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Publié par fxg

FXG, Cynthia Gocoul (prix jeunesse), Stéphane Pocrain et José Pentoscrope

FXG, Cynthia Gocoul (prix jeunesse), Stéphane Pocrain et José Pentoscrope

La Veste jaune distinguée au Café de Flore

Mercredi 23 novembre au café de Fore, boulevard Saint-Germain, le jury du prix littéraire Fetkann'-Maryse Condé, a révélé les auteurs distingués pour cette dix-neuvième édition.

Le Prix Fetkann ! dans la catégorie Mémoire est attribué à Fatou Diome, pour Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ? chez Albin Michel 2022 (Paris). Le Prix Fetkann ! dans la catégorie Recherche est attribué au Collectif Haïti-France, Les chaînes de la dette, Le rapport Mackau (1825), Éditions Maisonneuve & La Rose / Hémisphères 2021 (Paris). Une mention spéciale du jury a récompensé Fageol Pierre-Éric et Garan Frédéric, pour La Réunion - Madagascar : une histoire connectée dans l'Océan Indien (années 1880 - 1970), Editions P.U.I. 2021 (Saint-Denis). Le Prix Fetkann ! Jeunesse a été attribué à Cynthia Gocoul, pour J'étais assise sur un petit banc, Éditions Neg Mawon 2021 (Guadeloupe). Le Prix Fetkann ! Poésie récompense Ben Ali Saindoune, Johanna, Pour toi pour moi, Éditions Project'îles 2021, (Le Palais-sur-Vienne/Mayotte).

Dans la catégorie Mémoire, le jury a décerné une mention spéciale à François-Xavier Guillerm, pour La veste jaune, La i pann i sèk, Idem 2022 (Paris/Martinique). L'ouvrage a été présenté par le porte-parole du prix Fetkann', Stéphane Pocrain :

"Ce petit livre est une espèce de grenade ! Il est plein de mauvais esprit, donc c'est un livre dans lequel il y a de l'esprit ! C'est un livre drôle, bien écrit, alerte... C'est aussi un livre dans lequel planent des esprits. L'auteur, malgré lui, a été hanté par un certain nombre de voix, de voix de ses personnages... On voit des situations qu'en tant que journaliste — c'est son autre fonction, peut-être que maintenant, il préfère être appelé écrivain — il a cotoyées... Il m'a fait penser à un auteur qui s'appelle Daniel Penac. Il semble écrire de petites choses comme ça, sans grand intérêt, et à la fin vous sortez de la lecture de la fiction, il vous a appris deux ou trois choses sur la vie. Je ne sais pas si ce livre-là m'a appris des choses sur la vie, en tout cas, il m'a appris des choses sur une société que je me pique pourtant de bien connaître. Ca m'aura ramené à la case de la modestie — merci à l'auteur ! Je ne vais pas raconter l'histoire, mais en proposer un extrait."

Extrait du chapitre Les breloques du ministre

            "Le ministre Dennemont-Fifinette – au pays, on l’appelait Fifi – était tellement content d’être ministre de la République que ça donnait envie de le flagorner. Sylvère faisait cela très bien. À l’issue de la projection du film « Monnerville V/S Damas », tous les invités se retrouvèrent à boire du rhum blanc Damoiseau, du rhum vieux Neisson et du champagne Roger-Clicquot. Les Guyanais cherchèrent en vain le rhum de chez eux, La belle Cabresse. Les écornifleurs et autres pique-assiette agglutinés devant les tables de service se disputaient petits fours et amuse-gueules, accras et boudins créoles.

L’ancien président de la LICRA, un grand avocat qui se piquait d’avoir fréquenté Monnerville dans sa jeunesse, chuchotait devant un public tout acquis.

— En tant que président du Sénat, Gaston Monnerville était le numéro deux dans le protocole de la République. Ainsi, lors des dîners officiels, Mme Monnerville était assise à la droite du président de Gaulle et tante Yvonne, à la droite de Ti Momo…

Un brouhaha témoin de la satisfaction du public se fit entendre. L’orateur poursuivit :

— Quand Senghor est devenu le président du Sénégal, il venait d’épouser Colette Hubert, une Normande. Eh bien ! Figurez-vous que tandis que l’on venait de parler de son remariage après son divorce avec la fille de Félix Eboué, le général de Gaulle a lâché : « Je ne comprends pas qu’une femme blanche épouse un Noir. » « Je n’ai pas à m’en plaindre », a rétorqué du tac-au-tac Mme Monnerville. Le général a piqué le nez dans son assiette…

          Un grand oh fusa. On mangeait, on buvait, on riait dans le splendide salon aux tentures rouges et aux huisseries dorées, rebaptisé depuis le début des années 2000, salon Louis-Delgrès, du nom de ce héros, métis martiniquais, mort en Guadeloupe pour avoir refusé le rétablissement de l’esclavage ordonné par Bonaparte, le mari d’une compatriote créole martiniquaise, Joséphine de Beauharnais. « La liberté ou la mort ! », avait lancé Delgrès à la tête de trois-cents hommes libres. Ce fut la mort…"

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