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Publié par fxg

 

LES CIVILISATIONS AMERIDIENNES DE GUYANE EXPOSEES AU MUSEE DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

 12-cPhoto-Jean-Louis-Soularue-copie.jpgC’est une civilisation amazonienne qui date de plus de 25 siècles qui est exposée au musée d’archéologie nationale de Saint Germain en Laye (92). L’exposition « les Amérindiens de Guyane, des cultures millénaires, entre les fleuves Approuague et Oyapock » se consacre aux cultures amérindiennes guyano-amazoniennes anciennes mais aussi actuelles. Les premiers habitants de la terre guyanaise, 30 000 jadis, ne sont plus que 6000 mais la culture traditionnelle reste vivace et méconnue du grand public.

10-cPhoto-Jean-Louis-Soularue-copie.jpgUne grande première dans l’Hexagone ! Plus de 175 objets retracent l’évolution des conditions de vie et rituels des Amérindiens. Une collection d’une beauté saisissante d’authenticité qui témoigne indéniablement de la richesse de l’archéologie et l’ethnologie guyanaise. Ces objets sont issus en majorité de la collection privée du passionné Philippe Gilabert, qu’il a constituée au fil du temps avec force ténacité et négociations avec les orpailleurs. Mais les autres pièces de l’exposition appartiennent au patrimoine public guyanais. Le service régional de l’archéologie de la DRAC mais aussi le musée départemental Franconie de Cayenne se sont séparés momentanément du fruit de leurs recherches pour compléter cet inventaire.

13---Photo-Jean-Louis-Soularue.jpgTrésors passés et présents

Des outils précolombiens aux ustensiles de la vie quotidienne des Amérindiens sans oublier les instruments réservés aux rituels, l’exposition retrace tous les aspects de la vie amérindienne matérielle et spirituelle. Pour la plupart en terre cuite ou en résine, mais aussi en bois, ces haches, pagaies ou urnes funéraires attestent de l’ingéniosité de ces civilisations autant que les peintures et dessins extraordinairement bien conservés témoignent de leurs spiritualités et croyances. Ces trésors enfouis dans les lits de l’Oyapock et de l’Approuague révèlent les secrets de ces sociétés antiques. Mais les tribus d’Amérindiens installées dans la forêt guyanaise, les Wayãpi, les Teko et les Wayana entres autres, ont également apporté leur pierre à l’édifice en confectionnant artisanalement dans le pur respect de la coutume, des objets contemporains en arouman (osier local) ou en coton. FX-22-0183.jpgDes objets typiques de leur mode de vie actuel comme l’ini (hamac) ou le porte-bébé en coton tissés manuellement par l’une des dernières détentrices de ces techniques ancestrales. L’archéologie amazonienne reste occulte pour le public français, d’où l’approche pédagogique de cette exposition qui se veut accessible à tous. Le spectateur est donc progressivement amené à appréhender cette collection ethnoarchéologique par un panorama général de la géographie et l’histoire de la Guyane. Passionné d’archéologie ou simple curieux de la complexité guyanaise, « Amérindiens de Guyane, des cultures millénaires » ouvre ses portes, gratuitement, du 15 juin au 20 septembre. L’exposition poursuivra son périple à l’automne vers Régina en Guyane puis à Belém au Brésil.

Gaëlle Jothal (Agence de presse GHM)

© Photos Jean-Louis Soularue

 

 

 

 


Patrick-Merin.jpgTrois questions à Patrick Périn, Directeur du musée national d’archéologie et conservateur général du patrimoine

 

 

 

 

Derrière « Amérindiens de Guyane, des cultures millénaires entre l’Approuague et l’Oyapock », un réseau de plusieurs acteurs engagés, mais surtout un homme. Passionné d’archéologie et amoureux de la Guyane, Patrick Périn est le chef de l’établissement. Il est à l’initiative de cette exposition. Pour s’être impliqué de l’acheminement d’une partie de la collection en pirogue, à l’installation de la collection dans ses murs, il est d’autant plus fier aujourd’hui de faire partager ce savoir amazonien en Hexagone.

Comment vous est venue l’idée de cette exposition ?

Il y a une trentaine d’année, personne ne connaissait l’existence d’une archéologie précolombienne en Guyane. Quelques roches gravées avait été découvertes mais pas de matériel ou d’objet du type de ceux qu’on expose aujourd’hui. Les fouilles qui ont été faites montrent la Guyane comme le Guyana, le Surinam et le Brésil ont en fait, un planisphère archéologique très intéressant et qui n’est pas marginal comme on n’a pu le dire. Il était temps d’en faire état.

Pourquoi choisir une approche si didactique ?

Notre but est de toucher un public le plus large possible, par nos expositions. Des scolaires aux adultes, on fournit des informations de qualités. L’archéologie nécessite souvent une pédagogie assez poussée, donc ici on essaie de faire comprendre l’origine et l’importance de chacun de ces objets. Même dans le catalogue dot la préface est signée Frédéric Mitterand, les informations sont destinées à tous le monde mais tout de même avec une partie plus scientifique pour les gens plus spécialisés.

Deux semaines après l’inauguration, êtes vous satisfait de l’affluence ?

Je suis très content, on a eu beaucoup de guyanais à  l’inauguration, c’est normal. J’avais invité des amis qui m’avaient aidé sur l’Oyapock à charger les caisses de poteries. Elle est toute neuve notre exposition, mais elle démarre bien, on a pas mal de passage. Pour les vacances scolaires, on a prévu des activités scolaires et pédagogiques pour les enfants : des coiffures de plumes ou de la poterie traditionnelle. Mis à part les deux films en diffusion continue sur la vie des tribus amérindiennes contemporaines, on prévoit aussi des visioconférences. On escompte un bon succès. 

 

 

 

 


Les Amérindiens d’aujourd’hui, méli-mélo entre racines et modernité

Dévoilée à la face du monde jusqu’au 20 septembre par l’exposition «  Amérindiens de Guyane, cultures millénaires », la civilisation amérindienne remonte à 5000 avant  JC mais n’est pas pour autant en voie d’extinction en 2010. Ils ne sont plus que 6000 en Guyane française, mais bénéficiant d’une bonne dynamique démographique, les estimations tablent sur 2000 de plus d’ici 20 ans. Leur mode de vie reste fidèle aux coutumes mais ne résiste pas à la vague de la mondialisation. «  Maraka », le court-métrage de Jean-Philippe Isel diffusé au musée d’archéologie national à l’occasion de cette exposition, plonge dans les rites d’initiation de la tribu Wayana. Rituel durant lequel des slips se cachent sous les pagnes traditionnels et  où les talismans flirtent avec les débardeurs de marques. Entre les carbets typiques se distinguent des chaises en plastique. Incontestablement, un méli-mélo culturel qui atteste des avancées de la modernité sur ces civilisations attachées aux us et coutumes, mais qui se sont ouverts sans complaisance à la présence de caméras dans leurs cérémonies les plus sacrées, signe que l’européen n’est peut-être plus source de méfiance.

 

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