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Publié par fxg

Cérémonie en hommage aux otages d’AQMI à Meudon la ForetMarie-Josette-la-mere-de-Thierry-allume-une-lumiere-en-att.jpg

Au cœur du parc du Tronchet, à quelques mètres de l’appartement de Thierry Dol, des centaines de personnes se sont rassemblées samedi. Parmi elles, une forte communauté martiniquaise avait fait le déplacement pour soutenir Thierry Dol. Le président de l’association la Flamme franciscaine, Jean-Claude Tinot, et toute la délégation avait un mot d’ordre : «  Thierry sé tan nou, fo yo lagué o pli ta pou nwel. » Trois députés, Serge Letchimy, Bruno Nestor Azerot et Philippe Nilor, et un sénateur, Maurice Antiste, ont fait le déplacement à Meudon la Foret pour cette journée de mobilisation.

Nous-les-oublions-pas-photo-Alfred-Jocksan.jpgLes participants portaient des tee-shirts blancs floqués des photos et des noms des quatre otages, un bracelet  bleu au poignet en signe de résistance. Un seul message : «  On ne vous oublie pas. » Et pour le graver, ils ont planté un arbre de la liberté. Quatre cierges allumés portaient les noms des otages retenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

La-maman-de-Thierry-prend-par-a-l-action-photo-Alfred-Jock.jpgLe sénateur maire de la ville, Hervé Marseille, a parlé d’un moment de forte conviction, un moment de mémoire. En prononçant son discours devant les familles et proches des otages, dont Ewri, la femme de Thierry Dol. Le diplomate, Philippe Morel, le président de la fédération protestante de France, le pasteur Claude Baty, et des anciens otages venus par solidarités tels Florence Aubenas, Hervé Ghesquière ou Jean-Louis Normandin.Les-elus-de-la-martinique-sont-venus-photo-Alfred-Jocksan.jpg

Maurice Antiste, qui accompagne la famille Dol dans tous ses déplacements en Hexagone ces derniers temps, de l’Elysée à Areva en passant par le ministère des affaires étrangères a déclaré : « Par ce jour de tristesse, d’émotion et de grand espoir, mon bonheur est d’être près de vous. Je refuse  l’intolérance. » Le président de  région, Serge Letchimy, a lancé un message de paix et de solidarité. «  Nous avons le devoir de vigilance pour partager la souffrance qui nous touche en ce jour. »L-association-la-Flamme-Franciscaine-venu-en-masse-photo-Al.jpg


ITW Marie-Josette et Alex Dol, ses parents, et Ewri Dol, son épouse

"On est otages comme eux"

Quel est votre état d’esprit ?

Alex-et-Marie--Josette-Dol-photo-Alfred-Jocksan.jpgMarie- Josette Dol, sa mère : Je suis remplie d’émotions après tout ce que j’ai vu et entendu ce samedi. J’attends leur libération. Maintenant, il faut agir vite. Je garde espoir.  En rencontrant les familles en partageant la douleur, on se réconforte un peu car on se sent seuls quand on est en Martinique. Seuls, je veux dire qu’on n’a pas les autres familles près de nous.

Alex Dol, son père : Deux ans, je trouve que c’est un peu trop pour eux.  S’il faut prendre sa place, je suis prêt à le faire. Je donnerai ma vie pour lui. Je pense qu’ils en  ont marre. Je suis prêt à donner ma vie pour mon fils. Aujourd’hui, nous ne pouvons rien faire que d’attendre. Alors on attend.

Ewri, son épouse : Je ne sais plus quoi répondre à cette question. A la fois on veut dire qu’on va bien qu’on n’est pas sur un lit d’hôpital. Puis, en même temps on n’est pas bien. Ça fait deux ans que nos proches nous manquent. On attend leur retour le plus vite possible.

Comment vivez-vous le quotidien ?

Marie- Josette : C’est très dur. On n’a plus de force, mais il faut continuer à lutter. Eux, ils souffrent et l’on a besoin qu’ils nous retrouvent en forme. C’est un combat chaque jour. Je me demande toujours pourquoi eux ?

Alex Dol : Au début on croyait que c’était une histoire de toute suite. Pas la suite, au bout de six, une année, on a fini par vivre avec tout ça, vivre dans l’attente. Mais, maintenant  c’est un peu trop pour nous et pour eux. Ça nous rend un peu malades. Nous ne pouvons rien faire seul, on attend. Le président Hollande nous a confirmé beaucoup des choses qu’il ne faut pas divulguer, que nous devons garder pour nous.

Awri-Dol-2-photo-Alfred-Jocksan.jpgEwri : Mettre mes douleurs dans les mots est extrêmement difficile. On se réveille le matin en se disant peut-être que c’est aujourd’hui qu’on va nous appeler et nous dire : ils sont libres. Mais, c’est tous les jours pareil…

La Martinique se mobilise pour Thierry, notamment dans votre commune du François ou les élèves ont participé à une grande manifestation sportive. Comment réagissez-vous devant cet élan de générosité ?

Marie- Josette : J’en suis contente. Ils sont prisonniers quelque part et la population pense à eux. Ça me donne  une force pour continuer à espérer car c’est le moment d’agir, de faire des choses.

Alex Dol : Toute la Martinique est avec nous. Les martiniquais se sentent tous concernés. Ils attendent leur prochain cadeau. Sa libération sera un gros cadeau pour la Martinique tout entière.  On attend tous ensemble.

Ewri : Ça fait beaucoup du bien, énormément plaisir de voir les visages qu’on ne connaît pas. Ces gens qui ont tenu à faire le déplacement, ça fait chaud au cœur et beaucoup de bien

Marie-Josette-Dol-48-photo-Alfred-Jocksan.jpgVous avez été reçue par le président  de la République, qu’attendez-vous de cette rencontre ?

Marie- Josette : Il doit aller vite mais avec sagesse. J’espère qu’avec les entreprises ,  ils feront tout leur possible. Il faut toujours rester positif.  C’est un combat. On a tenu deux ans… C’est long. Deux ans, c’est dur, deux ans... Mais, nous ne baissons pas les bras.

Alex Dol : C’est une rencontre qui nous a réconfortés. Il nous a garanti certaines choses et l’on s’attendait à ça. Nous devrions avoir la force d’attendre. Il nous a promis qu’il ferait tout son possible. Je trouve que c’est bien de sa part. On ne peut rien dire de plus. Nous gardons ça pour nous. Et nous attendons que les choses se passent.

Ewri : On invite les autorités à faire vite, a faire le nécessaire pour que les otages reviennent. Deux ans, c’est trop. Deux ans, c’est à la fois trop et à la fois le temps passe vite. Car dans cette situation, on veut que le temps passe vite. J’invite les autorités et toutes personnes à faire quelques choses. On reste totalement mobilisé.

Alex-et-Marie-Josette-DOL-photo-Alfred-Jocksan.jpgAvec tant de personnes autour de vous, comment réagissez-vous ?

Marie- Josette : Cette mobilisation me donne chaud au cœur. Je suis vraiment contente de voir tant de personnes autour de nous. J’ai un grand espoir et ça me redonne l’envie  de me battre.

Alex Dol : Je ne pensais qu’il y aura eu tant de monde. Je suis vraiment impressionné.  Ça me renforce dans mon combat. Il nous faut du soutien pour continuer à supporter tout  ça. Après deux ans, on mérite bien que les gens nous supportent un petit peu. C’est franchement dur. C’est une mobilisation qui nous apporte beaucoup. Maintenant, nous sommes sortis du silence. Alors certainement, en nous faisant entendre les choses vont bouger.

Votre fils dans sa dernière vidéo vous demande de tenir bon, «  Tchimbé rèd pa moli »…

Marie- Josette : C’est à nous de lui dire de tenir bon et voilà qu’il nous dit de tenir… « Tchimbé red pa moli », c’était sa phrase. Dans son expression, on constate qu’il souffre. C’est trop pour eux.

Ewri : Thierry, il faut dire que c’est quelqu’un, même s'il a la mort en face de lui, il pensera d’abord aux autres avant de penser à lui. On a même fait des bracelets de sa phrase fétiche, « Tchimbé red pa moli ». Cela ne m’a pas étonné. J’ai juste reconnu le Thierry que je connais depuis pas mal d’année.

Awri-Dol-la-femme-de-Thierry-Dol-photo-Alfred-Jocksan.jpgQuel message souhaitez-vous faire entendre ?

Ewri Dol : Ce qui nous arrive peut arriver à tout le monde. Il faut surtout dire aux gens de rester mobiliser pour que si jamais il y a besoin de  mettre la pression et quels que soient les moyens qu’on va adopter, que la population française et antillaise reste présente pour nous épauler. C’est surtout ça. Et, j’espère, sincèrement que Thierry, Marc, Pierre et Daniel puissent entendre qu’on ne les a pas oubliés, qu’on ne les a pas abandonnés. On pense à eux. Si jamais, ils peuvent nous entendre et que cela peut leur apporter un  réconfort quelconque qu’ils puissent tenir encore, qu’ils tiennent ! Je ne pense pas qu’on soit libres, on est otages comme eux.

Par AJ et FXG (agence de presse GHM)

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B
<br /> ah woué, pas mal. Si j'ai bien compris, l'idée c'est que ça pourrait être chouette de vivre dans le désert du sahel.<br />
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