Grand Méchant Zouk 2014 au Zénith
Jacob Desvarieux sera une fois de plus la locomotive du prochain Grand méchant zouk (GMZ), le 4 octobre prochain, au Zénith de Paris autour de Ralph Tamar, Jocelyne Béroard, Zouk machine, Princess Lover, Marvin, Daly… Il y en aura pour deux heures et demi, trois heures de scène promet le membre fondateur de Kassav. avec Frédéric Caracas, Thomas Bellon, Patrick Boston, Didier Davidas, Philippe Joseph… Entre les chanteurs et les musiciens, ils seront près de trente sur scène. Interview.
« On ne va pas me comparer avec Mick Jaeger ! »
Comment le GMZ est-il devenu cette vitrine du zouk en France…
A l’époque où on a lancé le Grand méchant zouk, en 1988, aux débuts du zouk quasiment, on a fait ça pour les Antillais, pour leur faire savoir que cette musique, c’étaient nous, c’étaient eux ! C’était ça la blague au départ ! On l’a fait en Guadeloupe, Martinique. La Guyane a demandé, on l’a fait aussi. Puis on s’est dit pourquoi pas Paris ? Mais au départ, on n’avait pas prévu toute la tournée comme ça. On l’a fait au fur et à mesure. Depuis, on est allés partout, en Angola, en Belgique… On a de la demande sur plein de pays…
Quand vous avez relancé le GMZ en 2006, vous évoquiez les difficultés de produire un tel spectacle. Aujourd’hui, est-ce plus facile ?
Maintenant, nous disposons des structures pour pouvoir le faire. Mais le plus compliqué pour nous, ce n’est plus de le produire, c’est de trouver le temps. Toute la difficulté, c’est les plannings de chacun !
Comment faites-vous vos choix pour choisir les artistes qui seront à l’affiche ?
C’est compliqué. Je me fâche avec beaucoup de gens (rires) ! Beaucoup veulent participer et, malheureusement, on ne peut pas prendre tout le monde ! Il y a des critères assez compliqués… La ligne éditoriale, ce sont les morceaux qui ont donné ses lettres noblesse au zouk. On va chercher vers les débuts et puis vers les potentielles futures icones du zouk. Le GMZ, c’est l’évolution qu’il y a eu entre ce qu’on faisait dans les années 1980 et ce qu’on fait en 2014.
Certains disent que la grande époque du zouk est derrière nous. Vrai ou faux ?
C’est faux ! Ce qu’on vendait dans les années 1980 était limité aux Antilles françaises et un petit peu en France. En Afrique, on avait beaucoup de succès, mais il y avait des problèmes de piratage. Aujourd’hui, Kassav tourne de en Amérique du nord au sud, en Afrique et en Europe. Le zouk se vend beaucoup plus aujourd’hui qu’auparavant. Il y a encore beaucoup de marge pour les autres qui arrivent. Le marché lusophone s’ouvre et le Mozambique accueille désormais un festival du Zouk
Etendriez-vous votre ouverture jusqu’au kizomba ?
Oui, absolument ! Nous sommes des musiciens à la base et un musicien, c’est quelqu’un qui joue avec quelqu’un. Ce quelqu’un peut venir de n’importe où… C’est le mélange qui fait que ça fait de la musique. Le kizomba, c’est les Angolais qui se sont appropriés notre musique et qui l’ont tournée à leur sauce. Les Capverdiens, les Brésiliens aussi ont fait cela.
Ce n’est pas pour vous déplaire…
En tant que créateurs du zouk, c’est même bien ! De mon vivant, je trouve des gens qui trouvent que l’idée que j’ai eue un jour était sympa et qu’ils veulent se l’approprier, c’est super. Il y a des gens à qui c’est arrivé, mais deux cents ans après leur mort ! Je préfère que ça se passe comme ça.
Ca vous fait rire quand on vous appelle les Rolling Stones des Antilles ?
On ne va pas me comparer avec Mick Jaeger ! Mais par rapport à la longévité, oui. Ca fait cinquante ans qu’ils sont là. Si on arrive à tenir cinquante ans, c’est bien !
Pourquoi Bob Sainclar ne partage-t-il pas ce Zénith avec vous ?
Encore un problème de planning ! Il aurait pu être là… C’aurait pu être sympa mais il tourne dans le monde entier !
Comment ça s’est passé ce remix électro de Zouk la ?
Je ne sais pas. Il avait déjà remixé Syé bwa et puis, comme le morceau a trente ans, pour marquer le coup, Bob Sainclar et quelques autres DJ se sont intéressés à lui... J’ai beaucoup aimé. Je ne suis pas intervenu artistiquement, même s’il y a ma voix. Je trouve ça bien que des gens fassent des versions, pas simplement des reprises. C’est une bonne façon d’amener cette musique vers d’autres publics.
Une reprise version punk ou grunge est-elle bienvenue ?
Aucun problème. Bienvenus !
Propos recueillis par FXG à Paris