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Publié par fxg

Rentrée sénatoriale

Soutien au gouvernement pour une majorité de sénateurs antillais

Trois sénateurs sur les cinq qui représentent Guadeloupe et Martinique, ont choisi de rejoindre le groupe politique Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants (RDPI) qui soutient la politique d'Emmanuel Macron, à la chambre des vieux (sénateur venant de Senes, vieux en latin). Ils seront en première ligne en cas de réforme constitutionnelle au début de l'année prochaine même si les Antilles, contrairement à la Corse et la Nouvelle-Calédonie devraient être tenues à l'écart de cette reforme....

Au Sénat, dans la vénérable institution du Palais du Luxembourg, il y a d'abord les choses qui ne changent pas : au terme de la première journée de cette session parlementaire, le sénateur Gérard Larcher (Les Républicains) a été élu président de la Haute-Assemblée par ses collègues. C'est la cinquième fois qu'il décroche le plateau.

Face à un hémicycle renouvelé – la moitié des parlementaires a été élue il y a dix jours – l'inamovible président de la chambre haute a « souhaité la bienvenue aux nouveaux élus, héritiers du Conseil des anciens, de 1795. ». Une envolée historique et surtout classique, à l'heure où la droite tendance LR reste majoritaire dans cette assemblée.

Pourtant, malgré cette élection sans suspense, tout ne se passe pas comme prévu au Sénat en cette rentrée parlementaire. Les surprises sont à chercher du côté des affiliations à un groupe politique, un moment crucial dans la vie des élus puisqu'il détermine les rapports de force à l'échelle du Parlement. Frédéric Buval, maire de Trinité, élu pour la première fois en Martinique, a finalement choisi de faire partie du groupe Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants (RDPI), ancienne nommé « La République en marche », du nom du mouvement de soutien au président de la République Emmanuel Macron. « Quand j'ai fait l'analyse de tous les groupes, j'ai eu l'assurance de ma liberté de vote, de parole et la garantie d'un soutien fort, explique le sénateur Buval. J'ai adhéré parce qu'il y a beaucoup d'Ultramarins dans ce groupe, j'ai le sentiment que j'y serai entendu. » Un peu comme les Français avec les retraites. Questionné sur le rejet que suscite à chaque élection la politique actuelle du gouvernement d'Emmanuel Macron, Frédéric Buval ne voit là aucun paradoxe. « Je suis dans un groupe où des sénateurs ont déjà voté contre le gouvernement. Nous ne sommes pas des béni oui-oui. »

Une macroniste sous contrainte

La toute nouvelle sénatrice de Guadeloupe, Solange Nadille, a emprunté le même chemin que son collègue fraîchement désigné par les grands électeurs. Elle retrouvera elle aussi au sein du groupe RDPI les élus de Guyane, Georges Patient et Marie-Laure Phinera-Horth ainsi que le Guadeloupéen Dominique Théophile. « Je suis contrainte de travailler avec le président de la République ! », se justifie Solange Nadille. « Je ne soutiens pas la majorité mais je ferais avec le président Emmanuel Macron. L'objectif ultime, c'est la Guadeloupe, servir les intérêts des Guadeloupéens. »

Réunionnais, Polynésiens, Wallisiens et bien sûr Antillo-Guyanais : les Ultramarins sont fortement représentés au sein de ce groupe RDPI. Ancien président de la délégation aux Outre-mer, le sénateur guyanais Georges Patient le défend : « Notre groupe ne cesse de grossir : il a une forte légitimité parce que les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect. S'ils ont été élus c'est donc qu'ils sont représentatifs et légitimes. »

Les élus ultramarins se retrouveront très bientôt en première ligne : la réforme constitutionnelle promise par Emmanuel Macron – et probablement limitée dans un premier temps à l'évolution statutaire de la Nouvelle-Calédonie – doit être examinée par le Sénat au plus tard au début de l'année prochaine. « À propos de la révision constitutionnelle, le président a parlé de la Corse, de la Nouvelle-Calédonie, et nous ?, s'interroge Victorin Lurel, sénateur (Socialiste, réélu) de Guadeloupe. J'ai fait des propositions, j'espère qu'elles vont prospérer. Nous n'avons pas le choix : il faut s'entendre avec la droite sénatoriale, elle a un droit de veto sur cette question ». L'avantage de la situation actuelle est que s'il s'agit de convaincre la « droite sénatoriale », les Ultramarins sont bien placés : avec les élus antillo-guyanais ils forment une part non négligeable des troupes du président de la République au Sénat.

FA Paris

Lurel et Conconne dans l'opposition

Victorin Lurel et Catherine Conconne sont les deux seuls sénateurs antillais à ne pas siéger dans le groupe politique macroniste : ils sont affiliés au groupe socialiste de la chambre haute, Socialistes et républicains (SER). « J'ai l'habitude d'être dans l'opposition, ce n'est pas un problème pour moi, affirme Victorin Lurel. Par contre, la situation actuelle est une grosse surprise : tous les Outre-mer ont voté contre Macron. Je n'aimerais pas être à la place des sénateurs qui vont travailler contre leur opinion publique, contre les électeurs en général », tacle l'ancien ministre des Outre-mer.

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