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Publié par fxg

Quel plan après la fin des quotas sucriers ?

Champ-de-cannes.jpg« Il n’a jamais été question d’organiser la fin de la canne ou de la banane. » Cette mise au point de Victorin Lurel, mercredi devant la délégation outre-mer de l’Assemblée nationale, voulait définitivement clore une polémique née il y a quelques semaines au Sénat, lorsque le même Lurel avait évoqué avec les sénateurs Vergès et Larcher la nécessaire anticipation de la fin des quotas sucriers en 2017. L’Organisation mondiale du commerce a condamné en 2004 et 2005 les prix d’achat garantis sur le marché européen des sucres des DOM. Un tel dispositif avait été jugé contraire à la concurrence. Le POSEI a, depuis, intégré cette perspective avec une aide forfaire.

Les DOM produisent 260 000 tonnes de sucre (dont 205 pour la Réunion, 52 000 pour la Guadeloupe et 3000 pour la Martinique tandis que la France produit 4,5 millions de tonnes de sucre de betterave). Cette production domienne occupe 42 000 hectares, 15 000 emplois et cinq sucreries (une à la Réunion, une en Martinique et trois en Guadeloupe). Le POSEI apporte une enveloppe de 75 millions d’euros et les aides nationales s’élèvent à 90 millions dont 56 pour les planteurs, 10 pour les industriels et 24 pour l’écoulement de la production. Les coûts de production sont supérieurs de 350 euros par rapport aux coûts en Europe. Sur ces 350 euros, 100 ne sont pas compensés. Les usines complètent leurs revenus avec leur production de rhums de mélasse.

Mais tout cela prendra fin en 2017. Le ministre a donc développé devant les députés des pistes pour l’après 2017. Il a cité trois exigences pour la filière : la hausse de la compétitivité, la hausse des niveaux de production et la hausse de la productivité. Ce dernier point sera soutenu par les aides européennes et nationales. La hausse de la production nécessite la défense du foncier agricole. Enfin, il faudra assurer les recettes rhumeries des usines sucrières. Un plan de travail est en cours d’élaboration pour aboutir à la fin du 1er semestre à un plan d’action et d’adaptation à la fin des quotas. C’est le travail du Comité sectoriel canne sucre rhum.

D’ores et déjà, la réflexion a avancé du côté des indications géographiques protégées (IGP). Une députée de la Dordogne qui a connu la fin de la culture du tabac dans sa region, a fait valoir la nécessite de transformer un sucre IGP sur place pour ne pas prendre le risque de voir disparaître les usines. Il faut donc aussi réfléchir aux autres produits issus de la canne. Victorin Lurel a évoqué sa transformation en polycanol, un anti-cholestérol, en composés alimentaires pour les animaux, en panneaux agglomérés ou encore en énergie. Sans parler de la chimie verte qui permet de tirer des molécules de la canne des plastiques ou des herbicides… « La filière a besoin d’orientations claires, a martelé le député réunionnais Jean-Jacques Vlody, vis-à-vis de la perte des compensations financières et de la fin de la garantie des prix. » Premières réponses attendues vers fin juin ou début juillet.

FXG, à Paris

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