Kolo ka
ITW Claude Vamur
Le batteur de Kassav, Claude Vamur, alias Kolo, sort un album perso avec un groupe perso intitulés tout deux : Kolo ka. Interview avant tournée promotionnelle.
« Kolo, c’est la nouvelle motivation ! »
Il y a le batteur de Kassav et puis il y a Kolo… Parle-nous de cette facette de ton personnage…
Kolo, c’est la nouvelle motivation ! Claude Vamur a fait sa route et Kolo naît et Kolo ka avancer, kolo ka frapper, kolo ka jouer, Kolo ka alé !
Et Kolo ka soti on dis…
L’album est en bac, déjà, et avec mes musiciens nous sommes sur des scènes, à Rueil-Malmaison, le 5 décembre, et le 23 décembre au New Morning. Ensuite, ce seront les Antilles en avril. La Guyane aussi, on y réfléchit… Il le faut ! Cette musique-là est à consonance jazzy, mais vachement rythmée…
Quelle est la couleur du son, la patte Kolo ? On n’est plus dans le zouk ?
J’explore d’autres traces musicales à partir des rythmes du tambour ka. Ce sont des créations avec la batterie, mon instrument, et la recherche d’un rapport très étroit dans un jeu moderne de batterie avec le tambour, donc créer dans ce petit interstice-là quelque chose d’intéressant et, évidemment additionner des percussions.
Comment tu travailles ? Tu te contentes de composer les architectures rythmiques ou tu te préoccupes aussi des mélodies ?
Pendant que je travaille la batterie, il m’arrive comme ça des idées de mélodie, même en jouant.... J’aime bien que la batterie chante aussi, que ce ne soit pas que du rythme, mais qu’il y ait une vraie chanson. A partir de là, il y a des choses qui résonnent et je les capte, ou pas. Quand je les capte, je repars chez moi et je retravaille la mélodie tranquillement. Avec mes acolytes ensuite, on travaille, on dégrossit et on part dans direction qu’on a choisie : direction à consonance jazzy.
Comment Béatrice Poulot, sur scène (Marie-Josée Gibbon dans l’album), arrive à se placer ?
Elle a la mélodie de base ! En même temps, elle est beaucoup plus libre en ayant compris l’essentiel de la mélodie. Après elle s’exprime comme elle veut ! Nous, on est là et on accompagne.
Ce n’est pas souvent que le leader d’un groupe est son batteur. Est-ce facile de diriger tout le monde depuis le fond de la scène ?
Les vrais rôles de chef d’orchestre sont plutôt aux percussionnistes, aux batteurs ! Ce sont eux qui donnent qui donnent le tempo, le rythme… Là où on est situé, on supervise tout ce qui se passe devant. Le vrai chef, c’est le batteur ! Si quelque chose se passe mal à notre niveau, tout est foutu. Tandis qu’un guitariste ou un chanteur fera ce qu’il voudra, pourvu que le rythme reste régulier.
Parle-nous de tes musiciens
Ce sont des potes ! Je les connais depuis très longtemps. On est souvent chez Harold pour bosser parce que chez lui, il y a le piano. Il est prof au conservatoire, donc c’est très intéressant au niveau des harmonies… Harry Gofin pareil. Claude Pironeau est avec moi dans Kassav et on a cette occasion-là de faire autre chose. Il est vachement emballé !
Vous sortez un peu du zouk pour retourner à une tradition ?
Je ne peux pas dire que je suis un zouker, je ne peux pas dire non plus que je suis un jazzman, mais je veux rester un musicien et pouvoir exprimer ma musique. Si je n’étais que zouker, je ne sais pas si j’y arriverais…
C’est quoi ta musique ?
A la base, c’est le jazz, le jazz-rock, la variété américaine et puis le tambour ! Evidemment, j’aime beaucoup ce que je fais avec Kassav et je pense que j’ai aussi donné de mon temps, de ma sueur. J’étais totalement dévoué à ça ; j’avais ce sentiment de défendre quelque chose. Quand c’est arrivé, j’avas l’impression de défendre quelque chose d’identitaire. Il ne se passait rien et puis il y a eu le zouk. J’ai eu la chance d’en être ! Mais parallèlement à ça, en tant que musicien, il fallait que je me réalise personnellement. Dans Kassav, je suis un élément d’un groupe, avec Kolo ka, je suis une entité à part.
Tu écoutes ce qu’il se passe autour de toi dans la musique antillaise ?
Je vois qu’il y a une tendance, un nouveau courant avec le tambour, et en dehors du zouk commercial type zouk saucisson, zouk love, ça permet de ne pas trop s’éloigner de sa mémoire et aussi de faire de la mémoire quelque chose de nouveau. On doit sortir de la chose brute telle que nos grands-parents l’ont vécue et nous l’ont léguée, il faut qu’on décortique et qu’on en fasse quelque chose de substantiel.
C’est pour ça que vous mettez le ka dans l’écrin du jazz ?
Parce qu’il y a cette liberté et qu’il y a la fusion. Et quand il y a fusion, il faut qu’il y ait communion, que les éléments s’enchevêtrent. C’est une alchimie et après c’est le Graal !
Harold
« Il y a une bonne ambiance, de jolis morceaux et tout le monde s’écoute ! Il y a des compositions du pianiste Harold, d’Harry Goffin, du saxophoniste Claude Pironneau et, bien sûr, de Kolo… Donc tout le monde s’écoute. Si quelqu’un a une réflexion ou une correction ou même une idée sur un morceau d’Harold ou Kolo, on va le laisser jouer ! Il n’y a qu’un truc, c’est que c’est une musique très axée sur les percussions et l’accent rythmique fait référence à la tradition, au folklore antillais. Le Kolo ka est basé sur le rythme du ka. »
Claude Pironneau
« Parmi les Antillais, Kolo est le gratin des musiciens, des rythmiciens ! Quand on a l’habitude de jouer avec des gens comme ça, le problème, c’est qu’on a du mal à jouer avec d’autres gens parce qu’on s’habitue à ce que ce soit évident et que ça tourne. J’ai rencontré Kolo par le biais de Kassav et quand il m’a parlé de cet album, je suis venu. J’ai même amené une compo à moi, qui s’appelle Pirogue. Et depuis, on continue l’aventure. On est en train de faire naître un truc ! C’est un groupe de jazz, de jazz créole… Plutôt jazz ka. On fait une musique que les autres groupes n’ont pas fait jusqu’à maintenant. Moi, je n’ai jamais entendu ça. »
Le batteur de Kassav, Claude Vamur, alias Kolo, sort un album perso avec un groupe perso intitulés tout deux : Kolo ka. Interview avant tournée promotionnelle.
« Kolo, c’est la nouvelle motivation ! »
Il y a le batteur de Kassav et puis il y a Kolo… Parle-nous de cette facette de ton personnage…
Kolo, c’est la nouvelle motivation ! Claude Vamur a fait sa route et Kolo naît et Kolo ka avancer, kolo ka frapper, kolo ka jouer, Kolo ka alé !
Et Kolo ka soti on dis…
L’album est en bac, déjà, et avec mes musiciens nous sommes sur des scènes, à Rueil-Malmaison, le 5 décembre, et le 23 décembre au New Morning. Ensuite, ce seront les Antilles en avril. La Guyane aussi, on y réfléchit… Il le faut ! Cette musique-là est à consonance jazzy, mais vachement rythmée…
Quelle est la couleur du son, la patte Kolo ? On n’est plus dans le zouk ?
J’explore d’autres traces musicales à partir des rythmes du tambour ka. Ce sont des créations avec la batterie, mon instrument, et la recherche d’un rapport très étroit dans un jeu moderne de batterie avec le tambour, donc créer dans ce petit interstice-là quelque chose d’intéressant et, évidemment additionner des percussions.
Comment tu travailles ? Tu te contentes de composer les architectures rythmiques ou tu te préoccupes aussi des mélodies ?
Pendant que je travaille la batterie, il m’arrive comme ça des idées de mélodie, même en jouant.... J’aime bien que la batterie chante aussi, que ce ne soit pas que du rythme, mais qu’il y ait une vraie chanson. A partir de là, il y a des choses qui résonnent et je les capte, ou pas. Quand je les capte, je repars chez moi et je retravaille la mélodie tranquillement. Avec mes acolytes ensuite, on travaille, on dégrossit et on part dans direction qu’on a choisie : direction à consonance jazzy.
Comment Béatrice Poulot, sur scène (Marie-Josée Gibbon dans l’album), arrive à se placer ?
Elle a la mélodie de base ! En même temps, elle est beaucoup plus libre en ayant compris l’essentiel de la mélodie. Après elle s’exprime comme elle veut ! Nous, on est là et on accompagne.
Ce n’est pas souvent que le leader d’un groupe est son batteur. Est-ce facile de diriger tout le monde depuis le fond de la scène ?
Les vrais rôles de chef d’orchestre sont plutôt aux percussionnistes, aux batteurs ! Ce sont eux qui donnent qui donnent le tempo, le rythme… Là où on est situé, on supervise tout ce qui se passe devant. Le vrai chef, c’est le batteur ! Si quelque chose se passe mal à notre niveau, tout est foutu. Tandis qu’un guitariste ou un chanteur fera ce qu’il voudra, pourvu que le rythme reste régulier.
Parle-nous de tes musiciens
Ce sont des potes ! Je les connais depuis très longtemps. On est souvent chez Harold pour bosser parce que chez lui, il y a le piano. Il est prof au conservatoire, donc c’est très intéressant au niveau des harmonies… Harry Gofin pareil. Claude Pironeau est avec moi dans Kassav et on a cette occasion-là de faire autre chose. Il est vachement emballé !
Vous sortez un peu du zouk pour retourner à une tradition ?
Je ne peux pas dire que je suis un zouker, je ne peux pas dire non plus que je suis un jazzman, mais je veux rester un musicien et pouvoir exprimer ma musique. Si je n’étais que zouker, je ne sais pas si j’y arriverais…
C’est quoi ta musique ?
A la base, c’est le jazz, le jazz-rock, la variété américaine et puis le tambour ! Evidemment, j’aime beaucoup ce que je fais avec Kassav et je pense que j’ai aussi donné de mon temps, de ma sueur. J’étais totalement dévoué à ça ; j’avais ce sentiment de défendre quelque chose. Quand c’est arrivé, j’avas l’impression de défendre quelque chose d’identitaire. Il ne se passait rien et puis il y a eu le zouk. J’ai eu la chance d’en être ! Mais parallèlement à ça, en tant que musicien, il fallait que je me réalise personnellement. Dans Kassav, je suis un élément d’un groupe, avec Kolo ka, je suis une entité à part.
Tu écoutes ce qu’il se passe autour de toi dans la musique antillaise ?
Je vois qu’il y a une tendance, un nouveau courant avec le tambour, et en dehors du zouk commercial type zouk saucisson, zouk love, ça permet de ne pas trop s’éloigner de sa mémoire et aussi de faire de la mémoire quelque chose de nouveau. On doit sortir de la chose brute telle que nos grands-parents l’ont vécue et nous l’ont léguée, il faut qu’on décortique et qu’on en fasse quelque chose de substantiel.
C’est pour ça que vous mettez le ka dans l’écrin du jazz ?
Parce qu’il y a cette liberté et qu’il y a la fusion. Et quand il y a fusion, il faut qu’il y ait communion, que les éléments s’enchevêtrent. C’est une alchimie et après c’est le Graal !
Harold
« Il y a une bonne ambiance, de jolis morceaux et tout le monde s’écoute ! Il y a des compositions du pianiste Harold, d’Harry Goffin, du saxophoniste Claude Pironneau et, bien sûr, de Kolo… Donc tout le monde s’écoute. Si quelqu’un a une réflexion ou une correction ou même une idée sur un morceau d’Harold ou Kolo, on va le laisser jouer ! Il n’y a qu’un truc, c’est que c’est une musique très axée sur les percussions et l’accent rythmique fait référence à la tradition, au folklore antillais. Le Kolo ka est basé sur le rythme du ka. »
Claude Pironneau
« Parmi les Antillais, Kolo est le gratin des musiciens, des rythmiciens ! Quand on a l’habitude de jouer avec des gens comme ça, le problème, c’est qu’on a du mal à jouer avec d’autres gens parce qu’on s’habitue à ce que ce soit évident et que ça tourne. J’ai rencontré Kolo par le biais de Kassav et quand il m’a parlé de cet album, je suis venu. J’ai même amené une compo à moi, qui s’appelle Pirogue. Et depuis, on continue l’aventure. On est en train de faire naître un truc ! C’est un groupe de jazz, de jazz créole… Plutôt jazz ka. On fait une musique que les autres groupes n’ont pas fait jusqu’à maintenant. Moi, je n’ai jamais entendu ça. »