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Un Martiniquais introduit sa société en bourse
Léon Lucide annonce l'entrée en bourse de son groupe CIOA
Enfant de Ducos, bachelier du lycée Schoelcher devenu avocat, Léon Lucide a créé en 1994 son affaire, le Centre international d'opportunités d'affaires à La Valette dans le Var. Au départ, simple plateforme d'achat, le CIOA est devenu une plateforme de commerce mutualisée qui oeuvre dans les constructions alternatives, la réservation hôtelière, l'artisanat ou les meubles. En vingt ans, Léon Lucide a développé un outil au service des PME, essentiellement tourné vers l'import-export. Son écosystème rassemble 370 000 entreprises dont 100 000 fournisseurs dans 140 pays, parmi lesquels la Chine, les Etats africains, mais également les DOM. Le CIOA combine plusieurs moteurs : le digital (éditeur de plateforme transactionnelle), le commerce international (centrale d'importation et développeur à l'export), un banque d'opportunité d'affaires et un réseau... "C'est, explique Léon Lucide, une solution pour digérer la globalisation." Léon Lucide a créé cette société avec son épouse, une ancienne banquière, et une compatriote, la Foyalaise Brigitte Marry, ancienne directrice marketing du Crédit martiniquais et spécialiste de la défiscalisation.
Ouverture du capital sur Euronext en décembre
Le groupe est bénéficiaire depuis 2000, mais ses résultats ont connu un bond entre 2013 et 2014 puisque son chiffre d'affaires est passé de moins de 3 à 6 millions d'euros et ses profits de 670 000 à 1,9 million. La décision d'entrer sur le marché boursier Euronext a été prise pour accompagner un développement qui vise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros en 2018 avec 300 franchisés. "Les contrats dont nous disposons d'ores et déjà, permettent cette projection", assure l'homme d'affaires. Son but est de renforcer les capitaux propres du CIOA et d'accroître sa notoriété. "Nous voulons ouvrir le capital à nos partenaires."
Le marché Euronext est un marché libre qui ne nécessite pas de visa de l'autorité des marchés financiers à condition que le montant levé le premier jour de son entrée en bourse soit inférieur à 2,5 millions d'euros. Seul l'aval d'Euronext est requis et il est déjà acquis. L'ouverture du capital du groupe CIOA devrait se faire courant décembre. Actuellement, ce capital est de 836 000 euros et la valorisation souhaitée avec cette introduction en bourse vise, après une "acclimatation en douceur" les 100 millions.
FXG, à Paris
Activités dans les DOM
"Nous travaillons avec les DOM, indique Brigitte Marry, mais pas spécifiquement sur l'export. Nous réalisons des projets structurants d'envergure avec la défiscalisation." Ainsi, à Macouria en Guyane, CIOA a développé avec la Caisse mutuelle complémentaire et d'action sociale EDF-GDF, à la demande de Serge Adelson, son maire, un projet de 70 logements en location accession à la propriété avec un coût de 1400 du m2 à la construction et de 6 € le m2 à la location. Grâce à la défiscalisation, le CILSO (Le 1 % logement) finance 25 000 € par villa. Cerise sur le gâteau, le CIAO a agrégé à ce montage une entreprise qui va bénéficier de la technique numérique de CIOA et qui va recruter 75 jeunes sur place. De tels projets sont à l'étude pour Mayotte.
En Martinique, Léon Lucide a présenté récemment au maire de Sainte-Marie, Bruno Nestor Azérot une solution de valorisation des sargasses en alimentant une ferme aquacole consacrée aux concombres de mer qui s'en nourrissent. "Les Chinois en raffolent", explique l'entrepreneur.
Avec l'agence néerlandaise de développement, le CIOA a mis en place un programme de valorisation de l'amidon de manioc en République démocratique du Congo. Ce projet fédère 225 producteurs qui exploitent 4 000 ha de terres et produisent 75 000 t de manioc. L'usine montée avec les Chinois est à même de produire 15 000 t d'amidon. La Côte d'Ivoire voudrait opter pour ce même type d'unité de production et Léon Lucide a évoqué ce projet avec le maire de Sainte-Marie...