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Publié par fxg

L’agence de promotion et de diffusion des cultures d’outre-mer existe

MLP-Mitterrand-Greg-Germain.jpgFrédéric Mitterrand et Marie-Luce Penchard ont installé, hier, Greg Germain à la présidence de l’agence de promotion et diffusion des cultures d’outre-mer.

Elle était une des mesures réclamée lors des états généraux de l’Outre-mer en 2009 et le président de la République l’avait annoncée lors du conseil interministériel de l’Outre-mer de novembre 2009. Il y a eu le rapport Colardel, une étude de faisabilité en 2010, une mission de préfiguration en 2011… Cette fois, c’est une réalité avec un conseil d’administration et un budget de 700 000 € partagé par les ministères de la Culture et de l’Outre-mer. « Cette culture doit se concevoir en termes d’échanges, pour décloisonner l’outre-mer et refuser l’enfermement », a indiqué, hier, Marie-Luce Penchard alors, qu’en compagnie de Frédéric Mitterrand, elle présentait le premier président de l’agence, Greg Germain, dans les salons du ministère de la Culture. La mission de l’agence sera l’accompagnement, l’aide à l’hébergement, la promotion, le lobbying et les rencontres. « On n’impose pas une politique culturelle aussi louable soit-elle », a déclaré Greg Germain qui veut que l’agence soit à l’écoute des artistes d’outre-mer mais qu’elle ne se substitue pas à leur action. Siar-Colardel-Mitterrand-Germain-Penchard-Maximin-Allie-Pic.jpgElu hier par le conseil d’administration de l’agence, Greg Germain est entouré de personnalités de droit (représentant les administrations de l’Outre-mer et de la Culture) et de personnalités qualifiées. Ainsi, l’on retrouve dans ce conseil d’administration Jacques Toubon (ancien ministre de la Culture, président du musée de l’immigration), Marijosée Allie (journaliste et animatrice de France Ô), Philippe Chazal (ancien d’Arte et président du club Galilée), Daniel Picouly (écrivain et animateur sur France Ô), Michel Colardel (directeur des affaires culturelles de la Guyane), Christiane Falgayrette-Leveau (directrice du musée Dapper) et Joël Viratelle (directeur de la Maison de la Nouvelle-Calédonie). Pour l’heure, il leur faut trouver des locaux et recruter un directeur et une équipe capables de répondre aux missions de l’agence. Greg Germain a parlé d’un appel à candidatures dans l’Hexagone et Outre-mer avec passage devant un jury.

FXG (agence de presse GHM)


frederic-Mitterrand.jpg3 questions à Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication

« Un lieu à la fois d’agit-prop et une agence d’artistes »

L’objet de cette agence est, par exemple, qu’on ait une pièce venue d’outre-mer au théâtre Edouard VII ?

Par exemple, il faut demander à Bernard Murat, il est déjà sur les starting blocks !

Cette agence va permettre de rattraper le retard accumulé pendant des années ?

Oui, il y a eu du retard accumulé, mais à travers les voyages que nous avons faits, tous les rapports, on a déjà fait prendre conscience à nos interlocuteurs qu’on était attachés à combler ce retard. Mais ce n’est pas en 3 ans qu’on revient sur des années de condescendance. Avec Greg Germain et une petite organisation, il faut qu’on ait un lieu à la fois d’agit-prop et comme une agence d’artistes. A chacun de trouver les bonnes clés pour ouvrir les bonnes portes pour se faire mieux reconnaître. L’agence doit permettre de donner une grile de lecture qui soit plus simple.

Greg Germain a parlé de directives nationales d’orientation, faut-il imposer les cultures d’outre-mer dans l’Hexagone ?

On n’impose rien aux scènes nationales mais on peut les inciter à en faire un peu plus, à faire attention et on peut inscrire dans les lettres de mission qui commandent le fonctionnement des budgets une plus grande attention aux cultures ultramarines.

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)


Greg-Germain.jpgITW Greg Germain, président de l’agence de promotion et de diffusion des cultures d’outre-mer

« Mon idée n’est pas de faire passer des merdes pour des chefs d’œuvre »

Vous avez dit : « La tâche est périlleuse. » Pourquoi ?

Nous sommes à deux mois de l’élection présidentielle, tout le monde crie à l’instrumentalisation… Et l’outre-mer a ses postures de toujours, voire aussi ses exigences. On vient pas en disant : on va vous faire ça. Ils n’attendent personne ! L’ idée est d’arriver avec toute l’humilité qu’il faut, en apportant quelque chose mais en demandant qu’on nous apporte aussi quelque chose. Ma philosophie est le regard du fils et la vision de l’étranger.

Vous avez parlé de lobbying ; ce sera ça l’essentiel du travail ?

Il faut un comité de parrainage à cette agence et nous visons très haut. J’ai demandé à Pierre Lescure, à Nicolas Seydoux, le président de la Gaumont, à Marie-Josée Roig, maire d’Avignon, au président des télévisions francophones et je voudrais qu’il y ait 5 femmes et cinq hommes dans ce comité. Ce sont ces gens-là qui vont nous aider à constituer ce réseau.

N'est-ce paradoxal d’avoir besoin d’une agence pour promouvoir nos cultures en France ?

Ca fait cinq siècles que la France a une histoire avec l’outre-mer : la traite, l’esclavage, la déportation, le code de l’indigénat, les immigrations, la viande hallal… Et on s’aperçoit que c’est seulement maintenant qu’on dit qu’il faut un réseau. Ce n’est pas aujourd’hui que l’outre-mer débarque ! Il faut faire en sorte que ce réseau puisse servir à ces outre-mer.

Et des parrains d’outre-mer ? Vous avez cité GBH, le CNES, ERAMET…

On fait des affaires outre-mer. Peugeot, Renault, BMW font des affaires… Il faut prendre le temps d’aller les voir et leur dire que nous avons besoin d’eux. Il faut que nous apprenions dans nos pays à travailler avec des partenaires et des mécènes.

Comment convaincre des programmateurs de l’Hexagone qui ne nous regardent pas ou s’ils le font, c’est avec condescendance ?

La DNO, la directive nationale d’orientation. L’Etat qui apporte de l’argent, qui subventionne ces structures qui appartiennent à notre République, doit pouvoir dire vous devez réserver de la place à l’outre-mer. Mon idée n’est pas de faire passer des merdes pour des chefs d’œuvre, mais de dire simplement : à qualité égale, il faut regarder aussi ce que fait l’autre. On ne fait rien sans argent, mais on doit faire aussi avec un peu de bonne volonté.

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)

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B
<br /> je ne te comprends pas, les Antillais sont des gens charmants.<br /> <br /> <br /> Si tu as une dent contre eux, c'est toi qui a un problème.<br />
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T
<br /> Pourquoi es-tu dérangé par le fait que les charmants antillais se regardent le nombril comme les autres ?<br />
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B
<br /> les Antillais sont des gens charmants, mais y'a des corniauds qui font tout pour les transformer en gens qui se regardent le nombril à longueur de temps.<br />
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