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Publié par fxg

Le premier long de Roselmack

Le journaliste martiniquais Harry Roselmack est le parrain du festival Prix de court qui se tient à partir du 15 février en Martinique et président du jury. Interview

"Je termine mon premier long métrage"

Que représente pour vous le parrainage du Festival Prix de Court ?
Raconter la vie, même en la fantasmant... surtout en la fantasmant ! C'est l'une des premières choses que fait l'homme à partir du moment où il se socialise. Nous sommes faits pour ça ! Donner la possibilité à de nouveaux talents de raconter leurs histoires, c'est enrichir l'expression collective, le patrimoine.

Ce besoin de raconter, de partager, je le porte en moi depuis longtemps. Je le fais par le biais du journalisme, en respectant la réalité des faits, des commentaires, des réactions mais - c'est presqu'un scoop ! - je le fais aussi par le biais du cinéma depuis plus d'un an et demi. Terminant la fabrication de mon premier long-métrage, je me projette très facilement dans les désirs, les bonheurs, les doutes, les difficultés de ceux qui concourront lors de cette édition du Prix de court que j'ai la chance de parrainer. Mon but est d'abord de les rassurer, de leur dire que je les comprends, d'être bienveillant tout en évoquant franchement, si cela s'avère nécessaire, les incompréhensions ou les doutes du jury que je vais présider.
Que pensez-vous de la production cinématographique "made in DOM" ?

Je n'en ai pas une connaissance approfondie. Je ne vais donc pas m'exprimer sur le sujet en expert. J'ai vu suffisamment de films produits, réalisés par des Antillais (très peu de Guyanais ou de Réunionnais) pour savoir que nous portons un regard qui enrichit la production nationale, pour savoir que nous avons un rythme dans la narration, une couleur dans la photographie qui sont spécifiques. Cette production domienne manque sans doute de moyens malgré les efforts (dont je peux témoigner) des collectivités régionales et territoriales. Elle manque aussi d'accès aux technologies les plus performantes qui permettent de transposer ses rêves sur un écran avec un réalisme saisissant. Elle manque enfin, pour les plus jeunes, d'accès à une formation adéquate. Mais l'essentiel est bien là : l'envie et le talent.

Quels sont vos projets avec TF1 ?

Continuer de porter et d'incarner avec fierté le travail de grande qualité des équipes de 7 à 8. Réaliser via ma société de production HTO des reportages magazines et documentaires pour le groupe TF1 et pourquoi pas, un jour, produire une émission ou de la fiction pour l'une de ses chaînes ?

On vous a vu récemment avec Lucien Jean-Baptiste à l'oeuvre dans "Pourquoi nous détestent-ils ?". Pourquoi avez-vous eu envie de faire ce film ?

Pas pour diviser encore plus une société française largement fracturée mais pour au contraire inviter au dialogue, au rassemblement. Nous devons, à partir d'un constat peu réjouissant, trouver les moyens d'un rebond national. Ce n'est même qu'à condition de ne pas se voiler la face, à condition de se parler en vérité de ce qui ne marche pas dans notre "vivre ensemble" que l'on pourra trouver des réponses efficaces.

Quel regard portez-vous sur cette année d'élections ?

Un regard forcément soucieux, vu l'actualité de la campagne. A croire que certains responsables politiques s'évertuent à disqualifier les partis de gouvernement traditionnels. Je suis cependant un homme, un citoyen, pugnace et optimiste. J'ai suffisamment confiance dans le peuple de France pour qu'il fasse des choix conformes à nos traditions philosophiques, politiques malgré la tentation des extrêmes. Je fais aussi partie de ceux qui veulent rassurer ceux qui ont peur, ceux qui se réfugient dans des retranchements identitaires parce qu'ils ont peur de l'avenir. Le dialogue est nécessaire car ce type de divorce peut coûter très cher, à tout le monde.

Propos recueillis par FXG,  à Paris

 

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