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Publié par fxg

La météo des moustiques

Le CNES et Pasteur Sanofi préparent une carte épidémiologique de la dengue aux Antilles françaises.

Carte-fievre-vallee-du-rift.jpgUne météo du moustique de la dengue aux Antilles française, c’est ce que proposent de réaliser Pasteur-Sanofi et le Centre national d’études spatiales (CNES). Hier à Paris, les deux établissements scientiques se sont liés à hauteur de 100 000 € par an chacun et « de fertilisation croisée », selon Murielle Lafaye, responsable environnement, climat et santé au CNES, en charge du projet. Depuis le lancement du satellite Pléïade, elle dispose désormais de photographies précises jusqu’à 70 cm2 pour une image de 20 km de côté. Une précision remarquable qui permet de réaliser des cartes d’évaluation du risque  environnemental favorisant l’émergence d’agents pathogènes, en l’occurrence l’aëdes aegypti, le moustique vecteur de la dengue. C’est la télé-épidémiologie. Une telle cartographie qui combine la météo, la pluviométrie, la microbiologie, la botanique, l’entomologie, la géologie, a déjà été dressée au Sénégal avec la fièvre de la vallée du Rift, une maladie animale qui peut toucher l’homme, et encore, mais cette fois en milieu urbain, à Dakar, avec le paludisme et les gîtes d’anophèles. Le résultat est une carte dynamique du risque qui détermine les ZPOM, zones potentiellement occupées par les moustiques. La carte signale où et quand démarre l’épidémie. Pasteur Sanofi et le CNES ont choisi les Antilles françaises pour être zone pilote pour cette première carte de la dengue. Jean-lang.jpgL’épidémie de 2010 y a été atypique. Elle a démarré plus tôt dans la saison et, en Guadeloupe et en Martinique, elle a touché 83 000 personnes. 1000 ont été hospitalisées et 23 sont décédées. Une première carte statique de l’écologie des gîtes larvaires devrait être dressée dès 2013. Mais il faudra attendre un an ou deux avant de disposer d’une cartographie dynamique, selon Murielle Lafaye. Ce terme correspond à celui annoncé pour le lancement du vaccin contre la dengue de Sanofi-Pasteur. Le Dr Jean Lang qui en est le père, a lancé les premiers essais cliniques pédiatriques en Thaïlande en 2009. En 2012, il achèvera les essais cliniques en Amérique latine et en Asie avec 45 000 participants dans 45 pays. A ce moment-là, même si les priorités mondiales sont ailleurs et notamment aux Philippines, il serait « pertinent », estime le Dr Lang, de vacciner toutes les Antilles : « Pourquoi pas, car il nous faudra avoir une meilleure compréhension du bénéfice apporté par la vaccination grâce à la télé-épidémiologie. » Murielle Lafaye estime qu’une « carte du risque ouvre aux politiques publiques de santé des stratégies d’adaptation. D’où ce l’expression choisie, « la météo du moustique ».

FXG (agence de presse GHM)


Dr-Laurent-Thomas.jpgDr Laurent Thomas, ancien médecin au service des urgences de Fort-de-France

« Ca va nous faire progresser dans la connaissance de ce qui peut déclencher l’épidémie. Il y a des moustiques chaque année et des épidémies de dengue tous les deux ou trois ans et on ne sait pas pourquoi. C’est extrêmement multi-factoriel, c’est pour ça que ce genre d’étude est fondamental pour améliorer nos connaissances en épidémiologie de la dengue. »


La dengue dans le monde

Dans le monde, 2 milliards de personnes résidant sur la ceinture tropicale sont confrontés au risque de la dengue, Chaque année, 220 millions sont infectés et 2 millions sont atteints de forme sévère. Le Dr Jean Lang a indiqué que Pasteur Sanofi avait investi « plusieurs centaines de millions d’euros » en recherche et développement et 350 millions pour l’outil de production industrielle de Neuville sur Saône. En 2014, il sera en mesure de sortir 100 millions de doses par an pour quelques 30 millions de bénéficiaires (puisqu'il faut trois doses).

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E
<br /> <br />
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B
<br /> je lis ce que dit le docteur.<br /> <br /> <br /> On dirait un élève qui parle de sa maîtresse d'école à la télé et qui répète ce qu'il a entendu dire.<br />
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