Meeting de Sarko à la Concorde vu du carré Outre-mer
Regard ultramarin sur le meeting de la Concorde
Pour trouver une place dans le carré outre-mer, il fallait arriver avant 13 heures, place de la Concorde, dimanche. Placé juste devant la scène où le candidat de l’UMP allait s’exprimer, à 15 h 30, cet espace n’a rapidement plus été accessible. 70 Wallisiens, le groupe de Jenny Hippocrate, ambassadrice de la lutte contre la drépanocytose, ou encore celui de Dominique de la Guigneraye n’ont pu l’atteindre, selon Samia Badat qui avait enregistré les inscriptions. Ce carré, conquis de haute lutte, est le prix de consolation versé en raison de l’annulation du meeting dédié aux originaires d’outre-mer de l’Hexagone. Pendant que François Fillon l’haranguait, la foule grossissait et se pressait vers le centre de la place. Aux premières loges, avec Samia Badat, les associatifs antillais René Silo (Freddy Loyson était en Guadeloupe), M. Portelis, Annick Pastour, Georges Mélane, Christine Nollet, et José Vatin (un ex-collaborateur de Lucette Michaux-Chevry et ancien membre du Conseil économique et social). Il y avait encore l’eurodéputé calédonien Maurice Ponga et une vingtaine de fonctionnaires de police réunionnais emmenés par Fredy Tayo. Les 30 Polynésiens mobilisés pour animer le carré ont failli rester bloqués dehors. Finalement, après intervention, le public n’a pas été privé de démonstrations de aka. Patrick Karam au carré VIP gèrait ses invités de la diversité tout en aidant à faire entrer quelque retardataire originaire d’outre-mer. Bernard Debré s’est arrêté un moment. Photos. On évoque le temps où Michel Debré, son père, était député de la Réunion. Soudain, la musique s’est tue. Le héraut de la droite s’adresse au pays : « Face à la montée des périls… Nous n’avons pas droit à l’erreur… »
Un peu plus à l’extérieur, les Guadeloupéennes du Réseau Nouvelle France, Andrée Simonnot-Corosine, Cindy Laupen et Alix Huyghues-Beaufond agitent leurs petits drapeaux tricolores. Leurs amis sont dispersés dans la foule. « Je devais retrouver Claudy Siar, mais pas au carré outre-mer ; il avait demandé un accès VIP… », confie Andrée Simonnot qui ne l'aura finalement pas vu.
« Les crispations identitaires préparent les grandes tragédies du futur… 66 millions d’individualistes forment une personne capable d’éclairer l’humanité… » Sarkozy s’essaie à faire vibrer avec la corde patriotique. Il cite Charles Peguy, « le cri de Valmy », De Gaulle, puis, « la voix de Césaire, de Racine, Zola et Hugo… » C’est l’hystérie au carré outre-mer. « On attendait ça », commente Samia Badat. « Nous sommes les héritiers de cette France là… », continue Nicolas Sarkozy. La foule scande : « Hollande en Corrèze, Sarko à l’Elysée ! » « Il est le seul à avoir pris les choses en main en outre-mer », assure Alix Huyghes-Beaufond. « Il a su nous faire traverser les crises en sauvant l’Etat et les banques », complète Cindy Laupen. « Peuple de France, n’ayez pas peur, ils ne gagneront pas, tonne le candidat ! Où voulons-nous aller ? C’est le choix historique que vous devrez faire dans une semaine. » « On va gagner », crie la foule. Quittant la place de la Concorde, l’ancien secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo, croise un spécialiste martiniquais du rhum, Bruno Priouzou ; non loin d’eux un grand barbu antillais trimballe un sac marqué d’un « 971-972 ». Pourquoi est-il est venu écouter Sarkozy ? « Ah ! Moi je suis Cherbourgeois depuis trente ans ! Ce sac, c’est un souvenir de vacances. »
FXG (agence de presse GHM)
Photos (Régis Durand de Girard) : Samia Badat et les danseurs polynésiens;
Alix Huygues-Beaufont, Cindy Laupen et Andrée Simonnot-Corosine