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Publié par fxg

David-Ranseau.JPGDavid Ranseau, originaire de Fort-de-France et Sainte-Marie, est le N°2 du cirque Phénix qui donne à Paris le spectacle Circafrica.

Le cirque Phénix à Paris propose le premier spectacle de cirque africain

C'est la deuxième fois que le cirque Phénix donne un spectacle de cirque africain. Comment avez-vous eu cette idée ?

En 2002, nous faisions une tournée de Montréal à Chicago. On s'est arrêté à New York et on a été invités à voir le Universal circus, un cirque communautaire qu'on appelle aussi le "Black circus", un cirque fait par les Noirs, pour les Noirs comme on peut trouver dans les spectacles américains. On a été littéralement subjugués par ce qu'on a vu, à la fois par une ambiance très Motown avec des touches de hip hop, de rap, de voguing... C'était vraiment une ambiance très musicale. Les numéros n'étaient pas de grande qualité acrobatique, mais il y avait quelque chose de particulier qui nous a séduits et on s'est dit que si ça fonctionnait à New York, on devait pouvoir le faire à Paris. On a mis énormément de temps à le monter pour pouvoir trouver des numéros dignes avec la qualité acrobatique 

Le cirque n'appartient pourtant pas à la culture africaine, comment avez-vous fait pour amener le cirque en Afrique et l'Afrique au cirque ?

On s'est rendu compte que le patrimoine acrobatique chinois marchait  sur un principe simple : une histoire acrobatique, des mythes, des légendes et un patrimoine millénaire. Si vous regardez, ce qui est valable pour la Chine est parfaitement valable pour l'Afrique. Pourquoi ne pas bâtir une école acrobatique africaine, pourquoi ne pas bâtir du spectacle africain sur les mêmes préceptes. C'est vraiment comme ça que cette histoire est née et je vous avoue que j'ai un petit eu poussé pour qu'elle vienne au jour !Circafrica-1.jpg

Et c'est là que vous avez rencontré Winston Ruddell ?

Winston est né au Zimbabwé, a grandi en Tanzanie et aujourd'hui il est Allemand ! C'est le directeur de l'école de cirque de Tanzanie. C'était un artiste de rue qui a toujours nourri l'espoir de monter un jour son école. Il a réussi à la monter. C'est resté très anecdotique jusqu'à ce qu'on arrive à travailler ensemble. On a mis en place un programme qui a permis à l'école de se développer et on a pu proposer des spectacles avec lui partout dans le monde.

Ce sont les élèves sortis de cette école qui font Circafrica ?

Nous avons fait le premier Circafrica en 2012 avec eux. Il y a des Ethyopiens, des Guinéens, des Ghanéens, des Ivoiriens, des Congolais... Il y a vraiment de tout, sauf les Sud-Africains qui viennent d'une autre école.

Que raconte Circafrica ?

Circafrica-2.jpgCircafrica 1 racontait l'histoire de José, le seul artiste blanc du spectacle. Il est Sud-Afriain. José était un aviateur qui, suite à une avarie de son appareil, se retrouve plongé dans la savane et il découvre un univers a priori hostile. Il se rend compte que sans l'aide des autochtones, il ne peut pas assurer sa survie. Il y a une touche didactique sur l'universalité. On voulait montrer qu'effectivement, ensemble on réussissait et que seul, on n'était rien. C'était le script du spectacle initial.

Et le script de Circafrica N°2 ?

José est en Amérique, chargé des rencontres qu'il a pu faire, des cultures qu'il a découvertes, de celle qui l'habite et il décide de revenir en Afrique pour célébrer ses retrouvailles avec ses amis africains. Circafrica 2, c'est le retour en Afrique de José notre explorateur 

Circafrica-3.jpgQu'attendez-vous pour proposer un tel spectacle aux Antilles et en Guyane ?

Comment vous dire ? C'est le rêve qu'on nourrit depuis 2012 ! A Paris, le spectacle fonctionne très bien. On est à plus de 450 000 places vendues ; il va y avoir la tournée en France et dans le monde ! A titre personnel, pour moi la boucle sera bouclée quand on aura pu faire ce spectacle aux Antilles. On le fait en Afrique puisque Circafrica est le spectacle officiel de l'Union africaine pour célébrer la première journée mondiale de la culture africaine. Ce sera le 23 janvier à Lomé. Mais pour revenir aux Antilles, en 2012, Jacob Desvarieux, le leader de Kassav, est venu voir le spectacle. Il m'a dit : "Il faut absolument que tu viennes faire ça aux Antilles !" Nous sommes partis ensemble en Martinique, on a pris des contacts, on a visité des salles. C'est en cours, on y travaille. Je profite de l'occasion pour lancer un appel et dire que toutes les bonnes volontés susceptibles de nous aider, de nous soutenir pour faire venir Circafrica aux Antilles sont les bienvenues. Nous sommes à leur écoute. Les Antilles sont vraiment notre objectif principal désormais.

Et si des Antillais voulaient entrer dans votre école de cirque ?

Bien sûr ! nous sommes à la tête de l'académie Fratellini, la plus grande école de cirque en Europe. Alain Pachery, le metteur en scène du spectacle, est le président de l'académie qui délivre un diplôme bac + 4 aujourd'hui. C'est un vrai cursus. Les enfants y entrent soit en école de loisir, soit après le bac.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Circafrica-4.jpg

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