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Publié par fxg

Le conseil économique, social et environnemental prône l'autonomie énergétique renouvelableAssemblee-CESE.jpg

Le conseil économique, social et environnemen-

tal devrait adopter ce mercredi l’avis sur « les énergies renouvelables en outre-mer : laboratoire pour notre avenir ». Parce que la demande d’énergie va augmenter en outre-mer, il convient de maîtriser la consommation et de parvenir à l’efficacité maximum. « Il n’y a pas de hausse de niveau de vie sans hausse de la consommation d’énergie », explicite le président de la section des activités économiques, Jean-Louis Schilansky, par ailleurs représentant de l’Union française des industries pétrolières. Or, l’outre-mer est très vulnérable à la hausse des prix des énergies fossiles. « C’est donc un sujet stratégique et non pas exotique », insiste le président de la 3e assemblée, Jean-Paul Delevoye. Le projet d’avis  préconise donc de trouver de nouvelles énergies pour décupler la croissance en se mettant à l’abri des hausses de prix de l’énergie fossile. Le Polynésien, Patrick Galenon, rapporteur, a fait sa petite explication de texte devant Marie-Luce Penchard venue écouter, mardi après-midi, ce débat au palais d’Iéna. « L’outre-mer dépend à 90 % des énergies fossiles et, en Polynésie française, le pétrole est le plus cher du monde ! » Ca, c’est pour le constat (« 40 % pour la Guyane à quasiment 100% pour Saint-Pierre-et-Miquelon », précision de la ministre. Les pistes tiennent évidemment dans le développement des énergies renouvelables ainsi que le recommande le Grenelle de l’environnement qui prévoit que les outre-mer parviennent en 2020 à 50 % d’autonomie grâce à ces énergies (30 % à Mayotte). La Guyane y est déjà puisque l’hydroélectricité produit 56 % de ses besoins, la Guadeloupe (30 %) avec la géothermie), la Réunion (34 %), la Polynésie (24,4 %) et la Nouvelle-Calédonie (23,5 %) avec l’hydraulique s’en approchent. Bancs-outremer.jpg« Il est temps que l’on s’y mette, insiste Patrick Galenon, l’Allemagne et le Danemark sont devant nous ! Et l’outre-mer a plus d’atout que la métropole pour y arriver. »  Les conseillers proposent donc de renforcer la recherche-développement dans le domaine du stockage, la mise en place de prototypes et de réseaux électriques intelligents en favorisant la coordination avec ce qui se fait dans l’Hexagone (ADEME, Région Bretagne ou PACA). Il convient aussi d’améliorer les dispositifs de financement, de réfléchir sur la contribution au service public de l’électricité, de maintenir les tarifs d’achat spécifiques et d’apporter une aide fiscale. Sur ce point, nombre des groupes qui se sont exprimés hier dans l’hémicycle ont regretté les attaques faites au photovoltaïque par le gouvernement pour cause d’effet d’aubaine. Ils plaident pour un système plus vertueux pour cette énergie « illimitée et déconcentrée ». Le CESE propose aussi d’améliorer la gouvernance et le rôle des collectivités pour obtenir un « mix énergétique efficace ». A partir de là, l’outre-mer pourrait constituer le laboratoire du mix énergétique national. Reste qu’il faut des moyens. Pour la seule Polynésie française, il en coûterait 140 milliards fCFP pour arriver à 50 % d’autonomie en 2020 !

FXG (agence de presse GHM)

 


Ressources existantes et potentiel

 

Patrick-Galenon-tribune.jpgMartinique

La politique énergétique de la Martinique repose sur le schéma de développement économique et l’Agenda 21. Les économies d’énergie en sont le premier enjeu puis le développement des énergies renouvelables dans un contexte d’interconnexion avec les autres îles de la région. Quelques projets de recherche en géothermie ont été lancés (notamment dans la plaine du lamentin. De nombreux projets photovoltaïques sont envisagés pour porter très au-delà des 3 MW actuels. Mais il y a un problème de stockage par rapport à la capacité d’absorption d’EDF. Un plan climat énergie piloté par l’ADEME depuis 2009 vise à tradure le Grenelle de l’environnement en termes locaux. Les besoins de la Martinique en électricité sont de 125 MW en 2012 et seront de 250 en 2020.

Guadeloupe

Le schéma d’aménagement et de développement, Nouvelle-Calédonie 2025 s’inscrit dans la suite du comité territorial pour la maîtrise de l’énergie de 1981 tandis que le territoire a créé en 2008 un comité permanent de l’énergie. La maîtrise de la demande est la première préoccupation dans les transports et l’habitat. Les gisements exploitables d’énergie renouvelable sont estimés à 300 MW pour le solaire. Ainsi la centrale d’Helios bay à 40 Km de Nouméa, avec 17 000 m2 de capteurs, soit 9650 panneaux est en mesure d’assurer l’énergie de 1000 foyers par an. Le gisement éolien représente 100 MW et l’hydraulique 70 MW. Les autres techniques ne sont pas assez avancées pour avoir fait l’objet d’investissements. En 2010 le schéma énergie et climat vise à rationaliser les consommations d’énergie et au développement du renouvelable. Une nouvelle programmation pluriannuelle de production d’électricité et de chaleur est en cours d’élaboration. La PPI 2015 prévoyait 15 MW en hydroélectricité, 18 MW en photovoltaïque, 42 MW en éolien, 210 MW en charbon pour un total de 285 MW.

 


Les mesures gouvernementales

 

MLP-Jean-Jouis-Schilansky-CESE.jpgMarie-Luce Penchard a rappelé les mesures existantes prises pour l’ensemble des énergies renouvelables: « le tarif d’achat de l’électricité géothermique a été relevé à 130 €/Mwh, et un comité national de la géothermie a été crée. ; le gouvernement a valorisé les déchets de l’exploitation de la canne à sucre : la bagasse est désormais utilisée comme biomasse pour produire de l’énergie, ce qui a  revalorisé ‘exploitation de la canne pour les planteurs ; l’ADEME a lancé plusieurs appels d’offres, dont un appel d’offre éolien spécifique à l’outre-mer ou un appel à projet pour les énergies marines ; les investissements d’avenir permettent un financement majeur de la recherche dans ces domaines : l’énergie thermique des mers, avec le projet de DCNS en Martinique, ou le projet de réseau intelligent MILLENER à La Réunion en sont la preuve. »


Interview

Patrick Galenon, rapporteur de l’avis

Patrick-Galenon.jpgEn quoi l’outre-mer est une vitrine en matière d’énergies renouvelables alors que l’Europe est en pointe ?

L’Europe est en pointe pour le photovoltaïque et un peu avec les éoliennes, mais pas avec l’énergie thermique des mers, la géothermie aux Antilles ou le bois en Guyane ! C’est une vitrine d’abord parce que nous n’avons pas le choix de l’énergie nucléaire. Voilà pourquoi la technologie d’outre-mer pourra se développer en Europe.

Le photovoltaïque a fait l’objet d’un coup de rabot concernant sa défiscalisation, quel est l’avis du Conseil économique, social et environnemental ?

Il y a eu un coup de frein à cause des effets d’aubaine ; certaines entreprises ont profité de la situation mais au niveau local, nous avons constaté que pour des populations isolées, que ce soit en Guyane ou en Polynésie française, le photovoltaïque est nécessaire. De ce côté-là, on peut trouver des perfectionnements en renforçant la recherche-développement.

Quel est le territoire le plus en pointe et quel celui qui accuse le plus grand retard ?

La Réunion semble le plus en pointe avec ses relations avec l’ADEME et les réseaux scientifiques. La Polynésie n’est pas mal placée et Mayotte est un peu en retard.

Et la Nouvelle-Calédonie, comment s’en tire-t-elle ?

La Calédonie est bien placée avec l’hydroélectricité. Et puis la Calédonie est le 2e lagon le plus important du monde et lagon signifie énergie thermique des mers, beaucoup de possibilités…

Et la Guadeloupe et la Martinique ?

En Guadeloupe, c’est surtout la géothermie, et en Martinique, c’est plutôt la canne à sucre avec la bagasse.

Propos recueillis par FXG


Remi-louis Budoc, conseiller de la Guyane

Remi-Louis-Budoc.jpgCe rapport montre qu’avec 56 % d’énergie hydraulique, la Guyane est une locomotive…

Oui, nous sommes une locomotive grâce à ce barrage qui apporte une capacité énergétique très importante. Nous avons des perspectives en termes de biomasse pour avoir une substitution au dispositif fossile actuel.

L’autonomie énergétique est-elle possible ?

Oui et nous pouvons même envisager une baisse de la consommation énergétique pour la population guyanaise.

Vous êtes au-delà des 50 % d’autonomie énergétique, quel est l’objectif final ?

Avec nos projets de développement, je pense que la Guyane va certainement, dans les dix prochaines années, augmenter son autonomie et atteindre l’intégralité d’ici vingt ans. On est vraiment dans un projet de substitution aux importations de carburants qui posent problème avec la question du prix à l’international et de ses répercussions locales. Les énergies renouvelables sont une stratégie de réponse.

A quoi roulerons les voitures dans vingt ou trente ans ?

On ne sait pas encore. Mais au Brésil, il y a des dispositifs de substitution notamment dans l’Etat voisin d’Amapa. Rien ne dit que la Guyane ne puisse avoir une stratégie semblable sur le plateau des Guyanes, y compris avec le Suriname.

Propos recueillis par FXG

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E
Je rejoins le point de vue du Don lexo. Merci bien d'avoir postulé cet article.
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G
<br /> <br /> Tout à fait d'accord avec le commentaire précédent !<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> "Nous sommes un laboratoire"... c'est une assertion qu'apprécie particulièrement Françoise Vergès lorsqu'elle parle de notre exemplarité pour notre soi-disant vivre ensemble ou, du moins, dans ce<br /> qu'elle pourrait être. Pour notre développement durable, je crois que c'est du mm niveau. En Martinique, les projets d'hydroliennes et celui de la centrale d'hydrothermie ont un mal fou à trouver<br /> des financements et surtout les autorisations légales pour démarrer. On y va certes, mais avec le pied sur la pédale de frein. Les grands groupes d'energie font tout pour que l'on ne soit pas des<br /> exemples ; EDF étant les premiers. Et puis, il y a des incohérences : pourquoi la filière des voiture qui fonctionnenent au Flex fuel (essence + alcool de canne) depuis 20 ans, comme au Brésil,<br /> n'est pas autorisée aux Antilles-Guyane, alors que Peugeot et Renault installent sur leurs modèles standards des adapteurs qui assurent la compatibilité. Si nous sommes un laboratoire, il<br /> faudrait commencer par ça, car la filière canne de nos régions trouverait là une bouée de sauvage idéale... encore une carotte !!!<br /> <br /> <br /> <br />
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