L'outre-mer et la stratégie nationale de biodiversité
NKM finance des projets biodiversité dans les outre-mer
La ministre de l’Ecologie a dévoilé le nom des 62 lauréats d’un appel à projet pour la biodiversité. 16 concernent les outre-mer.
« Ce qu’on ne fait pas aujourd’hui, on le paiera demain. » Nathalie Kociuzko-Morizet, ministre du développement durable a présenté le résultat d’un appel à projets inscrit dans la stratégie nationale de la biodiversité, un programme lancé il y a huit mois. L’objectif est de stopper l’érosion de la biodiversité et restaurer au moins 15 % de celle qui a été dégradée. 62 projets ont été élus dont 16 pour les outre-mer. Dans les cinq thèmes de l’appel à projet, l’un concernait spécifiquement l’outre-mer, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes terrestres et marines ; il y a eu 13 lauréats dont le laboratoire Bioemco Ibios de Créteil (lutte contre la fourmi manioc en Guadeloupe) et l’UICN. « C’est la reconnaissance du fait, a commenté la ministre, que l’outre-mer est le plus grand réservoir de biodiversité en France et c’est un enjeu formidable, à la fois car il y a une menace sur cette biodiversité et en même temps, parce que derrière, il y a de l’emploi, de l’activité, du potentiel. » 6 millions € ont été dédiés à ces projets.. La mairie de Sainte-Rose à la Réunion sera financée pour son programme de restauration écologique sur le massif du Piton de la Fournaise. Le Parc de la Réunion s’attellera à sa stratégie de lutte contre les espèces qui conquièrent les terres du Maïdo. La Province sud de Nouvelle-Calédonie régulera ses populations de cerfs rusa sur la côte Ouest par la capture et la valorisation des produits de capture, et l’association Dayu Biik s’occupera de contrôle permanent multi-espèces au mont Panié. Le Parc de Guadeloupe va lancer son chantier expérimental d’éradication et de valorisation du bambou, la Société ornithologique de Polynésie va sauvegarder les monarques de Tahiti et de Fatu Hiva par l’implication de la population. En Martinique, la Société d’histoire naturelle Lherminier va réaliser un inventaire cartographique et écologique de la flore d’eau douce envahissante ; l’Observatoire du milieu marin martiniquais et le comité des pêches maritimes et des élevages marins utiliseront la pêche professionnelle pour lutter contre l’invasion du poisson lion en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. La direction de l’agriculture et le conseil général de Mayotte ont un plan de lutte contre la Merremia Peltata, une plante invasive.
Un FIBRE
L’outre-mer a encore trouvé sa place dans les autres thématiques de l’appel à projets. Le Conservatoire des espaces naturels en Nouvelle-Calédonie et la restauration de la forêt sèche à l’ouest de la Grande Terre. La Société calédonienne d’ornithologie et la restauration de l’habitat des oiseaux marins du grand lagon sud. La DIREN en Polynésie et la préservation des plateaux Temehani de Raiatea. L’ONF en Martinique et la reconstitution expérimentale de forêts marécageuse. Le conservatoire botanique national de Mascarin à la Réunion et ses « habitats uniques au monde ». Dans la catégorie « conservation et utilisation durable d’espèces végétales indigènes pour développer des filières locales », le conservatoire de Mascarin et la société Solicaz (Guyane), sont récompensés. Le premier pour organiser un aménagement urbain avec des plantes indigènes ; la seconde pour créer un plan de production de plantes endémiques fixatives d’azote pour restaurer des sites dégradés. Enfin, dans le domaine de l’ingénierie écologique, la société Cotram, en Martinique, est lauréate pour sa mise en œuvre d’une solution d’assainissement des eaux usées par des végétaux. Ce qui évite d’investir dans une très chère station d’épuration… « Cette économie a été calculée : entre 2 200 et 4 400 € l’hectare », a indiqué la ministre qui y voit la justification de ces 6 millions de dépenses : « Il y a enfin un fonds d’intervention pour la biodiversité et la restauration écologique (FIBRE, doté de 25 millions € dont 10 affectés à la stratégie nationale pour la biodiversité, NDLR) ; il va y avoir une gouvernance de la biodiversité avec un comité qui aura à disposition le fonds et qui pourra donner de la prévisibilité aux acteurs. » Deux nouveaux appels à projet sont prévus. Quant aux lauréats du jour, ils devraient être invités rapidement à signer une convention avec les services déconcentrés de l’Etat dans leurs territoires.
FXG (agence de presse GHM)
Pour connaître le détail des projets lauréats