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Publié par fxg

Emmanuel Gordien et Roseline Bachelot

Emmanuel Gordien et Roseline Bachelot

Bachelot signe une convention avec le CM98

Un colloque « Des victimes de l’esclavage aux noms de la liberté - Pour un mémorial national en hommage aux victimes de l’esclavage » s’est tenu jeudi 3 février au siège des archives nationales à Pierrefitte (95), à trois mois de la fin du mandat d’Emmanuel Macron qui avait promis un mémorial aux victimes de l’esclavage.

Après avoir évoqué d’abord le contexte de l’esclavage dans les colonies françaises et son abolition, l’historien guadeloupéen Frédéric Régent, missionné par le Premier ministre comme conseiller scientifique du projet du Mémorial des Tuileries, a ouvert une première table ronde sur le processus d’attribution des noms en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à la Réunion avec les directeurs des Archives départementales de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane.

Puis Gilles Gérard, historien et anthropologue de la Réunion, Jean-Yves Prudentos du CM98 Guadeloupe, Kristen Sarge, directeur Musées et Patrimoine à la collectivité territoriale de la Guyane, Jacqueline Zonzon, responsable de l’association des professeurs d’histoire-géographie de la Guyane et Alex Bourdon, président de l'Association Martiniquaise de Recherche sur l'Histoire des Familles, sous la houlette de Dominique Taffin de la Fondation Mémoire de l’esclavage, ont témoigné de leur travail de mémoire et de recherche pour les données nominatives concernant les esclaves. C’est alors qu’a eu lieu l’intervention surprise de la ministre de la Culture, Roseline Bachelot. Alors que depuis le 27 avril 2018, le président de la République a pris l’engagement qu’un mémorial national en hommage aux victimes de l’esclavage serait érigé au jardin des Tuileries à Paris avant la fin de son quinquennat, rien n’est encore sorti de terre. Pourtant un comité de pilotage et un comité d’orientation ont été mis en place et un concours avait même été lancé en juin 2020. Pour expliquer ce retard, Frédéric Régent a expliqué le retard pris par la pandémie et les « soucis » rencontrés pour faire admettre le caractère prioritaire de l’inscription des 80 000 patronymes attribués aux esclaves affranchis à partir de 1848. En effet, le concours d’artistes avait dû être annulé parce que le comité de pilotage et les fonctionnaires du ministère de la Culture n’avaient rien compris à ce désir d’inscrire au cœur de la capitale les noms que la IIe République a attribué à ses 200 000 nouveaux citoyens.

« Tout est déjà signé ! »

La présence de Roseline Bachelot et la convention qu’elle a signée avec Emmanuel Gordien, président du Comité marche du 23 mai 1998 (CM98), étaient bien là pour rappeler l’engagement pris par le chef de l’Etat face à « l’exigence forte » qui existe autour du projet du mémorial des Tuileries quoique le quinquennat touche à sa fin... « Un projet qui dépasse les clivages politiques », a voulu rassurer Frédéric Régent. Selon Marijosée Alie qui siège au comité d’orientation, ce mémorial parisien doit venir en complémentarité de tous les monuments et stèles qui existent dans les territoires français où l’esclavage a été en vigueur : « Il doit être la partie visible de l’iceberg, un fanal, un signal ! », a-t-elle plaidé avant d’ajouter, comme pour tordre le cou à l’idée qu’un tel projet puisse tomber à l’eau : « Au comité d’orientation, on attend plus qu’un projet qui corresponde au cahier des charges puisque tout est déjà signé ! »

Roseline Bachelot est venue dire que les conclusions de ce colloque proposeraient au gouvernement « un chemin mémoriel sur l’ordre et le périmètre de présentation des noms, mais aussi sur la forme et le lieu du mémorial ». L’architecte en chef du jardin des Tuileries a d’ores et déjà fixé un périmètre devant le musée du Jeu de paume et sur toutes les allées adjacentes du jardin des Tuileries, avec bien sûr l’idée de la permanence de ce futur mémorial. « L’artiste qui réalisera cette œuvre, a indiqué la Réunionnaise Sonia Chane-Kune, elle aussi membre du comité d’orientation, devra savoir sublimer pour donner à voir l’épaisseur de l’Histoire ! » On parle d’ores et déjà d’un pendant numérique à ce mémorial physique !

Serge Romana, ancien président du CM98 et président de la fondation Esclavage et Réconciliation, a lancé un appel : « On attend que le président de la République nous dise quelque chose ce 4 février, jour anniversaire de la première abolition de l’esclavage de 1794… » Espoir déçu.

FXG

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