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Publié par fxg

Belle vitrine ultramarine au salon du livre de Paris

Au coeur de la halle, les outremers étaient pour une fois fort bien situés, face à l'entrée des VIP. Reportage.

"Nous sommes aux premières loges", l'Haïtien Viener Kerns Fleurimont, écrivain Ibis rouge, était au stand de son éditeur aux avant-postes d'un véritable quartier des littératures ultramarines au salon du livre de Paris ce week-end, extrêmement bien placé, face à l'entrée des VIP, des journalistes et des auteurs. "Nous étions jusqu'alors toujours les derniers de la classe, raconte Régine Jasor qui tient la librairie des outremers, c'est-à-dire au fond du salon où personne ne nous voyait. Ca nous a été utile une seule fois quand Israël était l'invité d'honneur. Il y a eu une alerte attentat et nous avons été les premiers évacués !"

Cette année, l'outre-mer est au centre, non loin de grandes maisons d'édition. Autour de l'espace du ministère des Outre-mer qui accueille la librairie Jasor et une pléthore de petits éditeurs éparpillés aux quatre coins de la planète dont la totalité des éditeurs guadeloupéens, la Martinique, la Nouvelle-Calédonie et la Réunion, à l'instar d'Ibis rouge, ont planté leurs propres stands. Tous sont à proximité de l'espace conférence. Sur cette scène dénommée "Voyage littéraire", Ernest Pépin (Le griot de la peinture, Caraïbéditions) et Gisèle Pineau (Les voyages de Méri Sisal, Mercure de France) ont parlé de leur dernier né, Frédéric Régent et le comédien Boris Terral ont fait vivre L'ancêtre en solitude, de Simone Schwarz-Bart retenue au pays avec un foutu mal de dos.

Timalo est venu slamer, il distribue à qui veut bien un bristol qui annonce son prochain livre, Dyables, prèmié woman kreyol Gwadloup. Joëlle Verdol, Errol Nuissier, Serge Diantantu, Bruno Kissoun, Quincy Gane sont venus pour des séances de signature. Quincy est un jeune auteur de l'écurie Jasor. "Il est la relève, assure Régine Jasor, promis à une très belle carrière, équivalente à celle d'Alex Godard. J'espère qu'un jour il sera édité chez Gallimard ou une grande maison". Willy Salzedo fait partie de ces auteurs qui débarquent de l'avion et arrivent au salon avec encore du sable entre les orteils ! "Ceux-là, expliquent Régine Jasor, ils vont vers le public, ils l'interpellent." Une grand-mère cherchait un livre pour son petit-fils, elle est passée devant les stands d'outre-mer où elle a a découvert Les longues nattes de Poética, de Marielle Plaisir. "Elle était venue au salon pour trouver un Chat botté", raconte Mme Jasor. Voilà pourquoi cette année, tous se sont réjouis de cet excellent emplacement. "Nous sommes différents, explique Errol Nuissier, mais nous sommes Français. Il est important de montrer comment cette différence apporte à l'enrichissement de la culture française."

FXG, à Paris

Interpeller le lecteur

Comment parvenir à intéresser le lecteur dans cette halle où des centaines de milliers de livres lui sont proposés ? "Ca c'est l'énigme, avoue Joëlle Verdol. Mais le simple fait qu'on soit présent, c'est déjà un appel, ensuite, s'il regarde votre livre, on l'invite à jeter un coup d'oeil à l'intérieur des pages..." Son mari, Philippe Verdol, habitué des salons littéraires, a de l'expérience : "Ca paraît chaque année un peu plus difficile, mais il ne faut pas hésiter à interpeller le chaland et la discussion s'engage... Les visiteurs ont un peu peur de solliciter les auteurs, il faut qu'on aille vers eux."

Avec ses vingt ans de salon l'éditeur Jean-Louis Malherbe connaît ses auteurs. Il y a ceux qui se mettent face à leurs livres et qui essaient de faire quelque chose pour vendre. Il y a ceux qui se mettent sur le côté et discutent entre eux, la vente sera plus difficile..."

"Faut pas faire le marchand de tapis, les gens s'arrêtent tout seul", remarque Willy Salzedo. "Je regarde les gens, explique Bruno Bulot, un auteur Ibis rouge, et eux regardent la couverture du livre qui les interpelle... S'ils s'arrêtent, ils regardent la 4e de couverture et c'est ce qui va peut-être susciter l'intérêt et la sympathie, alors on discute..."

L'entrée du salon est chère, 12 euros. "Les gens paient pour rencontrer des auteurs qu'on voit très peu, analyse Régine Jasor, comme le Brésiliens invités d'honneur, et pas nécessairement nos auteurs pays." "Je crois qu'on n'arrête pas le chaland, observe Timalo. Je ne l'arrête pas. Mes titres en créole sont intrigants. Soit ils interpellent du fait de la langue et sinon, il ne faut pas insister."

"Les gens qu'on arrête sont des gens qui ont été sensibilisés, explique Errol Nuissier. Ceux qui viennent au stand outre-mer ont déjà une petite idée et là, ils peuvent vérifier si leur idée est conforme à la réalité ou quel delta il existe entre leur représentation des outremers et la réalité telle que nous la concevons."

"Arrêter le chaland, ça se fait par le regard, confie le jeune Quincy Gane, un simple bonjour... C'est une question de feeling, d'alchimie. Les gens pressés, ça se voit et je ne m'attarde pas trop, les curieux, ça se voit aussi et je leur parle."

"C'est à la fin du salon qu'on voit si c'est bon ou pas bon, conclut Malherbe. Mon plus gros chiffre a été 12 000 euros. L'année passée, j'ai fait 3000. Je n'avais rien vendu le premier jour et beaucoup le dernier..."

FXG

Régine Jasor : "Déghettoïser la littérature de nos pays"

"La réaction première du lecteur parisien est de dire "Ah bon ? Ces pays ont une littérature ? Il y a autre chose que des gens capables d'écrire papa avec cinq P ou des livres de cuisine, de rhum ou de tourisme ?" Nous sommes là pour dire aux gens que nous sommes des pays où il y a des gens qui réfléchissent, qui écrivent... Des pays où il y a une telle complexité telle que des gens extérieurs à ces pays écrivent sur ces pays. Nous sommes là pour tordre le cou aux idées reçues et aux préjugés. Nous sommes là pour déghettoïser la littérature de nos pays."

Bruno Bulot est un picard passionné des Antilles. "je passe tous les étés à Saint-Martin", précise-t-il avec hâte. Il a publié Ajay, La conquete de l'ancien monde chez Ibis Rouge. L'histoire de Christophe Colomb revisitée. Deux Indiens d'Hispaniola réagissent à l'arrivée de Christophe Colomb et s'en méfient. AJay et Wokanagari vont alors partir à la conquête de l'Europe... Une aventure où vont se mélanger les Indiens, les conquistadors et les pirates qui vont troubler leur jeu.

Joëlle Verdol présente son livre Les commandeurs de l'aube chez Lharmattan. L'histoire de la déchéance et de la rédemption d'un blan gaché en Guadeloupe contemporaine. "Au-delà des antagonismes de race, de couleurs et de fortune, explique l'auteur, il y a des lieux, il y a des gens, des peuples, qui malgré le passé et ses douleurs, permettent à certains de retrouver leur humanité."

 

 

 

Philippe Verdol est venu promouvoir son essai Du Chlordécone, comme arme chimique française en Guadeloupe et en Martinique et de ses effets en Europe et dans le monde - plainte et demande de réparation. "C'est parti d'une réflexion du président du plan chlordécone aux Antilles, explique l'auteur. Il a dit que comme le marché est trop petit, la dépollution des sols serait difficile à mettre en oeuvre..." De là, il développe une enquête sur la manière dont le chlordécone a été utilisé en Europe, en Allemagne, mais aussi sur les agriculteurs ou les pêcheurs qui demandent aux Antilles le relèvement des seuils d'interdiction pour pouvoir continuer à travailler... Il y aurait même un certains nombre de personnes en Guadeloupe et Martinique prêts à manger contaminé pour sauver la production local, c'est le syndrôme "Karunina"...

Errol Nuissier a publié chez Carïïbéditions deux ouvrages, Psychologie des sociétés créoles qui est sorti en novembre 2013 et Violence dans les sociétés créoles aux Antilles paru en octobre dernier.

Un ouvrage sur la violence pour elle toute seule ?

La Guadeloupe est le premier département français en matière de violence. C'est un thème extrêmement important et il fallait qu'on essaie de se questionner mais autrement, sortir des sentiers battus et réfléchir avec d'autres moyens, d'autres outils pour essayer de comprendre et d'avancer sur cette question.

Alors la violence, c'est le rhum, la promiscuité familiale, la désagrégation des repères de la jeunesse ?

C'est à la fois ces trois éléments, dont le problème de désagrégation des repères de la jeunesse, mais surtout la dislocation des familles. Les liens sociaux sont de plus en plus fragilisés. Ils se délitent.

La question du vivre ensemble ne révèle-t-elle pas l'absence de projet commun ?

Il y a de plus en plus de difficultés à vivre ensemble, à accepter nos différences et notre métissage... Il y a une espèce de refus de l'autre alors que ce métissage est ce qui fait notre société. La difficulté vient du fait que nous avons du mal à accepter cette différence, à ne pas supporter la frustration et refuser l'existence de l'autre.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Quincy Gane

Il présente ses deux livres publiés chez Jasor, Le sourire de Mlle Lune pour un public entre 3 et 7 ans, et L'incroyable histoire de Lucien le coiffeur pour un public plus âgé, entre 7 et 10 ans.

Trois questions à Willy Salzedo qui publie aux éditons Nestor, Mon histoire du zouk.

Pourquoi avoir choisi le genre autobiographique ?

C'est mon parcours, l'histoire de ma vie musicale. Je me présente au début du llivre de manière intimiste, mais ensuite je mets l'accent sur toutes ces années de tournée, de musique... Ce sont les coulisses que je raconte essentiellement, que j'ouvre au public. Mon histoire du Zouk aurait pu aussi bien s'appeler Les backstages de Willy...

C'est un récit riche d'anecdotes...

Je raconte quand Patrick Saint-Eloi, dans une petite soirée privée, après avoir chanté La Créole nous a demandé si ça pouvait marcher... Quand on voit le standard que c'est devenu ! C'est toute l'humilité, la simplicité et le génie de l'homme. J'évoqie aussi ma rencontre avec Thomas Sankara quand nous étions allés jouer au Burkina Faso. Il s'est fait malheureusement assassiner une année après... Je me suis aussi trouvé à faire le boeuf avec Enrico Macias et Véronique Samson dans les coulisses d'une émission de Michel Drucker ! Ca fourmille d'anecdotes !

Vous sentez-vous bien au stand outre-mer du salon du livre de Paris ?

C'est la première fois que je viens au salon. Il faut bien sûr cet espace dédié. Il n'y a pas tellement de lieux où sont exposées nos richesses culturelles. Je ne suis pas sûr qu'on trouve tous les ouvrages exposés ici à la FNAC. Mais la ministre des Outre-mer vient nous voir, ce qui prouve qu'il y a quand même un intérêt. Je ne peux que dore oui à cet espace qui nous valorise.

Propos recueillis par FXG

L'effet Guyane au salon du livre de Paris

Au salon du livre de Paris, les auteurs guyanais font beaucoup de renseignement touristique et jouent sur l'attrait d'une Guyane encore bien mystérieuse dans l'imaginaire des visiteurs.

Les Guyanais aussi étaient aux avant-postes, tous sont à proximité de l'espace conférence. Eudoxie Jeantet l'a inauguré vendredi pour parler de son Encyclopédie des animaux de la Guyane (Plume verte). Cet éditeur est là pour la première fois. "On a beaucoup de visibilité même si la plupart des gens ne font que passer." Suzy Lan, l'éditrice, a emmené un de ses auteurs, Huguette Tibodo, présenter son beau-livre Le costume traditionnel créole guyanais. "C'est la Guyane qui attire les visiteurs, explique Huguette, ils s'arrêtent pour nous poser des questions sur la Guyane."

Tchisseka Lobelt de l'association Promolivre qui a coordonné la présence de la délégation guyanaise, confirme : "Quand je tenais un stand Promolivre, on ne faisait que du renseignement touristique ! On reste un territoire mal connu qui excite d'autant plus l'intérêt des gens. Il faut jouer dessus."

Grâce au fonds d'échange de la préfecture, l'éditeur Plume verte, la libraire Guyalivre, l'association guyanaise d'édition (Pierre Stéphenson auteur des Fables guyanaises - Orphies) et l'écrivain Elie Stephenson ont pu venir alors que l'invité d'honneur du salon est le voisin brésilien.

Mais il n'est pas facile même pour la fine fleur de notre littérature d'interpeller le chaland au milieu de cette immense halle où des centaines de milliers de livres lui sont proposés.

Huguette Tibodo regarde les gens qui s'approchent avec une grande bienveillance et elle attend qu'ils lui posent une question pour parler...

"Il faut être derrière sa table, insiste Tchisseka Lobelt, et interpeller le passant. Les gens ne demandent ça. Ils veulent des signatures, des photos, poser des questions !"

Jean-Louis Malherbe avec ses vingt ans de salon est un expert : "Il y a les auteurs qui se mettent face à leurs livres et qui essaient de faire quelque chose pour vendre. Il y en a qui se mettent sur le côté et qui discutent entre eux, la vente sera plus difficile..." L'entrée du salon est chère, 12 euros. Si les gens payent, c'est pour aller voir des auteurs rares, qui viennent du Brésil ou une célébrité comme Michel Drucker et pas nécessairement nos auteurs pays...

André Paradis (dix livres au compteur d'Ibis rouge dont Il est l'or Victor) a compris le truc. "Quand il vient, explique Malherbe, il vend tout ses livres." Jisseka parle peut-être de lui quand elle raconte la méthode d'un auteur qu'elle ne veut pas nommer : "Il se met debout au milieu de l'allée et quand quelqu'un passe, il vient en travers pour lui vendre son histoire et son livre !" Cette année, André Paradis n'est pas là ; Malherbe a pris beaucoup moins de ses bouquins.

FXG, à Paris

Un ouvrage sur les Wayanas

Perpective du mal que vient de sortir Ibis rouge est un ouvrage du médecin psychiatre, anthropologue et Ethnologue, Jean Chapuis. Après avoir travaillé pendant vingt ans aux contact des Amérindiens Wayanas, il propose une somme savante sur leur malheur. Il aborde ce groupe carib forestier des Guyanes dans une approche ethnographique à partir de la perspective du malheur, et plus particulièrement du malheur somatique. Il laisse souvent la parole à des interlocuteurs bien identifiés, présente des histoires de cas, s’appuie sur des récits vernaculaires, sur le lexique et sur des témoignages anciens et récents.

La perspective du mal, Jean chapuis, Ibis rouge, 964 pages, 60 euros

Editeurs et auteurs martiniquais au stand Martinique

 

Les Martiniquais sont venus au stand des Outremer, sur la scène des conférences où se sont succédés Simone Henry Valmore, Jeanne Wiltor, Suzanne Dracius, puis Daniel Maximin, pour évoquer Césaire, Jean-marc Rozier et Julienne Salvat pour évoquer Zobel, François Babourg et ses confrères réunionnais pour évoquer la caricature en outre-mer...

Mais, autour de l'espace du ministère des Outre-mer qui accueille la librairie des outremers et une pléthore de petits éditeurs éparpillés aux quatre coins de la planète, la Martinique comme la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, à l'instar d'Ibis rouge, ont planté leurs propres stands. "C'est la cinquième année, explique Manuel Césaire, coordinateur du stand Région Martinique, que la Région plante sa tente à côté du stand des Outre-mer de la rue Oudinot au salon du livre de Paris. "Nous voulons permettre aux auteurs et aux éditeurs, poursuit Manuel Césaire, de rencontrer notre public mais aussi d'autres éditeurs et d'autres réseaux de diffusion. C'est un salon basé à Paris, mais qui est aussi international." Et Manuel Césaire a aussi en tête de faire connaître le salon du livre qui se tient en Martinique au mois de novembre.

FXG, à Paris

Comment parvenir à intéresser le lecteur ?

"Ca c'est l'énigme, avoue la Guadeloupéenne Joëlle Verdol. Mais le simple fait qu'on soit présent, c'est déjà un appel, ensuite, s'il regarde votre livre, on l'invite à jeter un coup d'oeil à l'intérieur des pages..." Pour susciter l'intérêt du passant, Michel Bagoé sait qu'il faut aller chercher le lecteur : "C'est pas du racolage, mais presque ! On les invite à découvrir la littérature martiniquaise et on essaie de défendre notre oeuvre ! Le salon est une vitrine intéressante, il vaut mieux y être que de ne pas y être !" "Avec ceux qui sont accrochés par la couverture du livre, avance Renaud Saé, il y a un vrai contact qui s'établit, en plus de l'achat du livre... Mais je ne fais pas de racolage !" "Je regarde les gens, explique Bruno Bulot, un auteur Ibis rouge, et eux regardent la couverture du livre qui les interpelle... S'ils s'arrêtent, ils regardent la 4e de couverture et c'est ce qui va peut-être susciter l'intérêt et la sympathie, alors on discute..."

L'entrée du salon est chère, 12 euros. "Les gens paient pour rencontrer des auteurs qu'on voit très peu, analyse Régine de la librairie des outremers, comme les Brésiliens, invités d'honneur, et pas nécessairement nos auteurs pays."

"Chacun trouve son bonheur"

"Trouvez des idées, préparer ses dessins, c'est pas pareil que de vendre ses livres !" François Gabourg présente son recueil de caricatures, Rouge bitume, sorti il y a un an. Il a délégué l'approche des visiteurs à un responsable du stand Martinique. "J'aime bien vendre, mais pas mes propres affaires."

La plupart des auteurs martiniquais présents intéressent en général d'abord un public antillais. "L'objectif , poursuit le dessinateur, est de trouver un public un peu plus ouvert. Et celui-là quand on le rencontre, c'est un visiteur qui s'est perdu, que les grands éditeurs n'ont pas accroché. A ce moment, nous sommes là pour lui dire que c'est peut-être nous sa solution."

"J'essaie déjà de sourire et d'intéresser les gens à la poésie, à l'écriture d'une façon assez romantique, explique le poète Kamal Valcin. Et comme je sais que souvent les gens sont intéressés par Aimé Césaire, je leur dis que ça continue, ça ne s'arrête pas à Césaire et qu'il y a d'autres auteurs qui ont des messages à faire passer."

Suzanne Dracius s'y connaît en salons. Elle les écume tous, de la Forêt des livres qui achève la saison en août à La place du livre à Nancy qui l'ouvre en septembre.

"Je ne fais pas le bateleur, mais je suis très volcanique et très ouverte. Je ne dis rien d'abord, je suis et mes livres sont, surtout ! Les gens s'arrêtent sur mes titres. Il y a aussi des lectures de ma poésie qui sont faites et qui génèrent de l'intérêt pour découvrir la suite..." Elle répond aux questions et consacre du temps. "Les livres sont nombreux au salon, conclue-t-elle et les lecteurs sont dans une féérie où chacun va arriver à trouver son bonheur."

FXG

Centenaire Zobel

Sur la scène des conférences, Jenny et Charlotte Zobel entourent Romuald Fonkoua et Roland Monpierre qui a adapté en bande dessinée aux Nouvelles éditions latines, le roman de Joseph Zobel, Diab'la paru en 1947, La soeur et la petite fille de Zobel sont venues lanver l'année du centenaire du plus cévenol des écrivains martiniquais à l'occasion de son centenaire. C'était vendredi une des tables rondes les plus suivies de ce 35e salon du livre de Paris. Romuald Fonkoua animera en décembre un colloque sur Zobel, le premier exclusivement consacré à l'auteur de Rue Case-nègre

Lyne-Rose Beuze, conservatrice-en-chef de musée en Martinique, a présenté samedi un recueil de nouvelles inédites de Joseph Zobel et sa petite-fille Charlotte Zobe présente un recueil de photos signées Joseph Zobel, totalement inédites. "Elles étaient inconnues jusque-là de sa famille", témoigne Patricia Théry qui fait vivre depuis plusieurs années le souvenir de Joseph Zobel avec l'exposition, Zobel, le coeur en Martinique, les pieds en Cévennes récemment installées encore à la maison de la Martinique à Paris.

Le saxo de Saé

Renaud Saé n'a pas mâché son saxophone, sa guitare ou le micro tout au long de sa présence sur le stand de la Martinique. On lui a demandé de faire des animations, mais il est aussi venu en dédicace. Il présente un recueil de partitions des oeuvres de Philippe Burdy aux éditions Itawi, et l'ouvrage Wash illustré par Stéphanie Destin. "Ceux qui savent ce que c'est une biguine sur une guitare wash comprennent !" Il y retrace l'évolution des instruments à corde. "Comment un arc utilisé pour la chasse est devenu harpe, puis kora, luth, guitare jusqu'au piano..." L'ouvrage est sorti depuis deux ans et c'est la deuxième fois que Renaud vient au salon.

Milo de Bagoé

Michel Bagoé revient lui aussi au salon avec sa bande dessinée musicale illustrée par Evelyne Lagier, Milo tigasson, les aventures d'un gamin des îles chez Dagan éditions.

Milo est un gamin qui évolue dans les années 1970 en milieu rural avec ses petits cousins et ses copains à qui il arrive des histoires cocasses.

Louis Adelson

Elle présente les Tribulations d'une négropolitaine chez Lharmattan.

Kamal Valcin présente un recueil de poèmes. "Je navigue sur les vaisseaux de mon passé, de mon île la Martinique où j'ai grandi même si je suis né à Sainte-Lucie. Je propose aussi un regard sur le monde actuel. C'est un petit message que j'envoie et j'espère toucher le plus grand nombre pour faire comprendre que la société ne doit pas être seulement ce qu'elle est aujourd'hui et que nous pouvons la faire changer."

 

Le premier stand de la Réunion des livres

Les frères Alexandre et Raphaël Morellon sont assis derrière une table au grand stand "Ile de la Réunion/La Réunion des livres" du salon du livre de Paris. Ils dessinent, cachés derrière leur dernière bande-dessinée "Kastan".

"Le salon, explique Alexandre Morellon, c'est beaucoup de livres et peu de dessins... Alors si on fait une différence, on la fait en dessinant constamment même s'il n'y a personne. On dessine jusqu'à ce que les gens viennent."

Pour  arrêter le chaland, il y a plusieurs techniques. La sienne c'est de le mettre à l'aise. "Si je vois qu'il est intéressé par le dessin, la bande dessinée en général, je lui parle de ce qu'il aime et très vite on en vient à aborder ma BD."

" Je n'ai pas de truc, dit le romancier Pierre-Louis Rivière, Il faut se dire qu'il y a très peu de gens qui viennent, mais quelque fois avec certains d'entre eux, c'est très fort."

Ils sont douze éditeurs et trente auteurs sur le stand. La Région ont investi 40 à 50 000 euros de la Région, la DAC et le ministère des Outre-mer ont mis aussi la main à la poche.

Marie-Christine Dabadie pilote à la Pyramide inversée deux schémas dont celui de la lecture publique et de la littérature réunionnaise. "Cette présence à Paris est une des premières actions qui rentre dans ce schéma, dit-elle. Nous nous sommes unis pour soutenir, élever, encourager cette littérature en plein développement et qui n'a pas à rougir."

Marie-Jo Lo-Thong, de la DAC Réunion s'est occupée d'animer la filière livre pour mener à bien le projet de La Réunion des livres au salon.

"Ca fait longtemps que tout le monde en avait marre d'être dans le stand de l'outre-mer, dans un petit coin au milieu des Antillais qui ont un réseau depuis longtemps...", confirme Pierre-Louis Rivière. "Il suffit de lever la tête... La Réunion est partout !", applaudit l'éditeur Eric Robin. "Au sein de l'outre-mer, la notion de Réunion était très discrète."

Dans ce nouveau stand bien identifié, les auteurs, éditeurs, libraires montrent ce qu'ils sont capables de faire ensemble. "C'est une histoire de filière !", applaudit Mme Lo-Thong.

Jean-François Samlong, figure tutélaire "gallimardisée" de longue date, prête son concours et sa notoriété à la vie du stand. Pour les nouveaux romanciers, La Réunion des livres a invité Pierre-Louis Rivière parce qu'il a une actualité littéraire. Les fonds n'ont permis la présence que d'un unique représentant par genre (roman, BD, numérique, nouvelles, essai).

Ils ont déjà leurs habitués qui viennent tous les ans voir les nouveautés, mais il y a aussi les visiteurs de passage et ceux qui sont venus à la Réunion et qui viennent un peu revivre leur voyage par procuration.

"Je me suis baladé dans les allées et j'ai vu ces milliers de bouquins, témoigne Eric Robin qui tient deux maisons sur le stand, Epsilon éditions et Océan éditions. Mais comment on fait nous pour arriver encore à en vendre ? C'est génial !"

"Mademoiselle, c'est une revue de nouvelles, la moitié sont réunionnaises !"

M. Genvrin arbore son plus beau sourire commercial. Il vend Kanyar, une revue littéraire réunionnaise de Paris qui publie des nouvelles. "C'est l'émanation du Cri du Marbouillat, le théâtre Vollar, cette espèce de famille qui était à Jeumont, la future cité des arts, la factory réunionnaise, qui se perpétue dans cette revue littéraire..." La lectrice est une Réunionnaise de Lyon. Vendu.

Aska, sacrée championne de slam de l'océan Indien en décembre dernier à Madagascar, est l'invitée du ministère de l'Outre--mer. Elle se produit sur la scène des conférences. Elle est aussi extrêmement présente sur le stand de la Réunion des livres car elle a prêté sa voix sur l'album numérique "Bébête slam" que Bababouk éditions a mis en démonstration.

FXG

Aska slame : "Je sème des mots, des graine où la lettre RN, sereine, pérenne, où la paix règne..."

Le salon du livre de Paris a clôturé ses portes dimanche soir après avoir reçu la visite de GPL, vendredi, puis celle du chef de l'Etat et de la ministre de la Culture samedi.

 

 

 

 

 

 

Le 2e des 4 tomes de Kastan

Au XVIIe siècle, un jeune marin français est victime d'une attaque de pirates en mer, est enrôlé de force et se retrouve pris en tenaille dans un conflit opposant deux royaumes, deux empires... Les choix qu'il va devoir faire vont forger son avenir et celui des deux royaumes.

Le fond historique est vrai, mais ils ont adapté les lieux et les thèmes pour raconter leur histoire.

Avertissement des auteurs : même si nous sommes dans une maison d'édition réunionnaise, notre public est international. Nous faisons de la BD d'aventure pas de la BD locale. Si les gens veulent une BD sur la Réunion, nos racines, Kastan n'est pas pour vous.

Pierre-Louis Rivière, auteur

Deuxième participation au salon de Paris pour Pierre-Louis Rivière qui présente un roman fantaisiste dont les illustrations sont signées Leïla Payet. L'an dernier il signait Le vaste monde, cette fois c'est l'histoire de Klermance Kilo, voyante extra-lucide. "Un petit livre humoristique autour de cette femme qui se lance dans la voyance de manière unique." Ce texte a été publié en feuilleton au Marbouya, puis  l'éditrice de Poisson rouge, Colette Bertier a décidé d'en faire un feuilleton numérique, sur le net. Comme ce n'est pas encore très au point, on est passé au bon vieux livre en papier." Leïla Payet s'est inspirée du thème du tarot pour ses illustrations. Un tarot contemporain qui laisse notamment voir une bouteille de charrette dans une de ses arcanes.

Bébête slam

Christophe, de Gecko développement, et Héléna, de Bababouk éditions ont sorti  la toute première version de Bébête slam en tactile et numérique. Ce sont diverses histoires sur les animaux de la Réunion, le chikungunya, le boeuf charrette, la baleine, le dodo... Ils sont mis en voix et l'utilisateur peut interagir. Ils étaient invités pour slamer au salon avec Aska, et comme le Bébête slam était prêt, ils l'ont amené en démonstration à Paris.

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I
il faudrait qu'il y ait un site pour guider les jeunes ultramarins désireux d'écrire des oeuvres, par exemple comment trouver un illustrateur, comment faire connaître oeuvres ect.
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