Ericka Bareigts invite Michel Sapin à la Reunion
La députée Bareigts invite le ministre du Travail
Ericka Bareigts a eu un entretien avec le ministre du Travail, Michel Sapin, mardi soir à Paris. Au menu de leur discussion, le dialogue social et la question de l’emploi et des contrats aidés. La députée de la 1ère circonscription a demandé au ministre de se rendre à la Réunion et celui-ci a évoqué sa possible venue avant la fin de l’année, peut-être octobre. Cette visite pourrait alors coïncider avec la conférence sociale régionale qu’elle souhaite mettre en place avec les syndicats de salariés et de patrons. « Nous devons impulser une démarche collective, explique-t-elle. Tout le monde s’accorde à dire qu’un pilotage s’impose pour le développement économique, mais aussi un pilotage social. » Plutôt qu’une « grand messe annuelle », elle plaide pour des tables rondes régulières pour « initier une méthode, une gouvernance et des actions » afin de faciliter le dialogue social. Elle s’appuie sur le modèle du PRISME, une structure née dans la foulée des événements de 2009, qui regroupe patrons et salariés (à l’exception de la CGTR), mais elle estime qu’il faut aller plus loin. Elle va donc demander au préfet, avec le feu vert du ministre, de mettre en place cet espace de dialogue. La CGTR et la CFDT l’ont, dit-elle, sollicitée pour une telle conférence sociale. « Il s’agit d’améliorer les conditions de travail, la gestion des personnels et les salaires. Pour obtenir un résultat, il faut que l’on parvienne à structurer les branches professionnelles et on doit envisager la suppression de l’article 16 de la loi Perben qui prévoit que les conventions collectives ne s’appliquent dans les DOM que si cela est précisé. » Pour autant, si cet article crée des inégalités, elle sait aussi que la Réunion n’a pas du tout la même configuration économique que l’Hexagone. « Il faut établir un plan de travail et lisser cela sur le temps… »
Sur la question criante de l’emploi, elle estime que si le gouvernement a mis en place des dispositifs et des outils pour relancer l’économie et la commande publique, les contrats aidés et les contrats d’avenir sont encore insuffisants. « On les a répartis nationalement avec justice, pas avec équité. Il ne faut pas 20 000, mais 30 ou 40 000 contrats aidés… Et ca, ca passe mal auprès de Michel Sapin, comme de Marylise Lebranchu d’ailleurs… Elle déplore que La France soit un territoire d’unité républicaine où l’on n’aime pas trop les spécificités. »
Elle propose une démarche similaire avec les contrats d’avenir, même si la Réunion, avec 5000 contrats, est la 5e region de France la mieux dotée. « Il faut baisser la part de financement des collectivités locales et trouver d’autres financements. « Des pistes existent et il y a des mesures, dans le projet de budget 2014, sur les aides économiques qui impactent peu l’emploi… » Ericka Bareigts garde le sentiment qu’aucun ministre ou parlementaire de l’Hexagone ne se represente réellement ce que signifient 30 % de chômage, 60 % chez les jeunes, 71 % de chômeurs de longue durée, 50 % de personnes sous le seuil de pauvreté et 30 % de salariés sous ce même seuil. « Nous avons insuffisamment répété ces chiffres à la Nation depuis de trop nombreuses années. »
FXG, à Paris