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Publié par fxg

Louisy-FXG-Lynnsha.jpgHéroïnes de la nouvelle Tropical family, l’album aux vingt tubes, Lynnsha la Robertine d’Ile de France, et Louisy Joseph, née a Lyon et originaire de Rivière-Pilote, interprètes du célèbre Maldon avec Fanny J, évoquent pour nous cette aventure musicale. Interview.

« C’est aussi notre métier de défendre les chansons »

LouisyJoseph_014_--SylvainGautier.jpgQui a eu l’idée de former ce trio ?

Lynnsha : Fanny et Louisy ont été contactées par la maison de disque Playon avant moi…

Louisy Joseph : On m’a demandé ce que je pensais du projet si on me le proposait comme ca, avec deux filles… Je me suis dit : « On est en train de faire un groupe, c’est quoi cette histoire ?! » J’ai pris du temps avant de dire oui. Entre-temps, ils avaient contacté les filles pour leur proposer le projet… Ils m’ont parle de Fanny que je l’avais déjà croisée plusieurs fois. Et moi, je voyais très bien Lynnsha dans l’histoire. Je voulais qu’elle en fasse partie s’il fallait une troisième voix. Lynnsha était la bonne personne. Vocalement, elle pouvait se frotter au projet sans aucun souci…

Lynnsha : Je croise Fanny depuis environ un an que j’ai sorti Ile et moi, mon album afro-caribéen. Louisy, je la connaissais ; on avait fait une date ensemble à la Réunion où l’on avait dû improviser, chanter ensemble sur un titre de Beyoncé. C’était assez marrant ! Si la musique et la voix sont importantes, le feeling aussi. Et puis, c’était pour un titre, un bon et, comme dit Louisy, ce n’était pas pour faire un groupe…

Vous craigniez que l’on ne fasse de vous un girls band ?

Lynnsha_070_--SylvainGautier.jpgLynnsha : Je ne me suis même pas posé la question…

Louisy : C’était difficile d’imaginer qu’ils prennent trois filles qui sont chacune en pleine carrière pour faire un groupe… Mais après, il y a plein de choses qui peuvent y ressembler et je ne voulais pas d’amalgame entre nos carrières solo et ce titre. C’est parce qu’on a ces trois carrières qu’on peut rendre ce projet crédible et qu’on le défend.

Maldon est un tube ; n’avez-vous pas eu le trac de passer derrière Zouk machine ?

Lynnsha : Ce n’est ni le trac, ni la pression, mais ce titre fait avant tout partie du patrimoine de la musique française. C’est plus qu’un tube, il est ancré dans les mémoires et c’est vrai qu’on se dit que l’on s’attaque à gros ! On a pris un certain recul et on l’a fait avec le cœur et le feeling… Ça ne pouvait donner que quelque chose de positif et de sincère.

N’avez-vous pas eu la tentation de rejouer Dominique Zorobabel, Jane Faustin et Chris Obydol ?

Louisy : A aucun moment… On avait la sensation qu’il fallait qu’on garde nos personnalités sinon, ils auraient appelé d’autres chanteuses ! Ils auraient façonné un autre groupe…

Lynnsha : Ils auraient même tout simplement rappelé les Zouk machine !

Louisy : Il fallait qu’on se sente concernées, qu’on ait envie de le faire et qu’on trouve assez d’arguments pour défendre ce qui nous a unies. Et puis, on apporté notre touche, une petite empreinte de Lynnsha, de Fanny et de Louisy.

Quelle valeur ajoutée avez-vous eu le sentiment d’apporter ?

Lynnsha : Je ne parlerai pas de valeur ajoutée parce que je trouve ca assez prétentieux., Déjà, on a apporté à ce titre qui a 25 ans un renouveau pour toucher une nouvelle génération qui ne le connaît pas. Ce qu’on y rajoute, c’est notre timbre, notre personnalité, notre empreinte vocale. Il y a aussi de nouveaux arrangements instrumentaux et ça apporte une nouvelle fraîcheur. On ne voulait pas faire un copié-collé de ce qu’avaient fait les Zouk machine. On est parti sur un style musical plus pop tout en gardant cette valeur importante du créole. On n’a pas touché aux mélodies, mais on a apporté une nouvelle touch.

Quel est le concept de l’album… Des tubes d’été revisités aujourd’hui ?

Louisy : Non, parce que par exemple, Le sunlight des tropiques n’a jamais été défini comme un tube de l’été. Ce sont des grands titres du patrimoine français qui font référence pour toute une population et c’est ce public là qu’on est venu chercher. Le public qui connaît les chansons françaises et qui a envie d’écouter une nouvelle version. Les versions caribéennes des titres complètement français ont été arrangées pour que le public s’y retrouve. Ils retrouvent des chansons qu’ils aiment et découvrent de nouveaux interprètes grâce à ces nouvelles versions.

Une génération qui rend hommage a la précédente ?

Louisy : D’une certaine manière. On ne s’attaque pas à n’importe quel titre de n’importe quelle façon en ne pensant qu’à sa carrière. Il faut avoir de l’humilité quand on reprend la chanson de quelqu’un d’autre. Il faut que les droits moraux de la chanson soient pris au sérieux. On le fait parce que c’est aussi notre métier de défendre les chansons.

Comment ca s’est passé en studio ?

Louisy : On en avait reçue une version par mail, qu’on avait un peu écoutée chez nous, et avec laquelle, j’ai pris un peu de distance. On s’est rencontrée pour cette première journée de studio qui a permis de voir comment ca fonctionnait entre nous. Le langage était commun et on a commencé à découper naturellement la chanson…

Lynnsha : Il y a des répliques qui nous ressemblaient, c’était une évidence. Le couplet, « Pa mandé bibi rété kon madon… », a un petit côté prétentieux et hautain qui me ressemble bien. Je ne suis pas féministe, mais j’aime qu’on me respecte. J’ai mon petit côté indépendant donc cette phrase qui pique un peu, je l’aime bien…

Louisy : Moi, je renouais avec le créole pour la première fois et c’était compliqué. Pas de trouver la bonne phrase, mais quelque chose que j’interpréterais bien. Il y a une espèce d’énergie dans la façon de chanter créole qui est différente. Du coup, c’est ce que j’ai accentué quand j’ai eu le créole en bouche, pour l’assumer, le chanter complètement. J’ai pris le troisième couplet avec beaucoup de force ! Cette chanson m’a renoué avec ma culture et m’a, pour une fois, établie en tant que chanteuse martiniquaise.

Quel retour des Zouk machine avez-vous eue ?

Lynnsha : Christiane est passée à la télé et a dit ce qu’elle avait à dire… Fanny qui aime beaucoup Jane Faustin a recu d’elle un message pour lui dire qu’elle appréciait énormément le titre.

Personnellement où en êtes-vous dans vos carrières ?

Lynnsha : Depuis la sortie d’IIe et moi, j’ai fait quatre singles, Ne m’en veux pas, Enlacés en featuring avec Kalash, Kobosana fé avec Fally Ipupa et le dernier en date, Elle prie, elle crie. Je serai au mois d’août en Martinique, mais aussi à Mayotte et la Réunion.

Louisy : On se croise avec nos plannings. Je tourne en France et je serai du 11 au 17 août à la Réunion, pour l’élection de Miss Réunion.

Lynnsha : Fanny prépare son nouvel album, « Mes vérités » pour la fin de l’année.

Propos recueillis par FXG, à Paris


Le coup de gueule de l’ancienne Zouk machine, Chris Obydol

Chris-Obydol-et-Lynnsha.jpg« On m’a volé ma chanson »

Christiane Obydol (en photo avec Lynnsha lors d'un concert de Kassav au Zenith en 2008) a décidé, comme France Gall avec Jennifer qui a repris Ma déclaration, de pousser un coup de gueule. Invitée le 25 juin sur le plateau de l'émission « Vous êtes en direct » sur NRJ 12, la Zouk Machine a demandé une réflexion autour d'une loi, non pour interdire les reprises, mais pour que « les interprètes ne soient pas lésés ». Christiane Obydol regrette que Louisy, « une amie », ne l’ait mise au courant de rien.  Selon elle, Louisy Joseph lui aurait dit : « Est-ce que tu es au courant qu'une maison de disques va sortir Maldon ? Tu es au courant qu'ils ont fait un casting ? J'ai refusé ». Invitée la veille du même plateau, Louisy Joseph assurait lui avoir fait part du projet.

Christiane Obydol est la seule des Zouk machine qui continue de chanter leur répertoire et elle se sent spoliée avec cette reprise : « On m’a volé ma chanson en tant qu'interprète et elles me font quelque part de l'ombre. Je suis complètement débarquée d'un titre que j'ai véhiculé durant 23 ans ». En tant qu’interprète, Christiane ne touche aucun droit sur la reprise de la Tropical family. « Il aurait fallu que l’interprète, qui a mené la chanson là où elle est, puisse toucher quelque chose », regrette-t-elle avant de stigmatiser « un concept monté pour faire de l'argent ».

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