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Publié par fxg

Le Martiniquais Yvon Serenus est le président du « Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés au pesticide »

Le Martiniquais Yvon Serenus est le président du « Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés au pesticide »

Les militants anti-chlordécone cherchent un rebond

Mardi 6 février à Paris, le « Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés au pesticide » a dévoilé sa stratégie pour continuer à faire exister leur combat contre le chlordécone.

Le sociologue Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS et auteur d'"Une écologie décoloniale" aux éditions du Seuil en 2019, était présent au côté des membres du Collectif

Malgré le non-lieu judiciaire prononcé l'année dernière, malgré les refus répétés des autorités de faire droit à leurs demandes de réparations (en dehors de l'inscription de l'empoisonnement au chlordécone comme maladie professionnelle et la dizaine de malades reconnus), les militants du « Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés au pesticide » ne désarment pas. Ils étaient ce mardi 6 février, à Paris, dans les locaux de l'Académie du climat, dans le 4è arrondissement pour « faire connaître au peuple français les souffrances du peuple de Guadeloupe et de Martinique », selon Yvon Serenus, président dudit Collectif. « On se bat pour une étude épidémiologique, cela prend du temps mais cela va se faire, poursuit l'infatigable lanceur d'alerte. l'ensemble des élus martiniquais travaille avec notre collectif. »

Le but ultime des militants anti-chlordécone est de faire reconnaître leur préjudice — qui ne se limite pas à l'épandage du chlordécone au pied des bananiers mais concerne un « cocktail de pesticides » auquel les ouvriers et la population ont été exposés — au même titre que le scandale de l'amiante qui lui a eu son procès et ses victimes reconnues après un très long combat aussi. La sensibilisation de l'opinion publique hexagonale par les activistes du « Collectif des ouvriers agricoles empoisonnés au pesticide » a pour but de parvenir au même résultat.

65 % des cours d’eau des Antilles contaminés

D'ici là, et malgré les très nombreuses embûches placées sur leur chemin, il s'agit avant tout de convaincre l'opinion publique hexagonale de l'actualité, et même de l'urgence, de leur combat. « L'État et le lobby de la banane instrumentalisent la chlordécone pour dissimuler la soixantaine de produits qui ont été utilisés pendant toutes ces années, s'insurge Gaelle Fourdrinier, porte-parole du collectif. Ils nient le lien entre maladies et exposition au cocktail de pesticides. Aujourd'hui, des pollutions ont encore lieu en toute impunité ! Nous avons documenté des cas de captage d'eau illégaux et de pollutions aux herbicides, fongicides... »

À Paris, plusieurs appels sont pendants devant la justice pénale et la justice administrative : les procédures devraient connaître des développements dans les prochaines semaines voire les prochains mois.

Les députés de Guadeloupe Elie Califer (PS) et Olivier Serva (LIOT) étaient présents au côté du Collectif ce mardi matin, à Paris. D'ici la fin du mois de février une proposition de loi relative à la pollution au chlordécone portée par le député de Guadeloupe Elie Califer doit être examinée par l'Assemblée nationale. Dans l'intitulé de ses motifs, on peut lire que « dans de nombreuses rivières de Martinique et de Guadeloupe, la concentration en chlordécone atteint des niveaux cinquante fois supérieur à la norme européenne permettant qu’une eau puisse être rendue potable après traitement. Près de 65 % des cours d’eau des Antilles sont contaminés par le chlordécone. »

FA Paris

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