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Publié par fxg

Les acquisitions indélicates de l'adjointe au maire de Fort-de-France

Elisabeth Landi plaide coupable pour l’achat d’un immeuble à Fort-de-France

Vendredi 19 février devait comparaître devant le procureur de la République de Fort-de-France Elisabeth Landi, deuxième adjointe au maire, en charge du patrimoine, à la ville de Fort-de-France jusqu'en juin 2020, pour des faits de prise illégale d’intérêts. Il s’agit d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur d'une infraction qui reconnaît les faits reprochés. On parle aussi de plaider-coupable. Elle est appliquée pour certains délits à la demande du procureur de la République ou de l'auteur des faits. Les faits poursuivis sont les suivants : l’achat à la ville de Fort-de-France pour 40 000 euros de l’immeuble situé au 33 rue Moreau de Jonnes à Fort-de-France par une société civile immobilière détenue par Elisabeth Landi, son fils et une tierce personne. La loi prévoit que les maires, adjoints ou conseillers municipaux délégués ou agissant en remplacement du maire peuvent acquérir une parcelle d'un lotissement communal après estimation des biens concernés par le service des domaines et avec une délibération motivée du conseil municipal. Le bien, estimé à 150 000 euros, a eu pour premier locataire le président du tribunal de grande instance qui en a rapidement déménagé quand l’odeur du scandale s’est fait sentir…

Des faits signalés en janvier 2019

Ces faits ont été signalés au parquet de Fort-de-France en janvier 2019 par Anticor, une association qui lutte contre tous phénomènes de corruption. Il aura fallu deux ans au parquet de Fort-de-France pour boucler son enquête et décider de ce traitement judiciaire pour le moins singulier eu égard à la qualification de prise illégale d’intérêts. Généralement, dans ce genre de délit, la procédure est le plus souvent une ouverture d’information judiciaire et la nomination d’un juge d’instruction. En l’occurrence, le juge aurait alors entendu le notaire, le maire… « Ce n’est pas forcément scandaleux, a déclaré le coordinateur des groupes départementaux d’Anticor, Didier Melmoux, si le procureur propose une peine à la hauteur du délit, une peine d’inéligibilité par exemple… » Mais il s’étonne que seule Elisabeth Landi soit convoquée et se désole que la ville de Fort-de-France ne se soit pas même constituée partie civile quand son préjudice subi a été évalué à 110 000 euros alors que ses finances sont dans le rouge vif ! « Impossible en ce cas, poursuit M. Melmoux, de demander réparation au nom de la ville ! » Anticor regrette d’autre part de n’avoir été averti qu’en début de semaine de cette convocation. Le conseil d’administration d’Anticor a dû voter en hâte, jeudi après-midi, sa constitution de partie civile pour être représenté ce vendredi matin à l’audience.

FXG

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