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Publié par fxg

3e à gauche au premier rang, Ernest Prévost de la Guyane et, à sa gauche immédiate, Pierre-Marie-Joseph de la Martinique

3e à gauche au premier rang, Ernest Prévost de la Guyane et, à sa gauche immédiate, Pierre-Marie-Joseph de la Martinique

Le plan de relance outre-mer auscultés par les patrons ultramarins

Le plan de relance vu par les entreprises d’Outre-mer était au programme du séminaire organisé vendredi 15 octobre à Paris par le groupe Outre-mer du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la fédération des entreprises outre-mer (FEDOM).

Pour relancer l’économie Outre-mer après la première vague de la crise Covid, le Premier ministre avait annoncé un montant « socle » de 1,5 milliards d’euros fléchés en 2021 et 2022. En janvier 2021, 750 millions d'euros avaient été investis sur des projets concrets.

« Nous avons été saisi il y a près d’un an par le Premier ministre sur le plan de relance et sa territorialisation outre-mer, explique le conseiller économique, social et environnemental de la Martinique, Pierre Marie-Joseph. Cette fois, nous souhaitons donner une suite au premier avis que nous rendu. » Car, sur le terrain, si certains projets structurants portés par des opérateurs privés ont pu bénéficier de subventions importantes, d’autres opérateurs ont fait remonter des carences, des manques et un certain nombre de difficultés dans le cadre d’appels à projets ou d’appels à manifestation d’intérêt — nationaux ou territoriaux, décentralisés ou déconcentrés — du plan de relance. « Des secteurs n’ont pas été pris en compte, explique le Guyanais Ernest Prévôt comme le photovoltaïque alors qu’on a tant besoin d’électricité sur les communes du fleuve, comme le bois, la pêche ou encore mon secteur, le rhum. » Le Guyanais regrette encore que « beaucoup des fonds du plan de relance soient consacrés à la réhabilitation de bâtiments publics alors que pour l’industrie, au moins pour la Guyane, on attendait une enveloppe de 25 millions. On est retombé à peine à 10 millions… » Pour l’heure, pas de déception dans ce constat, mais l’attente d’un rééquilibrage à l’écoute des entreprises pour cette deuxième partie du plan de relance de telle sorte que « ce soit porteur de développement ».

Pierre Marie-Joseph cite de mémoire quelque 400 millions d’euros pour financer le plan de relance en Martinique, mais également la nécessité pour les entreprises d’avoir des projets, donc des conditions qui permettent aux entrepreneurs et d’investir pour produire de la richesse et la valeur ajoutée de l’emploi. « Or, moi je dis que toutes les conditions ne sont pas réunies pour qu’un entrepreneur puisse délibérément se lancer dans de nouveaux investissements, la création de structures importantes. » Il confirme que le plan de relance a bien servi dans le cadre des rénovations, de l’amélioration, celui de l’écologie, mais il est trop tôt pour avoir des retours et savoir ce qu’il y aurait à modifier, notamment en matière de surcoûts, puisque le plan de relance court jusqu’en 2023. « Il faut une simplification, réclame Bruno Blandin, patron du Medef Guadeloupe ! Simplification et rapidité, c’est ça le maître mot d’un plan de relance. Si ce n’est pas les cas, les entreprises vont mourir avec les emplois derrière. »

4,4 milliards d’aide

En haut, au centre, le patron du Medef Guadeloupe, Bruno Blandin et, à gauche, Dominique Vian

En ce mois d’octobre, hors plan de relance, le Réunionnais Eric Leung, président du groupe Outre-mer du CESE, estime que sur les 4,4 milliards distribués pour soutenir les économies en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Mayotte et Réunion par l’Etat lors de la crise COVID, 2,6 milliards sont des prêts garantis par l’Etat (PGE), 700 millions des reports de charges fiscales et sociales et 500 millions du soutien à l’activité partielle. « 75 % de ces 4,4 milliards sont de la dette », regrette-t-il. Bruno Blandin qui préfèrerait un plan d’urgence au plan de relance, exprime les mêmes doutes puisque le PGE, rappelle-t-il, est là pour éviter les faillites et préserver les emplois et qu’il faudra rembourser ces PGE. La vraie question qu’il se pose est la suivante : « Est-ce que ce plan de relance vient en plus des actions menées par le Gouvernement en matière d’investissement dans les DOM ou est-ce un plan qui a mutualisé ces aides ? Et ça, je n’ai pas eu de réponse. »

Le séminaire de vendredi au palais d’Iéna à Paris a relevé d’avantage d’un bilan d’étape axé sur la déclinaison territoriale outre-mer du plan de relance dans un souci d’adaptation la plus fine possible aux réalités ultramarines des divers outils et instruments en faveur de la relance. L’avis de suite du CESE devrait être rendu d’ici deux ou trois mois.

FXG

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