Domota à Paris
Elie Domota en tournée nationale contre la répression syndicale
Après Lyon et Nantes et avant Lille et Limoges, le secrétaire général de l’UGTG et porte-parole du LKP est venu parler à la bourse du travail de Paris « pour l’arrêt de la répression antisyndicale en Guadeloupe, l’arrêt de tous les procès contre des syndicalistes pour des actes relevant de leur mandats syndicaux, la levée de toutes les sanctions et le respect des accords signés en 2009… » Devant un public de quelque 4 à 500 personnes littéralement galvanisées par le charisme d’Elie Domota, le syndicaliste est revenu, trois ans après la grève générale de 2009, sur la lutte en Guadeloupe. « Un pays où les responsables ne répondent pas aux syndicalistes et quand ils répondent, c’est avec les gardes mobiles et la criminalisation de l’action syndicale », résumait un spectateur métropolitain militant du Parti ouvrier internationaliste. Elie Domota a beaucoup marqué les esprits en rappelant qu’après 44 jours de grève générale massive, ils avaient arraché à l’Etat la signature d’un accord officiel avec l’Etat et les collectivités avec une hausse de salaire de 200 €, un blocage des prix des produits de première nécessité, etc... Et tandis que cet accord aurait du, selon l’UGTG, avoir force de loi, l’Etat refuse de l’appliquer et oppose aux syndicalistes guadeloupéens les gendarmes et le tribunal. Il dénonce les poursuites judiciaires, les licenciements, les condamnations à l’encontre des LKPistes comme Charly Lendo, Raymond Gauthiérot. « Il faudrait se taire et ne pas revendiquer ?! Seule la lutte paye. C’est le sens de notre visite, clame Elie Domota. Il faut franchir les frontières de la Guadeloupe pour que l’information soit relayée : Oui, il y a des syndicalistes condamnés, inquiétés et des accords non respectés. »
Projet de société
Elie Domota a moqué le projet de société (« attrape-nigaud ») que préparent les élus guadeloupéens en vue d’un nouveau statut. « C’est le projet de développement économique et social qui doit dire les rapports avec la France. Le seul projet de société, c’est ce que nous avons signé en 2009. » Du prix unique de l’eau à l’insertion des cadres guadeloupéens dans les entreprises publiques ou privées, l’UGTG pensait avoir posé à plat toutes les difficultés. « Il n’y a eu que deux Guadeloupéens promus : Mme Penchard et M. Lurel ! » Et Domota a achevé sa prise de parole en évoquant justement la nomination de Victorin Lurel au ministère des Outre-mer : « Il avait dit qu’il refuserait ; il n’a pas eu le choix et personne d’autre n’a voulu prendre ce ministère. C’est un terrain miné. Mais comme Lurel a toujours voulu être ministre, il a été contraint et forcé de l’accepter… » Quant à la nouvelle ministre de la Justice qui avait manifesté à ses côtés à Pointe-à-Pitre en 2009, et qui a été violemment attaquée par la droite et le FN, il a eu ce mot : « Si elle avait été nommée ministre du poulailler, ça n'aurait dérangé personne, mais elle a été nommée à la justice... »
FXG (agence de presse GHM)