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Publié par fxg

Le polar d'Errol nuissier et Patricia Lépine

« Irma, mon amour » : domination, espionnage et cyclone

Auteur de plusieurs ouvrages théoriques sur la psychologie et les sociétés créoles, Errol Nuissier se lance dans la fiction dans un livre co-écrit avec sa compagne, Patricia Lépine. « Irma, mon amour » paraît ces jours-ci aux éditions Jets d'encre.

Les éléments déchaînés, la violence des passions amoureuses et une société gangrénée par le trafic de drogue : dans leur roman « Irma, mon amour », Errol Nuissier et Patricia Lépine dressent un portrait sans concessions de l'île de Saint-Barthélémy. Leur héroïne, Amélia, est avocate. La jeune femme est originaire de la petite île de Saba.

« Saba, c'est aussi la reine de Saba, la femme avec sa puissance, sa capacité de domination », théorise Errol Nuissier. Le co-auteur du roman est expert-psychologue auprès de la cour d'appel de Basse-Terre. Dans les pages d' « Irma, mon amour », il y a beaucoup de violence et Amélia subit plusieurs relations sexuelles. Son consentement est loin d'être toujours respecté et une grande ambiguïté règne sur les relations homme-femme dans l'ouvrage.

« Dans ma carrière d'expert judiciaire, on se rend bien compte que les femmes subissent souvent la sexualité, confirme Errol Nuissier. Elles ne sont pas aussi actives, actrices, qu'elles le voudraient. Nous avons voulu, dans le roman, retranscrire cette notion de la domination des hommes sur les femmes. Cette violence que les femmes subissent, nous avons voulu en témoigner dans notre roman. »

Une histoire antillaise

Trafic de drogue, ingérence de l'armée française dans les affaires de Saint-Barthélémy et de la Guadeloupe : la jeune Amelia est prise dans un tourbillon d'aventures qui démarre au lendemain de la destruction totale de l'île par le passage du cyclone Irma. « C'est un roman donc il y a évidemment un travail sur l'imaginaire mais nous avons voulu raconter comment Saint-Barthélemy a été résiliente, témoigne Patricia Lépine, co-autrice de « Irma, mon amour ». Il s'agissait de traiter du traumatisme lié aux évènements climatiques, au traumatisme amoureux aussi, c'était cela notre objectif de départ. Ensuite, parce qu'il y a une intrigue policière à l'intérieur, l'éditeur l'a qualifié de polar mais pour nous, au tout début, il s'agissait de raconter une histoire de résilience antillaise. »

Il est très loin d'être majoritaire dans l'ouvrage mais on trouve des traces de créole dans le roman « Irma, mon amour ». Expressions, façons de penser, résilience face aux traumatismes et inversion des processus de domination, ce polar qui mêle espionnage et roman d'amour est bien une histoire antillaise.

FA Paris

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