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Publié par fxg

Pas de prison pour le vent au théâtre du LucernaireLES-TROIS4749.jpgCréée en Martinique et en Guadeloupe, la pièce d’Alain Foix, mettant en scène la rencontre entre Gerty Archimède et Angela Davis (éditions Jasor) se joue à Paris, au théâtre du Lucernaire jusqu’au 1er décembre.
MARIANNE-ANGELA4736.jpgAntoine Bourseiller a su tirer le meilleur des talents de ses comédiennes. Sonia Floire incarne majestueusement Angela Davis. Cette actrice d’origine africaine ne parle pas un mot d’anglais et, pourtant, parvient à restituer ce léger accent anglo-saxon qui donne de la force à sa diction. L’auteur, Alain Foix, aime à dire que ce qui est écrit n’est pas dit… Et il a aimé le jeu de Sonia. Dans le rôle de Gerty Archimède, Marie-Noelle Eusèbe est superbe. Elle ne joue pas, elle est Gerty. Face à ces deux femmes passionnées, la sœur de Gerty, Sœur Suzanne (Mariann Mathéus, grandiose) vient nourrir de ses apparitions, interventions, le dialogue des deux grandes dames.
marianne-gerdty4641.jpgEn arrière plan, Alain Aithnard (l’avocat Joachim, le jardinier, le musicien) est une sorte de griot qui donne un relief musical à la mise en scène. Antoine Bourseiller fait claquer les couleurs et les lumières et sait tirer toute l’énergie du texte.
Avec ses trois actrices, le spectateur replonge dans cette Guadeloupe des
années 1970. Arrivée de Cuba, en transit, Angela Davis se voit reprocher par un douanier d’avoir importer à la Guadeloupe des ouvrages littéraires, bien entendus subversifs... Les dockers de Basse-Terre l’envoient vers la grande avocate mornalienne pour se tirer de là. Ainsi a lieu cette improbable rencontre entre ces figures de la négrité. Le théâtre est un art difficile qui, parfois, suscite l’ennui. Avec Pas de prison pour le vent, rien de cela. La pièce est vive, dynamique et le huis clos de ces trois femmes enfermées dans l’attente du passage d’un ouragan et d’un procès, est chargé d’intensité, d’émotion et d’histoire. La communiste, la Black panther et la nonne… Et le vent, omniprésent, que, comme ces femmes, l’on ne saurait emprisonner.
La pièce devrait revenir aux Antilles vers juin 2008.LES-TROIS--TABLE4725.jpg

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