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Publié par fxg

Thibault Lechat-Véga, vice-président de la CTG

Le 3e vice-président de la CTG, Thibault Lechat-Véga, a participé lundi au Palais du Luxembourg au colloque organisé par l’Union sociale pour l’habitat Outre-mer (USHOM), Interco’ Outre-mer et l’ACCD’OM, dont le thème était « le logement social ultramarin au centre des enjeux économiques, sociaux et du changement climatique ». Avant de poursuivre son déplacement au congrès des Régions de France, jeudi à Montpellier, il a répondu aux questions de France-Guyane.

« Il y a 10 000 demandes de logements en attente »

Depuis cinq ans, on nous a beaucoup fait miroiter la puissance du groupe CDC Habitat qui a repris notamment la SIGUY et la SIMKO pour booster la construction de logements sociaux. Comment ça se passe sur le terrain ?

Je ne suis pas là pour distribuer de bons ou de mauvais points. L’arrivée de la CDC et sa reprise des actifs des SIDOM a été très mal vue par les collectivités, qu’il s’agisse de la Guyane ou des autres territoires, parce que chaque territoire connaît une réalité différente. On avait du mal à voir comment un opérateur basé dans l’Hexagone allait venir se placer aux côtés des territoires. Il s’est posé une question de gouvernance mais également de savoir où est passé l’argent issu de la reprise des actifs des SIDOM par la CDC Habitat. On sait que l’engagement, de reverser une partie du fruit de cette vente dans l’enveloppe de la ligne budgétaire unique (LBU) du budget de la mission Outre-mer consacrée au logement social qui avait été pris par le gouvernement n’a pas été tenu. Au contraire, les budgets de la LBU sont, au mieux, sanctuarisés, voire baissent sur certains territoires. Le constat est là et c’est relativement un échec. Maintenant, sur le territoire guyanais, je ne veux absolument pas démentir les efforts consentis aussi bien par la SIMKO que la SIGUY mais aussi la SEMSAMAR qui participent à ce défi qu’est celui du logement et de l’Opération d’intérêt national. Lors de ce colloque, j’ai plaidé pour un véritable plan Marshall pour le logement, ça passe aussi par la montée en puissance de la CTG.

Que venez-vous chercher dans ce type de colloque parisien ?

D’abord, nous venons nous informer puisque si nous sommes ensemble, nous sommes, chacun de notre côté, occupés à régler les urgences de nos territoires. Il s’agit donc de se rendre compte de ce qui se passe ailleurs et aussi de mutualiser. C’est ce que nous faisons avec notamment Daniel Gibbs, président de la Collectivité de Saint-Martin, qui a évoqué la question de l’actualisation du droit outre-mer. Nous, en Guyane, on a travaillé avec l’EPFAG sur une proposition de loi qui a été déposée. Donc pourquoi pas mutualiser ces deux initiatives pour avoir du gouvernement un vrai projet de loi d’actualisation du droit outre-mer qui ne concerne pas que la Guyane, mais tout l’Outre-mer. C’est typiquement ce qu’on peut faire dans ce genre de rencontre.

Vous avez rappelé qu’il y avait 30 millions dans la LBU en 2012, 50 aujourd’hui… Combien faut-il construire de logements et combien sortent réellement de terre ?

Il en faudrait au minimum 5000 par an. Aujourd’hui, on en fait 1000 à 1500. On est très largement en-dessous mais on est quand même monté en puissance. La LBU, avec les rajouts de fin d’année arriver aux 60 millions, mais il faudrait qu’on monte rapidement à 100 millions pour qu’on arrive à cet objectif de 5000 logements par an. Pour vous donner un exemple, il y a 300 000 habitants recensés en Guyane et il y a 10 000 demandes de logements en attente. C’est pour vous montrer l’ampleur du phénomène, donc on ne va pas pouvoir faire autrement que faire ce plan Marshall, mais ce n’est pas qu’une question budgétaire, c’est aussi une question fiscale et une question réglementaire.

Propos recueillis par FXG

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