Lurel et Fabius
Lurel et Fabius au bal des Ambassadeurs
Mercredi soir à Paris, devant les préfets d’outre-mer, les ambassadeurs en résidence dans les pays proches et les trois ambassadeurs délégués à la coopération régionale, le ministre des Outre-mer a décliné le calendrier de la diplomatie française pour ses outre-mer : la conférence de coopération régionale de la zone Antilles et Guyane qui est programmée à Cayenne les 29 et 30 octobre 2012 ; celle de l’océan indien qui pourrait se tenir mi-novembre 2012 à Saint-Denis de la Réunion ; et pour le Pacifique, une conférence de coopération régionale qui pourrait être prévue pour le printemps 2013.
Dans le cadre de la Conférence des ambassadeurs convoquée par le chef de l’Etat, Victorin Lurel, accompagné de Laurent Fabius et Pascal Canfin, ministres des Affaires étrangère et de la Coopération, a voulu souligner ainsi la dimension internationale des outre-mer. Les ministères des Affaires étrangères et des Outre-mer travaillent de concert pour que les départements français d’Amérique intègrent pleinement les organisations régionales que sont l’association des Etats de la Caraïbe (AEC), l’organisation des Etat de la Caraïbe orientale (OECO), la communauté caribéenne (CARICOM), le CARIFORUM, la commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) à laquelle Serge Létchimy, président de la Région Martinique, va diriger la délégation française, que les collectivités du Pacifique approfondissent leur participation au Forum des îles du Pacifique (FIP), que la Nouvelle-Calédonie puisse consolider le siège de la CPS (secrétariat de la communauté du Pacifique) à Nouméa, que la Réunion et Mayotte prennent toute leur place au sein de la communauté de l’Océan indien (COI). Victorin Lurel a insisté sur la coopération éducative et universitaire – avec comme objectif le développement des universités de la Réunion, du Pacifique, des Antilles et de la Guyane – en valorisant des filières prometteuses dans les pays avoisinants comme l’apprentissage des langues ou la vulcanologie, la coopération sanitaire (lutte contre les maladies à vecteur, éco-agriculture, prévention des risques naturels), la coopération juridique, douanière, policière. « Je suis avec une attention particulière, a indiqué M. Lurel, le cas du traité sur l’orpaillage, qui n’est toujours pas ratifié par la partie brésilienne. Tout comme je plaide pour une relance du groupe de travail de haut niveau avec les Comores. »
Au niveau économique, le ministre a demandé aux ambassadeurs en résidence dans les pays proches d’être « des ouvreurs de marchés pour les entrepreneurs ultramarins, des facilitateurs, intégrateurs, défenseurs de la francophonie… » Aux préfets, il a demandé qu’ils jouent un rôle « d’incitateurs, d’aiguillons pour aider les entrepreneurs à investir leur environnement proche ». Dans le même temps, le ministre a expliqué que le rôle des commissaires au développement endogène serait « repensé » pour être « les relais dans nos outre-mer du redressement productif ». Laurent Fabius a dit vouloir développer le réflexe économique au Quai d’Orsay. « Le réflexe outre-mer, a-t-il conclu, doit en être une composante. »
FXG (agence de presse GHM)
Didier Le Bret, amlbassadeur de France a Haïti et les préfets Prévot et Laflaquière
3 questions au ministre des Outre-mer.
Victorin Lurel invité en Australie
Vous avez salué la création des représentations régionales spécifiques telle celle du délégué de la Nouvelle-Calédonie à l’ambassade de France à Wellington…
Ou celui de la Guadeloupe à Trinidad… M. Juppé l’avait autorisé, Laurent Fabius appuie, soutient et nous apporte une expertise dans la négociation car il est question d’installer des agents régionaux au Panama, Saint-Domingue, Haïti, Sainte-Lucie et en Floride. A Maurice comme en Afrique du Sud, la Réunion pourra être représentée.
Lors de la conférence des ambassadeurs, vous avez rencontré l’ambassadeur d’Australie en France…
Une très belle rencontre ! On a évoqué la géopolitique dans le Pacifique et notamment nos rapports avec la Chine. Cela relève du ministre des Affaires étrangères… Mais c’est vrai que nous avons parlé de la puissance et l’influence de la Chine dans le monde et en particulier dans le Pacifique, des relations privilégiées entre l’Australie et la Chine. Mais nous avons aussi abordé les relations de partenariat économique approfondi entre la Nouvelle-Calédonie, en particulier sa province Nord qui a déjà passé un partenariat de ce type avec la Corée du Sud. Le problème est que les Chinois demandent un partenariat un peu exclusif pour valoriser le nickel mais dans une usine construite en Chine… Faut-il accepter, comment faire ? C’est une discussion diplomatique conduite par le ministre des affaires étrangères.
L’ambassadeur d’Australie vous a invité. Accepterez-vous d’y aller ?
Il m’a invité pour preuve du partenariat stratégique – c’est le terme consacré – de la France avec l’Australie, du rôle stabilisateur de la France dans le Pacifique, pour preuve encore de la congruence et de l’harmonie des positions que nous avons sur beaucoup de problèmes internationaux. Il serait donc bien que le ministre des Outre-mer puisse visiter leur pays. Faut-il encore trouver la date, les voies et les moyens et, bien entendu, le faire en accord plein et entier avec le ministre des Affaires étrangères ! Je demanderais aussi aux autorités calédoniennes, si ça peut se faire, de nous accompagner.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)
Photo : Régis Durand de Girard