Francky Vincent fête ses 50 ans de carrière
Francky Vincent sera de retour au plus tard cet été pour la partie antillo-guyanaise de sa tournée mondiale (Photo : JS)
« Je soigne les gens avec mes chansons ! »
L'artiste multi-cartes à la fois chanteur, musicien, producteur, fête cette année ses 50 ans de carrière. Pour l'occasion, il ira à la rencontre de son public dans le monde entier, sort un livre et il à l'affiche de plusieurs productions audiovisuelles. Célébrations toute l'année 2024 et tournée promotionnelle : Francky Vincent veut « un feu d'artifice ! ». Interview du plus fameux et plus charismatique « zoukeur » de notre temps.
50 ans de carrière, qu'est-ce que ça vous fait ?
« C'est une date, certes, mais avant tout une forte impression et un projet : une vraie célébration dans ma tête c'est un feu d'artifice ! On ne fête pas cinquante ans de carrière tous les jours. Comme c'est ma dernière ligne droite dans le métier, je compte le fêter de cinquante à cinquante-neuf ans. Je fêterai aussi mes 51, 52, 53, 54 ans... Ce sera une fête perpétuelle ! »
Comment allez-vous retrouver votre public en cette année de célébration ?
« Nous avons prévu quinze prestations dans quinze pays, douze francophones, deux lusophones et un hispanophone. Mon public n'est pas qu'aux Antilles. Je pense commencer cette tournée en Afrique, un peu comme Kassav à l'époque. Ce continent me réclame, vous ne pouvez pas imaginer avec quelle force ! Même si c'est paradoxal parce que je suis Antillais, je mettrai les Antilles en deuxième position. Nous irons aussi en Guyane, avec laquelle j'ai un rapport sentimental puissant. Et après, ce sera l'Europe et les Amériques ! Cette tournée sera mondiale. »
Vous êtes très populaire en Afrique. Vous rentrez tout juste d'une série de concerts en Angola...
« Nous sommes rentrés de la capitale, Luanda, il y a deux semaines environ. C'est la cinquième fois que je me rendais en Angola : ce pays est lusophone. J'ai fait quatre prestations et j'ai été invité à la télévision nationale. Les gens connaissaient bien mes chansons, ils les fredonnaient dans la rue : j'étais agréablement surpris ! Comme ils ne sont pas francophones et parlent portugais, je me disais, ils ne comprennent pas ce que je chante, comment peuvent-ils adhérer ? Je pense que mélodiquement, rythmiquement, ma musique représente une force. »
Vous profitez de cette année anniversaire pour sortir un livre ?
« Oui, le livre autobiographique est là ! J'ai quelques pages, mots, à supprimer, et on envisagera la sortie. Mais la priorité c'est quand même la célébration de mes cinquante ans de carrière. »
Après toutes ces années, diriez-vous que vous pourriez avoir la même carrière aujourd'hui qu'à l'époque. Le contexte, post « me too » notamment, ne poserait-il pas problème par rapport à vos textes osés ?
« Je pense que oui, d'abord parce que je suis toujours d'actualité. Certaines de mes chansons sont intemporelles. Elles sont très légères, voire coquines à souhait ! Je suis sollicité, encore et encore. Je pense avoir choisi le bon créneau, en fin de compte car représente la joie de vivre, la bonne humeur. Je suis indémodable. »
Vous sortez deux singles ces jours-ci. Ils sont aussi dans ce créneau ou il y a du changement ?
« On ne change pas une équipe qui gagne ! Ça fait cinquante ans que j'écris des chansons légères. Il y en a dans chaque ensemble de compositions. J'aime à me définir comme un chanteur anti-stress et je suis le bienvenu partout. »
En tant qu'artiste et en tant que personne, vous revendiquez et manifestez une grande liberté, vous sentez-vous un peu « punk » ?
« Punk ? Pas vraiment. Je suis d'abord un saltimbanque et j'ai même été fantaisiste. Après, je suis devenu un chanteur « coquin », moins fédérateur. Et aujourd'hui, je rassemble grâce à ce que je chante. Tout le monde est tellement stressé... En fin de compte, je soigne les gens avec mes chansons ! »
Propos recueillis par FA Paris
Tout en haut de l'affiche
Francky Vincent exerce en ce moment ses talents d'acteur. Dans une série, « Wish », diffusée prochainement à la télévision et sur les plateformes mais aussi au cinéma. Le « zoukeur » guadeloupéen fait une apparition et incarne son propre rôle dans le film « Dans la peau de Blanche Houellebecq », en salles en ce moment. « À un moment de ma carrière, j'ai été rejeté à cause de mes chansons, je n'étais pas politiquement correct, confie l'artiste à France-Antilles. J'ai du avoir plusieurs casquettes : j'étais certes chanteur mais aussi auteur, compositeur, interprète, manager, impresario, entrepreneur de spectacles, agent, booker, producteur exécutif de moi-même. Je sais jouer la comédie ! »