Jean-Paul Dubreuil, la biographie officielle
Jean-Paul Dubreuil, le livre
A l’occasion de l’année des dix ans de la liaison Paris Antilles par Air-Caraïbes, Jean-Paul Dubreuil a accepté de se prêter à l’exercice d’un biopic littéraire écrit par Claude Ollivier aux éditions Ouest-France. Son titre, Jean-Paul Dubreuil, de la Vendée aux Caraïbes, décollages réussis. Avec une préface de la présidente du Medef, Laurence Parisot. C’est donc la trajectoire d’un patron qui est proposée aux lecteurs. Le livre commence avec le jeune Jean-Paul, âgé de 13 ans, et ses planeurs qu’il fait voler à l’aérodrome des Ajoncs, près de La Roche-sur-Yon. Déjà le ciel dans la tête, avec un premier brevet de pilote a 17 ans. Et, en fin de parcours, Air-Caraïbes avec, cerise sur le gâteau, la fameuse vente d’Air Sarko one ! Mais c’est en fait l’histoire d’un épicier de gros qui est relatée. Un épicier héritier d’une affaire familiale qu’il va savoir faire évoluer pour dépasser l’écueil de la modernisation de la grande distribution dans les années 1960-70. Et c’est dans ce cadre, pour faciliter ses déplacements au sein du réseau de supermarchés qu’il dirige qu’il crée sa première compagnie aérienne, Air Vendée. A l’origine, une simple compagnie taxi qui va se développer en compagnie régionale européenne, aux seules fins d’être rentable. C’est en regroupant Air-Vendée avec Airlec, Air-Exel et Air-transport Pyrénées que va naître Regional Airlines, « la compagnie qui va s’imposer en Europe ». Sur 19 villes françaises et européennes reliées chaque jour par le hub de Clermont-Ferrand, 16 le doivent à Regional Airlines. » En 2000, lorsqu’il cède Regional Airlines à Air-France, Jean-Paul Dubreuil a déjà pris pied aux Antilles ou il a acquis en 1998 une petite compagnie, Air-Caraïbes, qui exploite six avions et emploie trente personnes. Dubreuil rachète ensuite Air-Guadeloupe à Eric Koury. Très rapidement, il sait que le marché régional antillais ne sera pas suffisant. Il fait alors appel à Marc Rochet, pressenti en 1997 pour prendre la présidence d’Air-France pour lancer les vols transatlantiques en 2003. Les Antilles d’abord, puis Cayenne en 2009. Sa stratégie sera locale et affinitaire et il n’en démordra jamais.
Le livre consacre toute la seconde partie à la réussite du fils d’Henri Dubreuil. En 1924, le père Henri achète une épicerie de gros à La Roche-sur-Yon. Jean-Paul va en faire, cinquante ans plus tard, le groupe Dubreuil, une société holding qui se consacre à la distribution, l’hôtellerie et l’aérien. « L’argent n’était pas mon motif. Mon réel désir était d’entreprendre, en entraînant des hommes et des femmes à mes cotés. » Aujourd’hui, l’homme d’affaires a associé ses deux filles, Valérie et Sophie, et son fils, Paul-Henri, à la gestion du groupe ; il est devenu maire en 2008 de la petite commune de Sainte-Foy en Vendée où il vit et s’adonne avec joie aux plaisirs de la voile. Seule fausse note dans cet ouvrage qui évoque pourtant aussi les moments difficiles comme la mort de son frère Michel, ses ennuis avec le groupe Koury ou encore le crash de Saint-Barth en mars 2001, lorsque l’auteur se penche sur l’acquisition d’un catamaran « pour des croisieres lointaines ». Claude Ollivier écrit : « Il aurait pu viser le yacht, mais il préfère la navigation sportive. » Souvent le yacht de Jean-Paul Dubreuil est resté amarré au quai d’honneur de la marina de Pointe-a-Pitre. Il est toutefois, depuis longtemps vendu… Sans doute, l’auteur se sera-t-il laissé emporter par la volonté de faire de son ouvrage l’hagiographie d’un homme simple, à l’instar de Montesquieu cité en exergue du bouquin, « ni un grand génie, ni un homme au-dessus des autres, mais avec eux ».
FXG, à Paris