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Publié par fxg

portrait_Najat_Vallaud_Belkacem.jpgNajat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, vient passer deux jours en Guyane. Interview.

" Les moyens qu'on met en Guyane dépassent très largement ce qu'on fait dans le reste du territoire national"

Les syndicats de l’Education s’accordent à dire que la rentrée a été « catastrophique ». Partagez-vous ce constat ? Comment l'expliquez-vous ?

En Guyane, la rentrée est toujours délicate à organiser, tant pour des problèmes de moyens que pour des problèmes de ressources humaines. L'académie a bénéficié d'un effort important pour améliorer les conditions d'accueil des élèves avec des créations budgétaires nombreuses, mais on n'a pas forcément les personnels disponibles pour les postes créés. On peut quand même signaler par rapport à ces difficultés qu'on connaît depuis des années que le concours de professeurs des écoles , cette année, a fait le plein. Par ailleurs, dans le cadre de l'éducation prioritaire, la plus difficile, les enseignants auront des décharges horaires qui leur permettront de travailler en équipe, de mener des projets pédagogiques, et pas seulement travailler dans leur salle de classe. Ils bénéficieront d'indemnités plus élevées. Tout cela devrait rendre plus attractifs les postes dans les écoles et les collèges du territoire.

Comment anticiper la croissance démographique spécifique de la Guyane pour que l'école réponde à ce qu'on attend d'elle, notamment en termes de constructions scolaires ?

Même s'il faut s'adapter à la croissance démographique et se donner les moyens pour y faire face, c'est d'abord une chance ! En ce qui concerne les constructions scolaires, il faut tout simplement déployer des efforts exceptionnels, chacun à son niveau de responsabilité. Le premier domaine, c'est la création de postes d'enseignant et c'est la responsabilité de l'Etat. Les moyens qu'on met en Guyane dépassent très largement ce qu'on fait dans le reste du territoire national. A cette rentrée, on a alloué en moyenne un poste d'enseignant en plus pour dix élèves en plus alors que le ratio dans les autres académies, c'est plutôt un poste pour 25 élèves. Le deuxième domaine qui revient aux collectivités locales, c'est la construction de bâtiments. Je sais à quel point la tâche est grande et je mesure bien l'effort exceptionnel auquel les collectivités doivent faire face.

Les rythmes scolaires, la déscolarisation, le transport et la violence sont des problèmes quotidiens autour de l'école. Que faut-il prioriser ?

Demander de prioriser entre tous ces sujets essentiels, c'est comme demander à quelqu'un s'il préfère manger ou se laver tous les jours ! Je crois justement qu'il ne faut pas les prioriser, mais les traiter ensemble. Ils sont tous indispensables à une école de qualité. En revanche, il faut bien distinguer d'un côté les nouveaux rythmes scolaires qui sont une chance pour les enfants de mieux apprendre, et de l'autre côté, la question de la déscolarisation et de la violence qui sont des phénomènes préoccupants contre lesquels on doit lutter. Les nouveaux rythmes scolaires représentent cinq demi-journées d'apprentissage au lieu de quatre. Ca a permis de répondre aux difficultés de transport de certains enfants. Mais pour ceux qui ont plusieurs jours de pirogue pour aller à l'école, la solution, ça va être, chaque fois que c'est possible, l'hébergement en internat. Aujourd'hui, on a cinq internats en lycée et un en collège. S'agissant de la déscolarisation, la politique sur le décrochage scolaire commence à porter un peu ses fruits. On va l'accroître puisque j'annoncerai au mois de novembre des moyens nouveaux à l'échelle nationale. Quant à la violence, l'académie de Guyane a pu bénéficier cette année de moyens complémentaires pour lutter contre ce phénomène, mais il va falloir continuer.

L'université de la Guyane sera autonome en janvier. Comment va le bébé ?

Il va  bien  ! La création de l'université de Guyane répondait à une demande forte et je me réjouis qu'elle soit bientôt pleinement effective. En ce moment, c'est la gouvernance de l'établissement qui est en train de se mettre en place et, à partir du 1er janvier 2015, elle fonctionnera comme les autres universités. Il restera ensuite du travail à faire comme à chaque fois qu'on crée une université, mais j'ai le sentiment que nous avons les bonnes conditions pour avancer.

Auriez-vous pu venir sans assister à un lancement d'Ariane ?

En tant que ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, je suis aussi ministre chargée de l'espace. Le centre spatial guyanais est reconnu dans le monde entier pour son excellence et sa fiabilité. Je voudrais que tout le monde sache que grâce à Ariane, on est les leaders mondiaux du lancement de satellites commerciaux et nous le serons encore puisque nous préparons l'arrivée du successeur d'Ariane 5, Ariane 6 qui va nous permettre d'être encore plus performant. Ce n'était pas imaginable pour moi de venir pour la première fois en Guyane sans apporter mon soutien aux équipes qui oeuvrent au quotidien pour rendre ce succès possible.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Photo : Margot L'Hermite - MENESR.

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M
<br /> En général, entre "manger et se laver", les hommes choisissent de manger. Car, s'ils ne mangent pas, ils ne pourront pas se laver. Tout dépend de l'urgence du besoin. Manger est un besoin vital.<br /> <br /> <br /> De toute façon, la réponse de la ministre ne tient pas la route en dehors de la métaphore. Il y a toujours des priorités. Ne pas les définir, me laisse perplexe sur la connaissance sérieuse qu'a<br /> la ministre de ce dossier. Car en réalité, elle maitrise parfaitement les bases des méthodes de travail et sait mieux que quiconque gérer les priorités. <br />
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