Kareen Guiock
Interview Kareen Guiock
« Il y a eu un coup de foudre artistique entre Dominik et moi »
Comment ça a commencé Turbo, sur M6 ?
Le réalisateur de l’émission sur laquelle je travaillais à Canal France International (CFI), Christophe Caron était aussi monteur sur Turbo et, fin 2000, il me dit qu’on recherche des journalistes… C’est une émission que je regardais assez régulièrement parce que j’ai toujours aimé l’automobile et, en janvier 2001, j’ai rencontré Dominique Chapatte. Ca a duré un quart d’heure et, à l’issue de l’entretien, il m’a donné rendez-vous le lundi suivant en réunion de rédaction, voilà !
Vous est-il arrivé de parler d’Olivier Badlou ou de Simon Jean-Joseph ?
D’autres journalistes les ont interviewés, mais c’est vrai qu’on ne fait pas énormément de sport dans Turbo. On fait du rallye, mais depuis quelques années, l’émission a pris une orientation beaucoup plus grand public que les sports mécaniques. Donc on n’a pas beaucoup l’occasion de parler de nos pilotes.
Est-ce un regret ?
Non (Rires…) De ne pas pouvoir faire leur portrait ou les interviewer, oui forcément ! Ça fait toujours plaisir de mettre en lumière les gens de chez nous, mais de ne pas parler davantage de sports mécaniques, c’est un choix éditorial.
Donc Turbo, ça roule. Et en soirée, depuis dix-huit mois, c’est Tropiques FM, votre émission interactive, Laisse parler les gens…
Quand Claudy Siar, un ami de longue date, m’a parlé du projet Tropiques FM, avant même qu’il n’ait la fréquence, on s’était mis d’accord sur une émission de week-end enregistrée. Et à trois semaines du lancement de la radio, Claudy m’a annoncé que finalement ce serait tous les jours et en direct ! (Rires…) Ça a modifié mes plans… , je n’avais jamais fait de libre antenne… C’est un exercice particulier mais c’a été juste formidable ! Beaucoup d’appels, de réactions… on est sur des questions assez générales sur le statut des afro-Antillais, la place des Noirs en France, beaucoup de questions autour de l’identité et peu à peu, les gens se sont sentis plus à l’aise avec l’idée de se confier. Ce n’est pas une occasion qu’ils ont souvent, sur un média qui leur ressemble. Mais les auditeurs abordent surtout des sujets d’actualité. Les laisser proposer des thèmes de discussion permet réellement de comprendre les préoccupations de la communauté afro- antillaise. C’est toujours spontané, enrichissant et révélateur. Aujourd’hui, l’émission qui est très homogène, avec du léger et du profond.
On peut vous écouter sur le Net aux Antilles, mais surtout, sur le dernier album de Dominik Panol ! Quelle est donc cette apparition subite de Kareen Guiock dans la musique ?!
Rien de subit, simplement on ne me connaît pas chanteuse, mais j’écris et je compose depuis très longtemps, dans mon coin. Je peaufine mes maquettes avec mes éditeuS, Couleurs music PUBLISHING,( chez qui est également signé Dominik Panol.) et SONY ATV MUSIC PUBLISHING. Ce sont eux qui ont souhaité que l’on se rencontre. Il y a eu un coup de foudre artistique entre Dominik et moi ! Il est comme un oncle pour moi ! Je l’appelle Tonton Do d’ailleurs! Ca fait un peu cliché, mais on s’est retrouvé, un jour, sur sa terrasse, le temps était magnifique. Il a sorti sa guitare et m’a fredonné une mélodie. Je l’ai accompagné et il y a eu un déclic…Il m’a proposé d’écrire un texte et de l’interpréter avec lui, et ça a donné « O Comba ». Dominik Panol a bercé mon enfance. Et je l’ai toujours perçu comme un artiste libre, qui s’affranchit des codes. Il aime sortir des sentiers battus, n’hésite pas à prendre des risques et fait confiance aux jeunes. C’est un artiste du peuple. Il fait partie des repères dans la musique antillaise et c’est un vrai bonheur pour moi !
Et cet album en préparation « depuis très longtemps », il sort quand ?
Lorsqu’on a une activité, comme moi, de journaliste et d’animatrice, on on prend le temps de faire les choses. Je prépare mon album tranquillement, sans pression, et j’espère qu’il sera en phase de sortie d’ici la fin de l’année…
Quel producteur, quel label ?
Pour l’instant, on est en pourparler avec des labels, donc on n’en parle pas… Et j’ai la chance d’avoir des éditeurs (Couleurs music publishing et Sony ATV MUSIC publishing) à l’écoute. Ils m’encadrent sans me cadrer. C’est un confort de travail précieux.
Et la couleur ?
Afro-pop urbaine ! Mais c’est vraiment de la chanson française avec du texte. J’accorde une grande importance au texte. Mais je suis une Caribéenne et pour moi, le rythme, le groove ça veut dire quelque chose, il faut que ça bouge ! Par afro, il faut comprendre des rythmiques bien présentes, sans pour autant être rnb ni world music, et pop parce que ça reste de la chanson, avec des mélodies simples et accessibles. Mon univers est acoustique avec beaucoup de guitares, un son organique… Mais je ne m’interdis pas de charger parfois les productions.
Comment êtes-vous accompagnée ?
J’ai besoin d’une complicité immédiate, d’un feeling. Il faut que le love soit palpable. Je travaille surtout avec des arrangeurs. Principalement avec Arden ( Alicia Keys,Wyclef Jean, Busta Rhymes etc.....) et Jube Altino ( Refugees Camp, Ernest Ranglin, Tonton David, Daraa J..... et le programmateur afro du Sob’s, club mythique à New York, NDLR). Il y a aussi Jean-Philippe Dary (Téri Moïse, Tony Allen…), avec qui j’ai composé plusieurs chansons. Il est également le chef d’orchestre des concerts. Je travaille avec lui depuis huit ans, et sur la durée, c’est une belle histoire! Quand je doute, il fait partie de ceux qui me reboostent. Et sur ma route, j’ai eu la chance de rencontrer des artistes qui m’ont fait grandir, comme Dominique Fillon (pianiste jazz) et Dominique Bernier, qu’il serait indécent de présenter (rires).
Quelles thématiques abordez-vous dans vos textes ?
Je n’ai pas de limites dans mes thèmes. On peut tout dire, tant qu’on reste subtil. J’aborde des questions de société comme l’immigration, mais aussi ces moments de crise existentielle où le temps fait l’humeur puisqu’ on a plus de prise sur le cours des choses, du challenge des femmes tiraillées entre le féminisme et les compromis. Je parle beaucoup des relations humaines, des tourments affectifs. J’ai horreur de la caricature et des propos à charge. Ce n’est pas toujours une histoire d’être victime ou coupable. En réalité, les choses ne sont pas toujours aussi tranchées. Malgré l’amour, il y a parfois des associations qui ne fonctionnent pas. Grave et léger à la fois, je travaille sur cet équilibre en écriture. Je suis une femme urbaine, indépendante, autonome, mais sur l’album, il y aura des chansons que j’ai écrites il y a longtemps. Entre-temps, j’ai eu beaucoup de déconvenues, mais je garde beaucoup d’espoirs, à l’image des femmes de ma génération. Et j’essaie modestement de témoigner de cette époque.
Quel est le titre de l’album ?
Je ne peux pas encore le dire (Rires…)

« Il y a eu un coup de foudre artistique entre Dominik et moi »
Comment ça a commencé Turbo, sur M6 ?
Le réalisateur de l’émission sur laquelle je travaillais à Canal France International (CFI), Christophe Caron était aussi monteur sur Turbo et, fin 2000, il me dit qu’on recherche des journalistes… C’est une émission que je regardais assez régulièrement parce que j’ai toujours aimé l’automobile et, en janvier 2001, j’ai rencontré Dominique Chapatte. Ca a duré un quart d’heure et, à l’issue de l’entretien, il m’a donné rendez-vous le lundi suivant en réunion de rédaction, voilà !

D’autres journalistes les ont interviewés, mais c’est vrai qu’on ne fait pas énormément de sport dans Turbo. On fait du rallye, mais depuis quelques années, l’émission a pris une orientation beaucoup plus grand public que les sports mécaniques. Donc on n’a pas beaucoup l’occasion de parler de nos pilotes.
Est-ce un regret ?
Non (Rires…) De ne pas pouvoir faire leur portrait ou les interviewer, oui forcément ! Ça fait toujours plaisir de mettre en lumière les gens de chez nous, mais de ne pas parler davantage de sports mécaniques, c’est un choix éditorial.

Quand Claudy Siar, un ami de longue date, m’a parlé du projet Tropiques FM, avant même qu’il n’ait la fréquence, on s’était mis d’accord sur une émission de week-end enregistrée. Et à trois semaines du lancement de la radio, Claudy m’a annoncé que finalement ce serait tous les jours et en direct ! (Rires…) Ça a modifié mes plans… , je n’avais jamais fait de libre antenne… C’est un exercice particulier mais c’a été juste formidable ! Beaucoup d’appels, de réactions… on est sur des questions assez générales sur le statut des afro-Antillais, la place des Noirs en France, beaucoup de questions autour de l’identité et peu à peu, les gens se sont sentis plus à l’aise avec l’idée de se confier. Ce n’est pas une occasion qu’ils ont souvent, sur un média qui leur ressemble. Mais les auditeurs abordent surtout des sujets d’actualité. Les laisser proposer des thèmes de discussion permet réellement de comprendre les préoccupations de la communauté afro- antillaise. C’est toujours spontané, enrichissant et révélateur. Aujourd’hui, l’émission qui est très homogène, avec du léger et du profond.
On peut vous écouter sur le Net aux Antilles, mais surtout, sur le dernier album de Dominik Panol ! Quelle est donc cette apparition subite de Kareen Guiock dans la musique ?!
Rien de subit, simplement on ne me connaît pas chanteuse, mais j’écris et je compose depuis très longtemps, dans mon coin. Je peaufine mes maquettes avec mes éditeuS, Couleurs music PUBLISHING,( chez qui est également signé Dominik Panol.) et SONY ATV MUSIC PUBLISHING. Ce sont eux qui ont souhaité que l’on se rencontre. Il y a eu un coup de foudre artistique entre Dominik et moi ! Il est comme un oncle pour moi ! Je l’appelle Tonton Do d’ailleurs! Ca fait un peu cliché, mais on s’est retrouvé, un jour, sur sa terrasse, le temps était magnifique. Il a sorti sa guitare et m’a fredonné une mélodie. Je l’ai accompagné et il y a eu un déclic…Il m’a proposé d’écrire un texte et de l’interpréter avec lui, et ça a donné « O Comba ». Dominik Panol a bercé mon enfance. Et je l’ai toujours perçu comme un artiste libre, qui s’affranchit des codes. Il aime sortir des sentiers battus, n’hésite pas à prendre des risques et fait confiance aux jeunes. C’est un artiste du peuple. Il fait partie des repères dans la musique antillaise et c’est un vrai bonheur pour moi !

Lorsqu’on a une activité, comme moi, de journaliste et d’animatrice, on on prend le temps de faire les choses. Je prépare mon album tranquillement, sans pression, et j’espère qu’il sera en phase de sortie d’ici la fin de l’année…
Quel producteur, quel label ?
Pour l’instant, on est en pourparler avec des labels, donc on n’en parle pas… Et j’ai la chance d’avoir des éditeurs (Couleurs music publishing et Sony ATV MUSIC publishing) à l’écoute. Ils m’encadrent sans me cadrer. C’est un confort de travail précieux.
Et la couleur ?

Afro-pop urbaine ! Mais c’est vraiment de la chanson française avec du texte. J’accorde une grande importance au texte. Mais je suis une Caribéenne et pour moi, le rythme, le groove ça veut dire quelque chose, il faut que ça bouge ! Par afro, il faut comprendre des rythmiques bien présentes, sans pour autant être rnb ni world music, et pop parce que ça reste de la chanson, avec des mélodies simples et accessibles. Mon univers est acoustique avec beaucoup de guitares, un son organique… Mais je ne m’interdis pas de charger parfois les productions.
Comment êtes-vous accompagnée ?
J’ai besoin d’une complicité immédiate, d’un feeling. Il faut que le love soit palpable. Je travaille surtout avec des arrangeurs. Principalement avec Arden ( Alicia Keys,Wyclef Jean, Busta Rhymes etc.....) et Jube Altino ( Refugees Camp, Ernest Ranglin, Tonton David, Daraa J..... et le programmateur afro du Sob’s, club mythique à New York, NDLR). Il y a aussi Jean-Philippe Dary (Téri Moïse, Tony Allen…), avec qui j’ai composé plusieurs chansons. Il est également le chef d’orchestre des concerts. Je travaille avec lui depuis huit ans, et sur la durée, c’est une belle histoire! Quand je doute, il fait partie de ceux qui me reboostent. Et sur ma route, j’ai eu la chance de rencontrer des artistes qui m’ont fait grandir, comme Dominique Fillon (pianiste jazz) et Dominique Bernier, qu’il serait indécent de présenter (rires).

Je n’ai pas de limites dans mes thèmes. On peut tout dire, tant qu’on reste subtil. J’aborde des questions de société comme l’immigration, mais aussi ces moments de crise existentielle où le temps fait l’humeur puisqu’ on a plus de prise sur le cours des choses, du challenge des femmes tiraillées entre le féminisme et les compromis. Je parle beaucoup des relations humaines, des tourments affectifs. J’ai horreur de la caricature et des propos à charge. Ce n’est pas toujours une histoire d’être victime ou coupable. En réalité, les choses ne sont pas toujours aussi tranchées. Malgré l’amour, il y a parfois des associations qui ne fonctionnent pas. Grave et léger à la fois, je travaille sur cet équilibre en écriture. Je suis une femme urbaine, indépendante, autonome, mais sur l’album, il y aura des chansons que j’ai écrites il y a longtemps. Entre-temps, j’ai eu beaucoup de déconvenues, mais je garde beaucoup d’espoirs, à l’image des femmes de ma génération. Et j’essaie modestement de témoigner de cette époque.
Quel est le titre de l’album ?
Je ne peux pas encore le dire (Rires…)