un temps d’arrêt. J’en ai profité pour partir… » L’avocat général et les deux avocats de la partie civile, Me Ombaku et Barrat sont sceptiques mais c’est la thèse de la défense soutenu par Me Lahmer qui veut plaider l’accident : « Jimmy venait vers Johanne ; Johanne l’a repoussé… » Le procès s’achève aujourd’hui avec le réquisitoire et les plaidoiries.
FXG, à Bobigny
Me Tshefou Ombaku devant la salle d’audience, hier (Photo : FXG)