La ministre

Darmanin, Guévévoux et Vigier le 9 février rue Oudinot

Marie Guévénoux sixième ministre des Outre-mer de l'ère Macron

La nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a pris ses fonctions vendredi 9 février 2024, sous les auspices de son boss le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin.

Sixième ministre des Outre-mer depuis l'élection de Macron en 2017, la nomination de Marie Guévénoux a fait réagir l'ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer de Sarkozy, Yves Jégo qui a déclaré sur le réseau social X : "Quinze ministre rue Oudinot en vingt ans ! C'est une instabilité chronique et déstabilisante qui nuit à l'efficacité et la durabilité des politiques publiques pour nos compatriotes des Outre-mer."

Sur le perron de l'hôtel Montmorin, la nouvelle ministre, encore inconnue jeudi 8 février en dehors de l'Essonne et du palais Bourbon, a eu un mot pour « la famille ultramarine » (laquelle ?), un autre pour ses mentors, « Borloo, Perben, Darcos, Madelin... » Surtout, elle a consenti à faire une annonce qui ne mange pas de pain : « J'organiserai très prochainement un nouveau bilan du Comité interministériel de l'Outre-mer. » Marie Guévénoux a choisi de ne pas se présenter en terrain conquis, tout en promettant un certain œcuménisme. « Je suis une femme d'écoute, je crois au dialogue », a-t-elle assuré à plusieurs reprises lors de la passation de pouvoir. « Je vais établir un dialogue afin d'établir la confiance avec les présidents de région, tous les élus, les parlementaires bien sûr, enfin tout le monde ! »

Interrogée sur ses priorités, Marie Guévénoux a cité d'abord « Mayotte ! Raison pour laquelle j'ai annoncé m'y rendre dans les prochains jours ! » Il est vrai que Darmanin a promis d'y réformer le droit du sol à l'occasion de la réforme constitutionnelle qui ne concernerait que la Nouvelle-Calédonie et Mayotte, nonobstant l'Appel de Fort-de-France... Elle a encore cité la « lutte contre la vie chère », sujet sur lequel Darmanin a promis de s'en prendre à certaines grandes familles en Outre-mer... Et puis elle n'a pu éviter de sortir des poncifs tels que « richesse des Outre-mer pour la France ». Il s'agit pour cette nouvelle entrante au gouvernement de faire consensus pour ses débuts. Aussi, lui soufflera-t-on que « les Outre-mer sont une chance pour la France », puisqu'elle semble l'avoir omis.

À ses côtés, tout sourire, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin a confirmé que Marie Guévénoux sera également du voyage en Océanie, à la fin du mois : les membres du gouvernement sont attendus en Nouvelle-Calédonie afin d'évoquer le futur institutionnel de ce territoire qui a connu trois référendum sur l'indépendance aux résultats ric-rac.

Souriant lui aussi, même si c'était crispé, le ministre délégué sortant Philippe Vigier (Modem) s'est exclamé dans son discours : « J'ai aimé éperdument cette tâche que m'a confié le président de la République. » Avant de conclure d'un émouvant : « J'aurais aimé rester plus longtemps ! » Il y a moins de six mois, Philippe Vigier était à la place de Marie Guévénoux, il succédait à Jean-François Carenco qui aura laissé, lui aussi, un souvenir impérissable.

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