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Publié par fxg

Interview. Greg Germain,  co-directeur du Théâtre d’outre-mer en Avignon
« La Chapelle n’a jamais connu une telle fréquentation »
11 ans après sa création, le TOMA de la Chapelle du Verbe incarné est toujours doubout ?
Ah ! Oui, toujou doubout ! De toute façon, il faut rester dans cette attitude verticale sinon, puisque vous dîtes toujou doubout, nou ka pilè, lorsque l’on est parterre, eh bien, on nous marche dessus. Et là, il faut vraiment rester debout et continuer à avancer !
Quel regard portez-vous sur la programmation que vous avez affiché à la Chapelle du Verbe incarnée cette année ?
Les choix sont toujours judicieux, maintenant les pièces peuvent ou ne pas répondre aux attentes du public. Mais même en faisant preuve d’humilité, je trouve que c’est une plutôt bonne programmation. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas puisque la Chapelle n’a jamais connu une telle fréquentation même pour les lectures où les débats qui ont lieu à 10 heures le matin ! Quand on sait combien c’est difficile pour le public festivalier qui finit ses journées à 2 ou 3 heures du matin, de se réveiller et d’être prêt à écouter, oreille ouverte, des choses un petit peu difficile… Il y a eu Césaire, Damas, la projection du film Tjibaou, le pardon de Wallès Kotra, une lecture de Maryse Condé, une autre de Koffi Kwahulé… Tout ça était absolument plein.
Connaissez-vous les chiffres de fréquentation de la Chapelle ?
Je pense vraiment qu’à la fin du festival, le 2 août, nous aurons dépassé les 13 000 entrées, ce qui est très très rare !
Y a-t-il eu un effet Mâ Ravan’ ?
Chaque année au TOMA, il y a toujours un spectacle qui sort parce qu’il trouve son public, sa fréquentation… M^Ra    van’ au dessus des autres effectivement. Ils ont joué à guichet fermé dès le 3e jour. Ils ont ensuite été rattrapé par la pièce de Stains, nos amis d’outre-périphérique, Le jeune prince et la vérité, puis aussi suivie par la Guyanais Norma Claire, Va, vis qui a eu un succès énorme. Projection privée avec Firmine Richard qui a rencontré son public à partir de midi et qui va de mieux en mieux et puis aussi Khasukuda, Ailleurs toute et les Bonnes. Tout ça a très bien fonctionné. Mais au-delà de la fréquentation qui est toujours formidable, au-delà du fait que des programmateurs se précipitent pour acheter aujourd’hui les pièces qui viennent d’outre-mer — ce qui était le but de la manœuvre —, au-delà des articles que nous ont fait dans la presse quotidienne régionale, Paris-Match, L’Humanité, Le Monde, je crois que c’est la satisfaction de ceux qui participent à cette aventure. De voir que nous sommes ensemble, à la chapelle du Verbe incarné, ce TOMA que j’ai voulu ! fait qu’il y a une espèce de réunion de tous ceux qui sont de l’autre côté de la mer par rapport à cet hexagone. C’est tout ça qui est important. Au 11e festival de la Chapelle du Verbe incarné, Marie-Pierre Bousquet et moi-même, on peut se regarder en disant : nous avons gagné notre pari.
Une question au patron du festival off : Avignon sans le festival off serait-il le même ?
Il n’y a pas de bon théâtre favorisé par l’Institution comme le In et puis un mauvais théâtre qui ne serait pas aidé par l’Institution comme le Off. Je crois que 957 spectacles pour 828 compagnies, il ne peut pas y avoir que de la M…  Et on ne peut pas dire c’est trop parce qu’il n’y a jamais trop de créations. Evidemment on peut se plaindre que tout ça, la culture, ça coûte cher et je sais qu’en ce moment on est en train de considérablement baisser les coûts de la culture. Un philosophe a dit : « On peut considérer que la culture coûte cher, mais est-ce qu’on sait vraiment le prix de l’ignorance ? »


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