Budget de la mission outre-mer
Jégo gagne son budget, sans Carabin ni Marie-JeanneArrivée de Michèle Alliot-Marie pendanr que le Réunionnais UMP Didier Robert est à la tribune.
Gabrielle Louis-Carabin s’est abstenue de voter le budget de l’Outre-mer, Alfred Marie-Jeanne a voté contre pour la première fois.
« Par respect pour ma population, je ne me prononcerai pas sur ce budget en l’état. »
Retour remarqué à l'Assemblée du député de Guadeloupe, Etic Jalton, toujours très rare à Paris.
L’abstention de Gabriele Louis-Carabin, vendredi dernier à l’Assemblée nationale, est le temps remarquable du vote du budget de l’Outre-mer auquel participait une quarantaine de députés. « Ca prouve qu’il y a un débat parlementaire, a déclaré Yves Jégo après le vote. S’il n’y avait pas débat, vous auriez parlé d’un budget imposé par le secrétaire d’Etat aux parlementaires ! Mais il y a une majorité qui s’est dégagée pour ce budget qui est un budget de croissance pour l’outre-mer. » La députée de Guadeloupe, cosignataire avec les Réunionnais René-Paul Victoria et Didier Robert, d’un amendement visant à supprimer l’article 65 qui redéfinit les nouveaux barèmes d’exonération de charges sociales, pour le reporter à l’examen de la loi de développement (LODEOM), théoriquement début 2009, a maintenu, seule, cet amendement. L’attitude de Mme Carabin a été applaudie sur les bancs de gauche. « C’était presque trop beau, s’est exclamée Christiane Taubira. C’est toujours très stimulant quand un parlementaire se trouve confronté à un conflit d’intérêt entre son propre territoire et les vues de sa majorité et qui a le courage d’affronter ça. Je suis passée personnellement saluer Gabrielle Louis-Carabin pour lui dire mon respect. »
Renfort des élus de métropole
Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Outre-mer, est intervenue pour promettre solennellement l’engagement du gouvernement à ne pas appliquer cette disposition sur les charges sociales avant le vote de la LODEOM. Elle avait souhaité une interruption de séance pour convaincre son camp, mais craignant la désertion de l’hémicycle par les députés métropolitains dont le vote était acquis, elle a renoncé. Autre défection inhabituelle, celle d’Alfred Marie-Jeanne qui, depuis qu’il est député (1997), vote tous les budgets, de droite comme de gauche : « Nous sommes en pleine crise financière et personne n’attendait un miracle. Mais il faut dire que le ministre Jégo a un comportement exécrable. Tout le monde le déplore. Il veut à tout prix faire passer sa loi sans concertation et c’est cette méthode que nous avons condamnée. »
Fort de sa concession sur l’article 43 et le plafond de la défiscalisation (40 000 euros net de rétrocession ou 6 % net des revenus), Yves Jégo est parvenu, finalement à faire voter son budget par 54 pour et 19 contre, son conseiller parlementaire, Matey Karassimeonov, se chargeant particulièrement de retenir en séance les députés UMP métropolitains !
Alfred Almont siégeait à côté d’Yves Jégo, sur le banc des ministres, comme rapporteur de la commission des affaires économiques. (Photos : FXG)
Quelques chiffres
Le budget de la mission Outre-mer est en hausse de 9,2 %, avec une dotation globale de 1,879 milliard d’euros. Les sommes globales affectées aux outre-mers est de 16,7 milliards contre 15 l’an passé.
Olivier Biancarelli, conseiller du président de la République, ici face à Serge Létchimy, au palais Bourbon, s‘est félicité de la réussite successives de trois réformes pour l’outre-mer avec l’ITR, les niches fiscales et l’exonération des charges sociales.
L’effort budgétaire de l’État en crédits d’intervention des différents ministères montre une hausse de plus 100 000 euros pour la Guadeloupe, plus 100 000 euros pour la Martinique, plus 140 000 euros pour La Réunion, et moins 9 000 euros pour la Guyane. Sur 39 milliards de « défisc », 780 millions concernent l’outre-mer.
Le coût total en 2007 des compléments de rémunération, des pensions et des indemnités temporaires des fonctionnaires civils et militaires en poste ou résidents outre-mer a été de 1,541 milliard. La dépense totale de la masse salariale correspondante et des pensions de retraite versées en 2007 a été de 7,597 milliards, sur un budget global de 15 milliards.
Verbatim
Victorin Lurel à Yves Jégo : « Bien que n’étant pas originaire de nos régions, vous en avez le volcanisme : c’est le même soufre, si je puis dire, qui brûle dans vos veines, la même exaltation qui vous tient ! Peut-être sommes-nous en cela plus frères que nous ne le pensons. »
« Conseil lapidaire » d’Alfred Marie-Jeanne à Yves Jégo : « La mété bobo anlè bobo ! »
Victorin Lurel sur la réforme des charges sociales : « Je viens de recevoir un journal, France-Antilles, qui perd, rien qu’en Guadeloupe, 300 millions, en appliquant les dispositions que vous cherchez à nous faire voter. »
Serge Létchimy : « On risque d’avoir des déstabilisations par la raideur des positions… »
Gabrielle Louis-Carabin : « Je fais le choix de l’intérêt général de ma population, de mes petites et moyennes entreprises et de mon pays, que je refuse de sacrifier sur l’autel de l’idéologie, de la réforme pour la réforme ! »
Gabrielle Louis-Carabin s’est abstenue de voter le budget de l’Outre-mer, Alfred Marie-Jeanne a voté contre pour la première fois.
« Par respect pour ma population, je ne me prononcerai pas sur ce budget en l’état. »
Retour remarqué à l'Assemblée du député de Guadeloupe, Etic Jalton, toujours très rare à Paris.
L’abstention de Gabriele Louis-Carabin, vendredi dernier à l’Assemblée nationale, est le temps remarquable du vote du budget de l’Outre-mer auquel participait une quarantaine de députés. « Ca prouve qu’il y a un débat parlementaire, a déclaré Yves Jégo après le vote. S’il n’y avait pas débat, vous auriez parlé d’un budget imposé par le secrétaire d’Etat aux parlementaires ! Mais il y a une majorité qui s’est dégagée pour ce budget qui est un budget de croissance pour l’outre-mer. » La députée de Guadeloupe, cosignataire avec les Réunionnais René-Paul Victoria et Didier Robert, d’un amendement visant à supprimer l’article 65 qui redéfinit les nouveaux barèmes d’exonération de charges sociales, pour le reporter à l’examen de la loi de développement (LODEOM), théoriquement début 2009, a maintenu, seule, cet amendement. L’attitude de Mme Carabin a été applaudie sur les bancs de gauche. « C’était presque trop beau, s’est exclamée Christiane Taubira. C’est toujours très stimulant quand un parlementaire se trouve confronté à un conflit d’intérêt entre son propre territoire et les vues de sa majorité et qui a le courage d’affronter ça. Je suis passée personnellement saluer Gabrielle Louis-Carabin pour lui dire mon respect. »
Renfort des élus de métropole
Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Outre-mer, est intervenue pour promettre solennellement l’engagement du gouvernement à ne pas appliquer cette disposition sur les charges sociales avant le vote de la LODEOM. Elle avait souhaité une interruption de séance pour convaincre son camp, mais craignant la désertion de l’hémicycle par les députés métropolitains dont le vote était acquis, elle a renoncé. Autre défection inhabituelle, celle d’Alfred Marie-Jeanne qui, depuis qu’il est député (1997), vote tous les budgets, de droite comme de gauche : « Nous sommes en pleine crise financière et personne n’attendait un miracle. Mais il faut dire que le ministre Jégo a un comportement exécrable. Tout le monde le déplore. Il veut à tout prix faire passer sa loi sans concertation et c’est cette méthode que nous avons condamnée. »
Fort de sa concession sur l’article 43 et le plafond de la défiscalisation (40 000 euros net de rétrocession ou 6 % net des revenus), Yves Jégo est parvenu, finalement à faire voter son budget par 54 pour et 19 contre, son conseiller parlementaire, Matey Karassimeonov, se chargeant particulièrement de retenir en séance les députés UMP métropolitains !
Alfred Almont siégeait à côté d’Yves Jégo, sur le banc des ministres, comme rapporteur de la commission des affaires économiques. (Photos : FXG)
Quelques chiffres
Le budget de la mission Outre-mer est en hausse de 9,2 %, avec une dotation globale de 1,879 milliard d’euros. Les sommes globales affectées aux outre-mers est de 16,7 milliards contre 15 l’an passé.
Olivier Biancarelli, conseiller du président de la République, ici face à Serge Létchimy, au palais Bourbon, s‘est félicité de la réussite successives de trois réformes pour l’outre-mer avec l’ITR, les niches fiscales et l’exonération des charges sociales.
L’effort budgétaire de l’État en crédits d’intervention des différents ministères montre une hausse de plus 100 000 euros pour la Guadeloupe, plus 100 000 euros pour la Martinique, plus 140 000 euros pour La Réunion, et moins 9 000 euros pour la Guyane. Sur 39 milliards de « défisc », 780 millions concernent l’outre-mer.
Le coût total en 2007 des compléments de rémunération, des pensions et des indemnités temporaires des fonctionnaires civils et militaires en poste ou résidents outre-mer a été de 1,541 milliard. La dépense totale de la masse salariale correspondante et des pensions de retraite versées en 2007 a été de 7,597 milliards, sur un budget global de 15 milliards.
Verbatim
Victorin Lurel à Yves Jégo : « Bien que n’étant pas originaire de nos régions, vous en avez le volcanisme : c’est le même soufre, si je puis dire, qui brûle dans vos veines, la même exaltation qui vous tient ! Peut-être sommes-nous en cela plus frères que nous ne le pensons. »
« Conseil lapidaire » d’Alfred Marie-Jeanne à Yves Jégo : « La mété bobo anlè bobo ! »
Victorin Lurel sur la réforme des charges sociales : « Je viens de recevoir un journal, France-Antilles, qui perd, rien qu’en Guadeloupe, 300 millions, en appliquant les dispositions que vous cherchez à nous faire voter. »
Serge Létchimy : « On risque d’avoir des déstabilisations par la raideur des positions… »
Gabrielle Louis-Carabin : « Je fais le choix de l’intérêt général de ma population, de mes petites et moyennes entreprises et de mon pays, que je refuse de sacrifier sur l’autel de l’idéologie, de la réforme pour la réforme ! »