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Publié par fxg

ITW Victorin Lurel, chef du pôle outre-mer de la campagne de François Hollande

Lurel-012.jpg« Il faut sanctionner l’homme de l’inégalité des civilisations »

Quel bilan tirez-vous des résultats du 1er tour en outre-mer ?

Le 1er tour a pris l’allure d’un terrible vote-sanction contre le bilan du candidat président sortant. Et c’est dans le même temps une formidable adhésion envers François Hollande qui s’est exprimée, car d’autres candidats auraient pu bénéficier de ce vote s’il n’était qu’une simple sanction. Des scores au-dessus ou approchant les 50% en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion, en Guyane ou encore à Wallis et Futuna, cela a dépassé les prévisions les plus optimistes. Au second tour il faudra néanmoins une meilleure participation. Mais le bilan est limpide : les Français ont exprimé un puissant désir de changement et les ultramarins sont à l’avant-garde de cette volonté.

Une nouveauté en outre-mer, c’est le vote Le Pen. Comment l’expliquez-vous ?

J’ai lu et entendu avec consternation que la ministre de l’Outre-mer en imputait la responsabilité à François Hollande. J’y ai vu un vrai déni de réalité car pour accuser ceux qui sont dans l’opposition alors que l’on est soi-même au pouvoir et en responsabilité depuis 2007, il faut une sacrée dose d’aveuglement ou de mauvaise foi ! Le vote Le Pen, c’est d’abord et avant tout la conséquence directe de la politique de casse sociale et territoriale menée depuis 2007. C’est l’expression d’une angoisse face à la crise et face aux injustices de l’austérité conduite par ce gouvernement. Mais, de plus, la droite a instrumentalisé, dans les outre-mers comme dans l’Hexagone, certaines de nos propositions comme le droit de vote aux étrangers en oubliant sciemment de préciser que cela concernerait les étrangers régulièrement installés sur le territoire depuis plus de 5 ans et seulement les élections locales. En Guadeloupe, par exemple, cela ne concernerait que 5 et 7.000 personnes sur près de 300.000 électeurs. Mais qu’importe, en faisant cela la droite a légitimé des sentiments xénophobes et, logiquement, certains de nos compatriotes ont préféré l’original à la copie. 

En Polynésie, François Hollande fait moins bien que Ségolène Royal en 2007. Le jeu d’Oscar Temaru ne lui a-t-il pas nui ?

Le Tavini d’Oscar Temaru a été un partenaire loyal dans cette campagne. François Hollande a dit très clairement qu’il n’était pas favorable à l’indépendance de la Polynésie. La droite a mené une authentique campagne de peur et d’amalgames qui, à l’évidence, a troublé les électeurs polynésiens. Il nous faudra être encore plus pédagogues en vue du second tour.

Le PS reste en retrait en Nouvelle-Calédonie. Comment expliquez-vous qu’il n’arrive pas à tirer bénéfice des accords de Matignon et de Nouméa dont il est à l’origine ?

C’est en effet la gauche qui a toujours proposé des solutions de paix et de progrès quand l’avenir de l’archipel calédonien apparaissait bien sombre. Les Calédoniens de toute communauté le savent bien. On peut simplement regretter que la mobilisation n’ait pas été aussi forte qu’espérée en dehors de Nouméa et que la campagne de peur menée par la droite ait produit ses effets sur une partie de l’électorat. J’appelle tous les Calédoniens à un sursaut de mobilisation car c’est François Hollande qui porte le mieux les espoirs d’avenir pour le territoire.

François Hollande ou une tête d’affiche nationale viendront-ils faire campagne outre-mer avant le 2ond tour ?

En Guadeloupe à partir de samedi, puis en Martinique et en Guyane, nous recevrons le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, le deuxième personnage de l’Etat, qui incarne un beau symbole d’alternance. Il sera à nos côtés pour provoquer ce sursaut de participation dont nous avons besoin pour assurer à François Hollande le plus haut des scores le 5 mai. Jean-Pierre Bel respecte les outre-mers et il porte un regard très attentif à nos problématiques au Sénat qui est, rappelons-le, l’assemblée des collectivités et des territoires.

Marie-Luce Penchard a lancé un appel aux abstentionnistes pour le 6 mai. L’UMP a-t-elle plus de réserve que le PS en outre-mer ?

Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’électeurs qui se mobiliseront soudainement pour sauver Nicolas Sarkozy d’une défaite et pour en reprendre pour cinq ans. Mais, à l’évidence, il y a des réserves à gauche et nous ferons tout pour les inciter à aller voter le 5 et le 6 mai. Au premier tour, beaucoup de ceux qui ne pensaient pas possible de mettre un terme à la mauvaise expérience Sarkozy ont pris conscience qu’une très large victoire est désormais à notre portée. Je ne doute pas qu’ils voudront nous rejoindre armés du bulletin François Hollande dans cette conquête salutaire pour la France et pour les outre-mers.

Quel est le message à faire passer aux ultramarins avant le second tour ?

Il est relativement simple. Comme il le dit lui-même dans la lettre qu’il leur a adressée, Nicolas Sarkozy « a réalisé des choses que personne n’imaginait » dans les outre-mers : augmenter le chômage de 37 % et même de 49 % pour les jeunes, réduire le budget de l’Etat qui nous est consacrés de 530 millions d’euros sur la période 2007-2012, casser les mécanises incitatifs à l’investissement, laisser prospérer les monopoles et les marges abusives au détriment de notre pouvoir d’achat. Ce bilan est accablant, en cinq ans seulement, et c’est le lien entre la République et les outre-mers qui a été abimé. François Hollande propose de restaurer une relation de confiance et de respect fondée sur une conception solidaire du développement. Il a pris 60 engagements pour la France et 30 engagements spécifiques pour les outre-mers pour relancer nos économies et créer de l’emploi. Le candidat président sortant n’a même pas fait cet effort. Le choix est donc clair et je fais confiance aux électeurs ultramarins pour sanctionner une nouvelle fois au second tour l’homme de l’inégalité des civilisations et celui pour lequel l’homme africain n’est pas encore entré dans l’Histoire.

Malgré les 57 % de voix de la Guadeloupe à François Hollande, la ministre de l’Outre-mer se dit déterminée, plus que jamais, à se présenter contre vous aux législatives. La craignez-vous ?

Je n’aborde jamais un combat électoral animé d’un sentiment de crainte. J’ai conquis cette circonscription pourtant ancrée à droite sans jamais camoufler mes convictions. Je suis candidat en cohérence avec mon engagement. Je ne suis pas un héritier à la recherche de je ne sais quelle transmission de flambeau. Marie-Luce Penchard a parfaitement le droit d’être candidate. A mes yeux, elle est même une candidate sortante qui porte le très lourd bilan du gouvernement auquel elle a appartenu pendant 3 ans. Je suis donc impatient d’avoir avec elle les débats qu’elle m’a toujours refusés en ne siégeant jamais à la région où elle est pourtant élue depuis 2010.

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)

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B
<br /> <br /> la photo est bien choisie.<br /> <br /> <br /> on voit un homme résolu à sortir de la dialectique du maître et de l'esclave.<br /> <br /> <br /> un regard qui flingue direct le libéral fascisme.<br /> <br /> <br /> Vains dious !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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T
<br /> Un ultramarin (du "6è dom")  peut encore trouver du travail en Métropole, malgré la crise et c'est très appréciable. Si on ne peut que respecter les réussites de personnalités dans les DOM<br /> c'est qu'il n'y a pas de représentation politique des Antillais en Métropole.<br /> <br /> <br /> Les essais réalisés par P.Karam et C.Siar sont des échecs.<br />
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L
<br /> De toutes façons à part Lurel, Karam et Carabin, ya pas grand monde de valable en outre-mer<br />
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