Fillon en campagne aux Antilles et en Guyane
Fillon vient faire campagne aux Antilles et en Guyane
"J'y vais pour faire campagne pour l'élection présidentielle." Avant son déplacement en Martinique, Guadeloupe et Guyane, du 17 au 24 avril, François Fillon, candidat à la primaire à droite pour les présidentielles 2017, a expliqué son état d'esprit. "J'y vais pour dire que la métropole a des devoirs à l'égard des départements d'Outre-mer qui sont une chance et un atout. Ils aident la France à ne pas se recroqueviller sur elle-même. Nous sommes 1 % de la population mondiale et notre rayonnement est du à notre histoire, à notre puissance économique et à l'outre-mer."
L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est représenté aux Antilles par Jean Kassis qui s'est chargé de lui établir son programme. François Fillon rencontrera beaucoup de femmes et hommes politiques (entre autres Lucette Michaux-Chevry et Marie-Luce Prenchard en Guadeloupe, mais aussi le président de la CTM, Alfred Marie-Jeanne en Martinique), des acteurs économiques (une publication d'Eurodom était sur sa table) et, souhaite-t-il, "le plus possible d'habitants". En Guyane, il devrait assister à un lancement Soyouz. "Je suis à l'origine, en 1993, du premier accord franco-russe pour la présence de Soyouz à Kourou", rappelle-t-il.
Un programme outre-mer
En Outre-mer comme dans l'Hexagone, François Fillon défend un programme économique qu'il veut "réaliste", "un programme de libération des professions, de l'économie, des Français eux-mêmes".
Il préconise lui aussi la baisse des charges et de la fiscalité d'entreprises, la stimulation de l'investissement, la transformation du système de formation professionnelle des jeunes. Plutôt que de parler de "mesures qui ne répondent pas à tous les handicaps de l'outre-mer", il préfère parler de "mesures qui ne valorisent pas ses atouts". Pour "libérer les énergies ", l'ancien Premier ministre se dit prêt à reprendre des propositions tirées du rapport de Victorin Lurel sur l'égalité réelle. "Je vais reprendre les zones franches globales, la baisse des charges, la part de commandes publiques réservées aux PME locales."
François Fillon entend aussi maintenir la défiscalisation et faire "des propositions complémentaires, plus ambitieuses pour attirer des investissement outre-mer", une sorte de "prime de risque fiscale".
Le programme présidentiel de son parti, LR, soutient la suppression des sur-rémunérations des fonctionnaires. "Mon choix, oppose-t-il, c'est la croissance, l'emploi et le développement économique. Après, on pourra traiter ce sujet... Après... Dans pas mal d'années." François Fillon pense qu'on ne peut pas "déstabiliser" le système économique de l'outre-mer sans avoir préalablement fait "sauter les verrous économiques". "Si on commence par traiter de la sur-rémunération, conclut-il, on va donner un coup négatif à l'économie de l'outre-mer au lieu de la libérer ! C'est un sujet qui n'est pas d'actualité."
François Fillon veut aussi aller plus loin dans "la non application des normes européennes inadaptées à l'outre-mer". Il prône la "déréglementation" et entend profiter de la modification de l'organisation de l'Union européenne — "cela va s'imposer, que la Grande-Bretagne la quitte ou non", précise-t-il — pour donner à l'outre-mer "des marges de manoeuvre plus grandes".
FXG, à Paris