Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Biencentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte

Faut-il commémorer Napoléon Bonaparte ?

Le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, ce 5 mai, est l’occasion pour l’éditeur Idem de publier une monographie collective intitulée La Faute à Bonaparte ?

Dans cette monographie collective, René Bélénus revient sur les deux expéditions punitives de Saint-Domingue et de la Guadeloupe en 1802 (voir son interview par ailleurs), Marcel Dorigny nous plonge dans les coulisses du rétablissement de l’esclavage (« Une décision improvisée ou le fruit d’un projet préparé ? »). Bernard Gainot, premier lauréat du prix du livre d’histoire d’Outre-mer, dissèque avec finesse la loi du 30 Floréal An X (20 mai 1802) qui maintient les esclaves sous le joug du Code noir jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848 – au mépris du décret du 16 pluviôse an II (4 février 1794) par la Convention, qui abolit « l’esclavage des nègres dans toutes les colonies », conférant la qualité de citoyens français à tous les hommes domiciliés dans la colonie, sans distinction de couleur.

Suzanne Dracius (« Code Napoléon et Code Noir, empire sur les femmes et Imperium Romanum », et Danielle Marceline (« le Code Napoléon et les femme ») reviennent sur le caractère patriarcal du Code civil, aussi appelé Code Napoléon, contraire au principe révolutionnaire de l’égalité des individus, promulgué par la loi du 30 Ventôse an XII (21 mars 1804) par Napoléon Bonaparte, qui maintient les femmes, et surtout les épouses, dans une condition juridique inférieure à celle des hommes.

Enfin, Érick Noël (« Joséphine, une responsabilité dans le rétablissement de l’esclavage ? »), lève aussi le voile sur le rôle – ou pas ? – de Joséphine de Beauharnais dans le rétablissement de l’esclavage, rappelant que la Martiniquaise créole, première épouse d’Alexandre de Beauharnais guillotiné sous la Révolution, surnommée Joséphine par Bonaparte, devint, grâce à son mariage avec ce dernier, impératrice des Français, couronnée en 1804.

L’objectif de cet ouvrage collectif n’est pas de montrer un homme sans défauts et d’encenser son indéniable héritage (le corps préfectoral, la Cour des Comptes, la Banque de France, la Légion d’Honneur, le Code Civil, le Code Pénal, sans oublier le lycée, l’université et le baccalauréat), mais au contraire de révéler un homme avec sa part d’ombre dont son décret pris aux Antilles sur le sort des esclaves. Ce titre rappelle que c’est aussi ce Bonaparte-là, ce Napoléon-là, qu’une commémoration en quête de sens se doit d’inclure dans le débat. Loin de l’anglo-saxonne cancelled culture, cet ouvrage, plutôt que de rayer de l’histoire Napoléon Bonaparte, remet en perspective l’Histoire de France, ses belles pages comme les plus sombres.

FXG

Napoléon et l’esclavage : le grand débat
A l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, la Plateforme nationale des opérateurs de mémoire de l’esclavage propose trois tables rondes le 8 mai prochain sous la forme de webinaire ouvert au public, avec la participation d’historiens internationaux.

Le programme complet du samedi 8 mai
https://bit.ly/2RjX5qs
Pour débattre avec les historiens, inscrivez-vous :

https://zoom.us/webinar/register/WN_17ybdttHRSypmyjagdc90Q

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article