Rhum et Volontariat international à l'Export
Martin, le Nîmois qui vend du rhum aux Chinois
« Les Chinois aiment le rhum ; ils sont habitués aux alcools très forts avec le beijo donc c’est vrai qu’un rhum agricole à 50 °, ça ne leur fait pas peur. » Martin Lestringant est un Nîmois installé à Shanghaï en tant que volontaire international à l’export (VIE). Il s’occupe de démarcher le marché chinois pour y placer des marques de rhum agricole des Antilles françaises. Cette aventure chinoise a démarré par un contrat en alternance décroché pendant qu’il était en école de commerce, avec Spiridom, la branche spiritueux du groupe Bernard Hayot. « Je devais m’occuper de développer une marque de liqueur de whisky. A la fin de mes études, Spiridom m’a proposé ce VIE à Shanghaï pour implanter trois marques antillaises de rhum. » Fin juin, pendant la semaine française de l’exposition universelle, il a géré seul la présence antillaise au pavillon de la France. Bien sûr, pas de rhum à boire sur place (au restaurant des frères Pourcel) pour cause de monopole de Moët-Hennessy, mais Martin avait la responsabilité d’un groupe de musiciens antillais, Ka flambé, qui venaient chaque jour animer le pavillon de la France pendant une à deux heures. Et le soir, il emmenait son groupe dans les clubs de Shanghaï où là, le rhum coulait à flot ! Ca a si bien marché que son employeur a accepté de lui renouveler son VIE, surtout après le lancement en fanfare de la fête de la musique en Chine par Jack Lang lui-même au pavillon de France, le 21 juin dernier, au son de ses protégés de Ka flambé !
Martin gère aujourd’hui 250 lieux de vente à Shanghaï (grande et moyenne distribution, supérettes haut de gamme, bars et restaurants dédiés aux expatriés…). « Nous entamons la clientèle locale en ayant pénétré quelques bars et restaurants chinois. » A Pékin, il y a 80 points de vente dont la plupart sont des hôtels 4 et 5 étoiles. Une démarche entreprise en amont des JO de Pékin pour toucher la clientèle internationale. « C’est un succès à 80 % », estime le jeune Nîmois. Mais c’est le passage de Nîmes à Shanghaï, mégapole de plus de 20 millions d’habitants, qui a été le plus éprouvant pour lui : « Ca fait bizarre au début… Les arènes, le boulevard Victor-Hugo me manquent un petit peu mais il faut savoir aussi voyager et voir ce qu’il y a ailleurs… » Bien intégré dans la communauté des expatriés français (quelque 12 000 personnes), il connaît désormais la ville sur le bout des doigts et quand il s’adresse à un chauffeur de taxi, son chinois est presque sans accent (du midi !)… Mais dès qu’il a un congé assez long, il revient à Nîmes « pour recharger les batteries ». Martin est né à la Maison de santé protestante, il a été au collège Jean-Rostand, au lycée Saint-Stanislas, avant de partir à Marseille pour y poursuivre ses études. Aujourd’hui, il espère transformer son VIE en emploi pérenne pour gagner sa vie à Shanghaï, mais son objectif est de pouvoir revenir plus tard travailler au pays. « Je compte bien ramener des touristes et des clients chinois à Nîmes et dans le Languedoc ! »
ITW Violaine Darmagnac, manager du bar Longitude à Shanghaï, organisatrice des caribean parties.
Est-ce qu’ici, on peut dire que c’est l’endroit où l’on boit du rhum à Shanghaï ?
C’est l’endroit où l’on boit du rhum, on le boit bien et c’est là où il faut être. On écoule pas mal de bouteilles parce que les gens aiment venir chez nous parce qu’on leur donne du plaisir et les gens ne veulent que ça, du plaisir.
Quand vous faîtes venir un groupe antillais comme Ka flambé, il y a plus de monde ?
Ca fait venir beaucoup de monde, parce que, à Shanghaï, on aime bien le côté Chine, mais en même temps, dès qu’on peut se souvenir un peu des îles, de chez nous, de la France… on est juste enchantés, ravis.
Il y en aura d’autres, alors ?
Ca va continuer !
Pensez-vous que le rhum ait un avenir ici ?
Le rhum… Mais il a toute sa vie ici ! c’est sans limite.Maggie Chen , la patronne du Longitude, et son mari français.Le serveur du Longitude a servi par centaines les mojitosClientèle chinoise, antillaise et européenne
Autour de Martin et Violaine d'Armagnac, le group Ka flanbé et kle blogueur
ITW Martin Lestringant, VIE Spiridom à Shanghaï
Comment organisez-vous ces soirées rhums ?
On a fait cette soirée au Longitude parce que c’est notre meilleur client. C’est un bar extérieur typique antillais avec de la paille au-dessus.
Est-ce avec des clients tel que le Longitude que des marques comme Damoiseau peuvent se développer ?
C’est avec de bons partenariats qu’on peut se développer. Longitude joue vraiment le jeu parce que le Damoiseau est un produit un peu plus cher que les produits industriels comme Baccardi ou Havana Club et ils osent payer un peu le prix pour donner la qualité à leurs clients. Et ça marche puisqu’on a fait 250 à 300 clients et vendu près de 60 bouteilles.
Ce genre de soirées, vous en faîtes souvent ?
On fait ça deux fois par mois minimum.
C’est comme ça qu’on gagne des parts de marché ?
C’est comme ça surtout qu’on fait du buzz et que les gens, surtout les bar tenders et les managers se disent si ça marche au Longitude, ça marchera chez nous et c’est comme ça qu’on pourra développer notre marque.
D’autres caribean parties en perspective ?
Le 14 juillet, la fête nationale se fera au Longitude comme l’an passé et c’était la meilleur soirée qu’on ait faite sur la Chine avec plus de 120 bouteilles dans la soirée et 400 personnes qui sont passées.