La Guadeloupe à la une de la presse hexagonale
La Guadeloupe fait la une du Parisien et du Figaro
Les kiosques à journaux de la Région parisienne étalaient, lundi matin, un titre accrocheur à la une du quotidien régional, le Parisien : « Epidémie de crimes en Guadeloupe »… Le Figaro aussi était de la partie avec cinq petites lignes en une : « Les Antilles et la Guyane s’enlisent dans la délinquance. » Ce soudain intérêt n’est pas étranger à la venue du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, aux Antilles à partir du 16 octobre. A l’intérieur du Parisien, les pages 2 et 3 sont consacrées aux 38 meurtres qu’a connus l’archipel depuis le début de l’année. « Avec 38 homicides pour une population de 403 000 habitants, Marseille et ses quinze règlements de comptes a des allures de paisible campagne », peut-on lire. Le journal rappelle l’intervention du député Ary Chalus à l’Assemblée nationale auprès de Manuel Valls, avant de faire parler différents acteurs de la société guadeloupéenne. L’avocat Harry Durimel met en cause « l’échec d’une politique clientéliste et d’assistanat ». Le conseiller municipal vert de Pointe-à-Pitre déclare : « Je pense à toutes les mères qui ne veulent pas que les pères reconnaissent leurs enfants pour obtenir plus de prestations sociales. » Le bâtonnier Charles Nicolas met en cause l’éducation des enfants : « Elle n’est plus prise en charge par le groupe social. » Errol Nuissier y voit « un héritage du mouvement LKP de 2009. » Selon le psychosociologue, le LKP a cassé « ce qu’il restait de croissance et développé une haine de ce que nous sommes ». Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre indique dans une interview que « tout le monde est armé, principalement avec des fusils de chasse » ; il met aussi en cause l’alcool et la drogue. Guy Etienne signale en outre que les effectifs manquent à la police judiciaire et à la section de recherche de la gendarmerie. Le Parisien consacre encore un reportage aux jeunes des cités des Lauriers ou de Mortenol avec l’association Jeunesse Avenir Gwadloup. Tony, un « grand frère » déclare : « Avant la Guadeloupe créait des sportifs, aujourd’hui des criminels. »
FXG, à Paris
Le Figaro : « L’outre-mer malade de la violence »
Trois-quarts de pages dans le Figaro de lundi pour parler de la violence aux Antilles et en Guyane. Le quotidien publie les statistiques de la délinquance dans les trois DFA entre septembre 2012 et août 2013. 1082 faits de violences crapuleuses en Guadeloupe (+6,6 %), 1070 en Martinique (+60,7%) et 671 en Guyane (+12,5%). Pour les violences non-crapuleuses, la Guadeloupe en cumule 1382 (+23,3%), la Martinique 1435 (-8,1%) et la Guyane 1092 (+12%). Côté violences sexuelles, on atteint 67 cas (+7,5%) en Guadeloupe, 133 (+1,5%) en Martinique et 85 (+40,1%) en Guyane. Enfin, on dénombre 620 cas de menaces et chantage en Guadeloupe (+45,8%), 557 en Martinique (-18,4%) et 290 en Guyane (+62,9%). Le Figaro dresse la liste des causes : immigration incontrôlée, trafic de drogue, d’or et d’armes à feu… Le Figaro conclut son dossier avec une interview du député maire des Abymes, Eric Jalton qui réclame « de l’équité territoriale et républicaine » et surtout « du travail à nos jeunes ». Il met en garde contre une « éruption de la jeunesse » dont le mouvement du LKP en 2009 n’aurait été qu’un « soubresaut ». « L’inactivité est le terreau de la délinquance », conclut l’élu guadeloupéen.