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Publié par fxg

Michel Huet pendant sa prestation de serment devant la représentation nationale

Michel Huet pendant sa prestation de serment devant la représentation nationale

Le témoignage du réalisateur Michel Huet

La commission d’enquête contre l’orpaillage illégal en Guyane a commencé ses travaux mercredi dernier. Son président Lénaick Adam et son rapporteur, Gabriel Serville avaient invité le naturaliste et documentariste Michel Huet à s’exprimer sur cette problématique. Ses films, « Les filières d’or sale », « L’or de la Guyane » ou « les orpailleurs de Guyane » lui ont permis d’explorer ce monde clandestin en Guyane, mais également au Brésil et au Suriname. Rappelant que le parc amazonien de la Guyane et ses populations sont victime de la ruée vers l’or depuis le début des années 1990, il a expliqué aux députés de la commission d’enquête l’évolution de ce fléau. Ainsi le centre névralgique des orpailleurs, que ce soit pour l’achat de matériel ou la vente d’or, s’est déplacé d’Oïapoque au Maroni sur la frontière surinamaise. A Paramaribo, les garimpeiros brésiliens viennent acquérir leurs outils et tout le nécessaire pour exploiter les sites d’orpaillage à des prix intéressants puisqu’ils viennent de Chine. « Cet aspect est un point nouveau », a noté » le député Serville. De même, les changeurs d’or les ont suivis au Suriname. Là, il est très simple d’échanger pour un garimpeiro de déposer son or sur un compte et de faire un virement à sa banque au Brésil…  Michel Huet a attiré l’attention des députés sur les faits que nombre de changeurs fabriquent également des bijoux afin de faciliter le transport et le blanchiment de leur or. « L’or n’est pas traçable », a regretté M. Huet qui a fait observer que c’est une caractéristique qui ne semble pas déplaire au joailliers internationaux. M. Huet a indiqué que l’or était si facile à blanchir qu’on peut facilement acheter sans le savoir cet or illégal guyanais dans de très sérieuses bijouteries partout dans le monde. Cet or guyanais illégal représente selon le spécialiste 5 à 12 tonnes par an. Dans le même temps, les orpailleurs légaux de Guyane n’en extraient qu’une tonne !

Michel Huet a aussi évoqué la situation misérable des garimpeiros, damnés de la mine, qui ne parviendront jamais à s’enrichir tant ils sont endettés auprès de ceux qui leur vendent leur matériel. Ce matériel encore et toujours saisi et détruit lors des opérations Harpie !

Sans compter que cette quête effrénée de l’or conduit également à des déboisements sauvages, la destruction de la biodiversité et à une pollution géante au métylmecure qui pénètre la chaîne alimentaire…

Mercredi prochain, la commission d’enquête entendra le général de corps d'armée Bruno Jockers, major général de la gendarmerie nationale.

FXG

 

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