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Publié par fxg

Kreyol international film festival

Cinéma : à Paris, le Kreyol se révèle sur grand écran

Le tout premier « Kreyol international film festival » est à Paris jusqu'au 12 novembre. Une sélection de films créoles venus de la Caraïbe, de Guyane, de l'océan Indien et même d'Europe est à découvrir pour aller à la rencontre d'un cinéma engagé, au service de ces langues et de ces cultures si particulières.

Alexia de Saint John's

Dans « Kreyol international film festival », chaque mot compte. Pour cette première édition engagée au service du renouveau de la culture kreyol, on peut même affirmer que la lettre la plus importante de ces quelques mots est le « K » de kreyol : « Le « K » du kreyol est extrêmement important parce qu'il nous permet de définir une essence de la langue, théorise l'organisatrice du festival, l'artiste et productrice audiovisuelle d’origine martiniquaise, Alexia de Saint-John’s. Avec un « C » nous serions encore dans le Colonialisme tandis que le kreyol nous permet d'être universels et englobants. Reconnaitre notre identité nous permet d'accueillir tout le monde. »

Dix-sept films en compétition, des réalisateurs et des réalisatrices invités de La Réunion, d'Haïti et de tout l'Outre-mer français : le festival accueille vraiment beaucoup de monde. Sur les dix-sept films présentés en compétition officielle au « Kreyol International Film Festival », sept sont intégralement en VO kreyol, sous-titrés en français bien sûr.

Un créole moderne, actuel

« Nos enfants ont pour langue maternelle le français, notre culture se perd », déplore Alexia de Saint-John's. « Pour ce qui est du cinéma et de la production audiovisuelle, nous avons soixante-quinze ans de retard à rattraper parce que l’outre-mer a été écarté du système de financement public du cinéma par la loi de départementalisation de 1946, révèle-t-elle. Un document publié au Journal officiel de 1948 enfonce le clou et précise que les aides à l’industrie du cinéma sont réservées à la métropole et à l’Union française, qui n’existe plus. C’est une manière d’institutionnaliser la domination : nous ne sommes jamais sortis de la colonisation. »

Cinéaste réunionnais invité au festival – il sera présent pour défendre son film au cinéma Action Christine à Saint-Germain-des-Prés le 15 novembre – Dkpit est exactement sur la même ligne. Son film, le long-métrage de fiction « Zamal Paradise », est intégralement en créole réunionnais (Kreol Réyoné). « Nous avons un gros travail au niveau de l'acting : pour que cela sonne juste, c'est beaucoup mieux que les acteurs s'expriment dans leur langue, explique-t-il. Je fais du cinéma réunionnais, point. C'est un créole moderne, actuel. On parle comme ça ici à La Réunion. Pendant un temps, à chaque fois qu'on parlait créole c'était pour faire de la bouffonnerie. Zamal Paradise permet de donner de la fierté ici : notre créole peut être compris partout dans le monde. Si les esprits sont décolonisés, les corps suivront. »

FA Paris

Les films en compétition

Kassav Pacific Tour, de Hasse Laurent / Tournage Polynésie / Documentaire / 53'

Lovena, de Olivier SAGNE / Guyane / Fiction / 29'

Dorlis,de Enricka MH / Martinique / Fiction / 25’

Ivany, de Eric Nadau / Guadeloupe / Fiction / 30’

Brave, de Wilmarc VAL / Tournage Haïti / Documentaire / VO créole haïtien / 26’

Le Lien Qui Nous Unit, de Serge Poyotte / Guyane / Fiction / 109’

Opal, de Alain Bidard /Martinique / Film animation/ VO anglaise / 85’

Maudit !, de Emmanuel Parraud / La Réunion / Fiction / VO créole réunionnais/ 77'

Reine Kayanm, de Nicolas Sery / La Réunion / Fiction / VO créole réunionnais / 21’

Monchoachy, La parole Sovaj de Arlette Paquit / Martinique / long métrage biopic / 68’

Zamal paradise de DKpit K Dick / La Réunion / Fiction / VO créole réunionnais /146’

Moune Ô, de Maxime Jean Baptiste / Belgique – Guyane / Expérimental / 16’

407 Jou, de Éleonore Coyette / Haïti / Documentaire / VO créole haïtien / 7’

Ziskakan, de Sébastien Folin / La Réunion / 2022 / documentaire / VO créole réunionnais /52’

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