Sylviane Cédia en rouge
La légion d'honneur de Sylviane Cédia
Antoine Karam a remis, vendredi soir sous les ors du Sénat, la médaille de chevalier de la légion d'Honneur à la chanteuse Sylviane Cédia. Le sénateur Karam a tout d'abord prononcé l'hommage de celle qui figurait sur la liste des récipiendaires du 14 juillet 2016 et dont feu le sénateur Othily devait être le parrain. Il a ensuite évoqué le mois de juin 1955 : la chute du gouvernement Mendès-France, la création de l'Union du peuple guyanais, le déménagement de radio Cayenne, le fait que pour la première fois la vente des 45 tours dépassait celle des 78 tours et, bien sûr, la naissance de Sylviane à Cayenne. Son père est ensuite parti travailler à la météo à Saint-Laurent du Maroni et c'est là que Sylviane a passé son premier concours de chant en 1964. Cette année-là, ses parents lui ont payé sa première guitare ! Sylviane était dés lors lancée !
Les années 1970 s'achèvent "au rythme des pirogues". La jeune femme écoute Myriam Makeba, Marvin Gaye, Tina Turner... Elle chante "Love is freedom". Sylviane passe même par le petit conservatoire de Mireille ! "Notre Sylviane nationale" fréquente alors les scènes du monde, les partage avec des artistes comme Catherine Lara, Francis Cabrel, Youssou N'Dour, Robert Charlebois, Kool and the Gang... Son 7e album entre dans les charts ! En tout, elle sortira seize albums et sera lauréate de 40 trophées. En 2012, son morceau "Drôle d'univers" reçoit le Lind'or. L'album, son 16e, s'appelle alors "Je vous aime" ! "Jaime chanter, déclarait-elle vendredi soir, la voix pleine d'émotion, mais j'aime enchanter et réenchanter !" Sylviane a une haute conscience de sa mission : représenter le patrimoine de cette terre, "cette exception française en Amérique du sud qu'est notre Guyane... Cette Guyane qui n'est pas que mienne, j'ai voulu l'incarner pendant ma carrière." "Nos musiques, s'étonne-t-elle encore, demeurent encore celles du monde et non celles de la France..." Mais plutôt que faire de long discours, Sylviane a fait ce qu'elle sait faire de mieux, prendre sa guitare et chanter. Dédé Saint-Prix, Marie-Céline Chroné et de nombreux complices étaient là pour l'accompagner. "Dans la vie, a-t-elle glissé en ajustant sa guitare, il faut faire et ne rien attendre... Et puis, recommencer !"
FXG, à Paris