La première centrale électrique à hydrogène du monde est en Guyane
L’accord de financement de la centrale à hydrogène de Guyane scellé
Le 30 septembre dernier a été scellé l’accord de financement à hauteur de 170 millions d’euros de la première et la plus grande centrale d'énergie renouvelable non-intermittente à hydrogène au monde en Guyane (projet CEOG). Cet accord implique Meridiam, HDF et SARA, les actionnaires à l’origine du projet qui supportent les coûts de développement (environ 20 %) depuis quatre ans, et les prêteurs soit les banques commerciales BNP Paribas, Crédit Industriel et Commercial, SMBC Bank International PLC (Japon) et les institutions financières que sont l’Agence Française de Développement, la Bpifrance et la Banque Européenne d'Investissement. Ce sont tous ceux-là qui financent 80 % de l’opération. Les prêteurs se paieront sur les revenus du projet et devraient rentrer dans leurs frais, si tout va bien, d’ici 15 à 20 ans.
Il a beaucoup été question de cette centrale et de cet accord le 4 octobre dernier à l’occasion du Paris Infraweek qui était organisé à Bercy au ministère de l’Economie par Europlace. « La Guyane est un territoire propice pour ce projet, explique un professionnel proche du dossier, parce que c’est une zone non interconnectée où l’électrification n'est pas assurée avec la même régularité que dans l'Hexagone, parce que l'ensoleillement est très important et que le contrat avec EDF est un contrat de disponibilité… » Pour faire clair, cette centrale produira de l’énergie électrique solaire que l’on pourra stocker sous forme d’hydrogène. Quand EDF aura besoin de courant sur son réseau, une simple opération d’électrolyse inversée permettra de transformer l’hydrogène produite par l’électricité non utilisée en électricité. Ce stockage via l’hydrogène, plutôt que par des batteries chères et polluantes, est une nouvelle technologie développée par les partenaires de Méridiam. « L’hydrogène a le vent en poupe, explique notre source, et on considère que ce sera certainement le fioul du futur. On parle de l’hydrogène en tant qu’alternative au pétrole et au gaz depuis le premier choc pétrolier, mais il a fallu attendre aujourd’hui pour que ça démarre. Cette première sur le territoire de la Guyane en appellera certainement d'autres. »
Siemens qui a le contrat de construction, a d’ores et déjà commencé ses travaux. C’est également Siemens qui exploitera, sans doute dès 2023, la centrale pendant la durée du contrat d’achat d’électricité par EDF qui est de 25 ans. Quant à la CEOG constituée par les trois actionnaires, c’est ce qu’on appelle une société holding qui n’a pas d’autre activité que celle du financement du projet. « Ce que veulent les prêteurs, poursuit notre source, c’est prêter de l’argent à une société qui n’a d’autre activité que de détenir l’actif et les contrats. Ils veulent être certains que ce ne soit pas une société opérationnelle qui du coup aurait des risques opérationnels. C’est le principe du financement de projet. »
La future centrale permettra d'alimenter toute l'année, 24 heures sur 24, l'équivalent de 10 000 foyers guyanais. Elle n'utilisera que l'énergie solaire et l'eau et ne produira que de l'électricité et de la vapeur, évitant ainsi les gaz à effet de serre, le bruit et les particules.
FXG