Violences policières racistes
L'IGPN enquête après la plainte pour violence policière d'une Martiniquaise
Kathleen Gervinet, 25 ans, native de Schoelcher, exerce la profession d'hôtesse à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Elle a été contrôlée par un équipage police alors qu'elle se rendait à son travail le samedi 28 avril 2018. A la suite des circonstances de ce contrôle, Mme Gervinet a mandaté Me Ursulet pour déposer une plainte en son nom pour violences volontaires commises par un policier au cours d'un contrôle routier. A la suite de cette plainte, Mme Gervinet a été entendue à l'IGPN le 15 novembre dernier.
Elle a réitéré ses déclarations, à savoir qu'elle a fait l'objet d'un contrôle de police abusif, à 4h30 du matin, alors qu'elle se rendait à son travail, pour avoir klaxonné une fois afin de marquer sa présence au véhicule de police arrêté devant elle, et dont l'un des occupants discutait avec quelqu'un une voiture arrêtée à gauche (la voie d'accès au parking de son travail lui était ainsi inaccessible). "C'est quoi votre problème ?", lui a demandé le policier conducteur du véhicule. Il était accompagné de deux collègues et lui a rendu ses papiers en les lançant dans la voiture où ils sont tombés au sol. Le policier l'a verbalisée notamment pour défaut de triangle. Elle n'a d'abord pas compris le terme technique employé par le policier pour qualifier le triangle puis, quand elle a compris ce dont il était question, elle a indiqué qu'elle l'avait dans sa boîte à gants. Le policier l'a néanmoins verbalisée.
Dûment renseigné sur l'identité de Mme Gervinet, ce même policier a néanmoins tiré sur le badge professionnel qu'elle portait autour du cou afin de tenter de le lire. Puis les policiers ont mis un terme au contrôle mais ils ont suivi Mme Gervinet et l'ont verbalisée 10 minutes plus tard pour défaut de clignotant... Avant de déposer plainte, Mme Gervinet avait déposé une main courante qui a provoqué une enquête administrative interne.
Il en résulterait que les policiers ont indiqué que Mme Gervinet aurait refusé de déplacer son véhicule pour qu'il soit procédé au contrôle, qu'elle aurait dans un premier temps refusé de donner ses papiers et qu'elle les aurait menacés en leur disant qu'ils ignoraient combien de personnes avaient été trainées devant la justice par sa mère. Mme Gervinet a démenti l'ensemble de ses allégations. Elle indique avoir obtempéré, et précise n'avoir pas évoqué sa mère, qui exerce la profession de secrétaire médicale.
Elle a ajouté qu'elle avait hésité à déposer plainte, mais qu'étant stressée chaque jour en allant au travail à cause de cette histoire, elle avait décidé d'agir. En effet, ce policier est venu quelques jours plus tard sur son lieu de travail où il a interrogé une de ses collègues pour glaner des renseignements sur Mme Gervinet. L'IGPN devrait maintenant entrer en contact avec cette collègue à Roissy pour l'interroger également...
FXG, à Paris